Lorsque le soleil fait irruption dans le ciel, vous mettez votre peau à découvert et vous la gorgez de vitamine D. Vous voulez revenir de vacances avec un teint hâlé en héritage et parfois, vous trichez avec des potions autobronzantes. Le bronzage, autrefois décrié, est aujourd’hui un énième standard de beauté que de nombreuses femmes suivent. Votre amour pour ce loisir estival, par ailleurs dangereux, reflète des traits cachés de votre personnalité.
Le bronzage comme arme de séduction
Il y a des années, les aristocrates se barricadaient sous des ombrelles au plus fort de l’été pour ne pas endommager leur peau immaculée. Pas question pour les gens de la haute de prendre des couleurs. Lézarder sur le sable chaud était une activité réservée aux classes modestes. Les temps ont changé et les exigences esthétiques aussi. Désormais, le teint caramélisé est adulé. Si certaines personnes passent d’une carnation à une autre sans vraiment le vouloir, au gré de leur randonnée ou de leurs excursions en canoë, d’autres font tout pour être « cuites à point ».
À la belle saison, ces adeptes de bronzette prennent racine dans les transats et jouent à pile ou face devant l’astre de feu, au summum de sa force. Ils évitent soigneusement les zones d’ombre et profitent de ce fourneau à ciel ouvert. Peut-être que vous aussi, vous fuyez les parasols et vous sortez lorsque les UV sont à leur comble. Vous vous badigeonnez non pas de crème solaire, mais d’huiles qui attirent un peu plus la lumière. Vous cherchez délibérément à virer au brun et à acquérir ce teint toasté, synonyme de vacances « réussies ».
Selon une étude publiée dans Evolutionary Behavioral Sciences, les femmes sont plus nombreuses que les hommes à vouloir réchauffer leur teint blanchâtre. Le bronzage, vraisemblablement plus gourmand à l’œil, s’ajoute à cette longue liste de standards de beauté. La majorité des femmes font la biscotte dans le seul but de plaire et de rehausser leur charme. C’est ce que retiennent en tout cas les chercheurs britanniques. Leur constat après avoir analysé le comportement de 93 femmes hétérosexuelles ? Les femmes qui se percevaient comme des partenaires plus attirantes étaient moins susceptibles de s’exposer longtemps au soleil pour bronzer.
Les femmes qui se pensent « moins attirantes » fans de bronzage
À contrario, les femmes qui se jugent « moins gâtées physiquement » essayent de se « rattraper » en se hissant sous le soleil et en campant sur les serviettes. C’est le terrible bilan de cette étude édifiante. Des chercheurs ont montré que certaines femmes passent plus de temps au soleil pour bronzer quand elles se sentent moins attirantes dans le regard d’un homme. Leur envie de bronzer serait aussi influencée par la concurrence qu’elles perçoivent avec d’autres femmes.
En résumé, plus elles doutent de leur pouvoir de séduction, plus elles s’exposeraient au soleil pour se sentir mieux dans leur peau. Combien de fois avez-vous envié le bronzage avancé de votre voisine de serviette ? Combien de fois avez-vous jalousé cette touriste au teint cuivré homogène et sans trace de bikini ? Certainement trop.
Si vos étés se résument à des séances de bronzage interminables, ce n’est peut-être pas seulement pour le farniente ou pour frimer devant vos collègues. C’est peut-être aussi un camouflage contre les complexes, une façon d’exister. Cette transition cutanée vous donne l’impression d’avoir le contrôle sur votre image, ça vous rassure. Dans notre société actuelle, la peau blanche est souvent associée à de la fadeur ou à la maladie tandis que le teint doré est synonyme de bonne mine et de vitalité. Ce qui est assez paradoxal au vu des dégâts que le soleil provoquent au-delà du visible. Pourtant, bronzer est presque un passage obligé pendant la belle saison.
Un standard de beauté qui peut coûter cher
Si autrefois, les femmes au sommet de la pyramide sociale peaufinaient leur teint pâle avec des poudres éclaircissantes à base de plomb et d’arsenic, aujourd’hui, elles se pressent dans des cabines à UV, une barbarie moderne. Le bronzage, popularisé involontairement par Coco Chanel au retour d’une croisière, s’ancre durablement sur la peau des femmes.
Désormais, elles n’ont même plus besoin d’attendre juillet pour passer du blanc à la teinte la plus chaude du cercle chromatique. Elles prennent place dans des machines aux allures de grille-pain géant qui donnent l’illusion d’avoir séjourné à Saint-Tropez et qui reproduisent les mêmes empreintes que le soleil sur la peau. Le marché mondial des cabines de bronzage devrait atteindre plus de 7,4 millions de dollars d’ici 2027, preuve d’un engouement collectif.
Marquées au fer rouge par les diktats, les femmes veulent coller avec cet idéal du teint hâlé. Une quête aussi éreintante que celle du ventre plat et de la peau soyeuse. Bercée par des images de femmes topless brunies par les UV et de pin up caramélisées, vous avez internalisé cette idée selon laquelle le bronzage est égal à la beauté. Les hommes, eux, peuvent être rouge écrevisse ou avoir la trace légère du maillot de corps, c’est toléré. Les femmes, elles, doivent afficher un bronzage harmonieux jusque dans l’intimité. En se pliant à ces normes futiles, elles colorent leur peau, mais elles ternissent aussi leur santé.
Si vous êtes adepte du bronzage, ce n’est pas un hasard. C’est la société qui vous pousse à prendre des bains de soleil et qui vous persuade que ce loisir vous donne de la valeur. La crème soleil avec un fort indice mérite de revenir dans votre sac de plage. Ne laissez pas les standards déteindre sur votre santé.