Vous utilisez ChatGPT tous les jours ? Voici ce que ça coûte (vraiment) à la planète

Consulter ChatGPT pour écrire un mail, trouver une recette ou comprendre un concept compliqué est devenu un réflexe quotidien pour des millions d’utilisateurs. Mais derrière ce confort numérique se cache une réalité environnementale encore trop peu connue : celle d’une consommation énergétique massive et d’un impact climatique bien réel.

Une technologie énergivore

ChatGPT, comme les autres modèles d’intelligence artificielle générative, repose sur des infrastructures lourdes : des centres de données qui nécessitent une quantité colossale d’électricité pour fonctionner… et rester au frais. « La plupart des gens ne sont pas conscients de l’utilisation des ressources sous-jacente à ChatGPT », rappelle Shaolei Ren, professeur à l’Université de Californie à Riverside, dans une interview à l’Associated Press en 2023. « Si on n’en a pas conscience, on ne peut pas chercher à les économiser. »

D’après une analyse du Washington Post en 2024, une simple requête de 100 mots sur ChatGPT-4 consomme l’équivalent d’une bouteille d’eau pour refroidir les serveurs, et assez d’électricité pour alimenter 14 ampoules LED pendant une heure. Et selon l’Agence internationale de l’énergie, une requête via ChatGPT consommerait près de dix fois plus d’énergie qu’une recherche Google classique.

@zerowastestore AI uses a significant amount of water and electricity. Every ChatGPT request uses a water bottle’s worth of water and nearly 10x the energy of a Google search. By 2027, AI could consume as much electricity as Argentina does in a year. Next time you ask AI to do an unnecessary task, consider the impact on the environment first. #cleanenergy #sustainableliving #watershortage #climatechange #ecofriendly ♬ original sound – ZeroWasteStore

Un système qui alourdit les réseaux et prolonge le charbon

Ces besoins gigantesques en énergie pèsent sur les réseaux électriques, souvent déjà vieillissants ou sous-dimensionnés. Dans des villes comme North Omaha, Nebraska, des centrales à charbon prévues pour être fermées en 2023 restent actives afin d’alimenter les centres de données de Google ou Meta, selon une enquête du Washington Post. Le tout au cœur de quartiers populaires et majoritairement racisés, où la pollution de l’air et l’asthme sont déjà des problèmes majeurs.

Des ingénieurs interrogés par Bloomberg comparent l’impact de ces installations à « un marteau géant » sur le réseau électrique : « Imaginez votre maison, et multipliez sa consommation par 10 000. Voilà ce qu’est un centre de données. »

Des promesses vertes encore loin de la réalité

Les géants de la tech affirment vouloir verdir leurs pratiques. Google assure par exemple : « L’IA peut contribuer à réduire 5 à 10 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre d’ici 2030 […] Nous travaillons dur pour minimiser notre empreinte hydrique et carbone » indique Google. De son côté, OpenAI souligne ses efforts d’optimisation : « Nous explorons constamment des pistes pour rendre notre technologie plus efficace en énergie et en eau. »

Mais dans les faits, les chiffres vont dans le sens inverse : en 2023, Microsoft et Google ont signalé une hausse importante de leur consommation d’eau et de leurs émissions de gaz à effet de serre, alors même qu’ils promettaient de réduire leur impact d’ici 2030.

Des communautés en première ligne

Ce développement frénétique des infrastructures numériques n’est pas sans conséquences sociales. Tamara Kneese, directrice du programme Climat, Technologie et Justice au sein de l’organisation Data & Society, souligne : « Les centres de données sont souvent construits dans des zones déjà touchées par le racisme environnemental. Les communautés qui les entourent paient le prix fort : pollution, hausse des factures, perte d’accès à l’eau et à l’énergie » (source : Teen Vogue, juillet 2025).

Elle poursuit : « On nous promet que l’IA va résoudre les grands problèmes sociaux, y compris le changement climatique, alors qu’en réalité, son infrastructure contribue à aggraver ces problèmes. »

Et si on ralentissait ?

Le paradoxe est frappant : alors que de plus en plus de jeunes cherchent des solutions écologiques et que l’IA est vue comme un outil de progrès, son usage massif met à mal ces ambitions. Tressie McMillan Cottom, professeure et sociologue, résume cette contradiction dans une tribune pour le New York Times : « L’IA est une révolution “mid” pour des tâches “mid” : générer des menus, planifier des journées, écrire des mails que personne ne lit… »

Elle rappelle aussi que ces modèles, souvent imparfaits, peuvent produire des informations fausses, biaisées ou déconnectées du contexte.

Comment limiter son impact ?

Sans culpabiliser les individus – les principales responsabilités reposent sur les États, les entreprises et les fournisseurs d’énergie –, il est possible d’adopter quelques gestes simples. Par exemple, en ajoutant “-AI” à vos recherches Google pour éviter les résumés générés automatiquement, ou en choisissant des moteurs de recherche alternatifs comme DuckDuckGo.

Et surtout, en gardant un esprit critique : l’IA ne remplacera jamais l’analyse humaine, ni le simple fait de “lire par soi-même et montrer son raisonnement”, comme le dirait un bon prof de maths.

Un outil utile, mais à utiliser avec conscience

Loin de diaboliser l’intelligence artificielle, cet article invite à un usage plus réfléchi. ChatGPT et ses équivalents peuvent être utiles, puissants, parfois même essentiels. Mais leur développement effréné doit être interrogé, notamment lorsqu’il met en danger des populations, des ressources et des objectifs climatiques cruciaux. L’avenir numérique, pour être durable, devra aussi être plus sobre.

Léa Michel
Léa Michel
Passionnée par les soins, la mode et le cinéma, je consacre mon temps à explorer les dernières tendances et à partager des astuces inspirantes pour se sentir bien dans sa peau. Pour moi, la beauté réside dans l'authenticité et le bien-être, et c'est ce qui me motive à offrir des conseils pratiques pour allier style, soin et épanouissement personnel.

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