Une histoire d’amour à distance s’est récemment transformée en cauchemar pour Jane, une Américaine de 70 ans, séduite par un imposteur se faisant passer pour un célèbre musicien. Trompée par un faux Nicolas Reyes, elle a vu s’envoler 170 000 €.
La naissance d’une relation virtuelle toxique
Tout commence à l’été 2023, lorsque Jane, grande fan des Gipsy Kings, est contactée sur un réseau social par un profil prétendant être Nicolas Reyes, chanteur iconique du groupe. Séduite par son interlocuteur, la retraitée entame une correspondance régulière. L’escroc, très habile, déplace rapidement les conversations sur des plateformes plus privées comme Google Chat et WhatsApp, tisse un lien émotionnel fort et partage des détails personnels « authentiques », comme des photos de son passeport ou le récit de ses (fausses) activités quotidiennes.
Les manipulations et les fausses urgences
Gagnant la confiance de sa victime, le faux Nicolas Reyes avance plusieurs prétextes pour solliciter de l’argent :
- Prétendue impossibilité de faire confiance à son entourage
- Nécessité de régler des « taxes » pour débloquer un compte suisse
- Fausse histoire d’enlèvement du convoyeur de fonds après la conversion de ses « biens » en or
- Faux documents judiciaires et appels en urgence, en utilisant des numéros français pour brouiller les pistes
Face à l’insistance et à la détresse affichée de l’escroc, Jane envoie pas moins de 10 virements, pour un total de 170 000 € en 16 mois. Même après avoir commencé à avoir des doutes, certains paiements continuent, preuve de l’emprise psychologique installée par l’arnaqueur.
De l’amour à la désillusion
Jane, pourtant décrite comme indépendante et cultivée, se laisse peu à peu piéger par le scénario dramatique orchestré par le brouteur. Après la perte considérable d’argent, elle réunit son courage et porte plainte en France. Malheureusement, la dimension internationale de l’arnaque et l’anonymat numérique compliquent énormément les poursuites et les chances de récupérer les fonds.
Un phénomène qui vise de plus en plus de victimes
Ce type d’escroquerie sentimentale n’est pas isolé : les « brouteurs » utilisent l’identité de personnalités pour cibler les fans ou les personnes vulnérables. L’histoire de Jane fait écho à d’autres arnaques impliquant des faux profils de célébrités, comme celle d’une femme abusée par un faux Brad Pitt, pour des montants encore plus importants.
Les escrocs redoublent d’inventivité : documents falsifiés, promesses d’amour, scénarios très travaillés, appels avec des accents crédibles, usage de messageries privées pour mieux manipuler leurs cibles.
Comment se protéger face à ce type d’arnaque ?
- Ne jamais envoyer d’argent à une personne rencontrée seulement en ligne, même « connue »
- Vérifier l’identité de l’interlocuteur auprès de sources officielles
- Se méfier des histoires de comptes bloqués, d’enlèvements ou de demandes de rançon
- En parler autour de soi dès les premiers doutes
- Signaler le profil aux autorités ou aux plateformes concernées
L’histoire de Jane rappelle avec force que personne n’est à l’abri des manipulations émotionnelles soigneusement orchestrées par des escrocs aguerris. Derrière la promesse d’un amour sincère se cachent souvent des intentions malveillantes, d’autant plus redoutables lorsqu’elles exploitent la solitude ou l’admiration envers une célébrité. Ces arnaques sentimentales, de plus en plus sophistiquées, appellent à la vigilance collective : sensibiliser, écouter, signaler, mais aussi soutenir les victimes sans jugement est essentiel pour briser le cycle de l’emprise.