Karina, membre du groupe sud-coréen aespa, a récemment pris la parole pour s’expliquer après une vive polémique suscitée par une photo publiée sur ses réseaux sociaux. Dans cette image, diffusée fin mai, la chanteuse apparaissait vêtue d’une veste rouge arborant un grand chiffre “2” dans le dos — une association visuelle qui a rapidement déclenché des spéculations politiques en Corée du Sud, en pleine période électorale. Un mois plus tard, Karina revient publiquement sur cet incident et présente des excuses sincères, dans un entretien empreint de lucidité et d’émotion.
Une photo anodine devenue polémique
Le cliché à l’origine de la controverse a été posté le 27 mai 2025, soit à peine une semaine avant les élections présidentielles sud-coréennes. La tenue que portait Karina — rouge vif, ornée du chiffre “2” — a été perçue par certains comme un signe implicite de soutien au Parti du Pouvoir du Peuple, formation politique conservatrice dont les partisans sont souvent associés à cette couleur et ce chiffre.
Rapidement, des internautes ont exprimé leur étonnement, voire leur indignation. Certains y ont vu une prise de position politique déguisée, ce qui a mené à des appels à clarification. Karina a rapidement supprimé la publication, mais les réactions ont continué à se propager en ligne.
Aespa fans trend hashtag in support of Karina amid Karina Political Controversy. pic.twitter.com/5i76TSZJxj
— Flop Kpop (@TheFlopKpop) May 30, 2025
« Je suis profondément désolée »
Face à l’ampleur de la polémique, Karina a choisi de s’exprimer avec transparence dans une vidéo publiée sur la chaîne YouTube de l’artiste Jung Jae-hyung, intitulée Fairy Jaehyung. Assise dans un cadre intimiste, la chanteuse a pris le temps de revenir sur l’événement avec sincérité.
« Je veux en parler parce qu’il n’y avait vraiment aucune intention derrière », a-t-elle expliqué. « Je suis désolée d’avoir inquiété nos fans et tant de personnes. Il faisait froid, j’étais dehors avec l’équipe, et j’ai acheté une veste supplémentaire. J’ai juste posté la photo pour communiquer avec les fans. Ensuite, on m’a alertée, et je l’ai retirée. J’étais simplement ignorante. »
Une prise de responsabilité rare et touchante, dans laquelle Karina reconnaît l’impact de son geste, même involontaire, et exprime ses regrets sans détour.
Une prise de conscience personnelle
Ce moment d’introspection semble marquer un tournant dans la manière dont Karina perçoit son rôle public. Elle affirme avoir tiré une leçon de l’incident : celle de la vigilance nécessaire lorsqu’on évolue dans un espace aussi scruté que celui des réseaux sociaux.
« J’ai compris que je devais être plus informée. C’est mon ignorance qui a causé cela, et j’en prends la responsabilité. Mais c’était très difficile de voir que cela affectait aussi les autres membres du groupe. »
Avec ces mots, Karina démontre une sensibilité à la fois individuelle et collective. Consciente de l’impact de ses actes sur ses collègues et sur l’image du groupe aespa, elle évoque la charge émotionnelle qui accompagne une notoriété aussi forte que la sienne.
Entre Karina et Yoo Ji-min : deux visages d’une même femme
Dans le même entretien, Karina partage aussi des réflexions plus personnelles sur ses aspirations et sa double identité : celle de l’artiste Karina et celle de Yoo Ji-min, la jeune femme qu’elle est loin des projecteurs.
« J’ai deux rêves. Le premier est de vivre une vie paisible. Avec tous les événements récents, ce que je veux maintenant, c’est de la stabilité, pour moi et pour les gens qui m’entourent. »
« Le second est de vivre longtemps en tant que Yoo Ji-min. J’adore être Karina, l’artiste. Mais je veux aussi une vie bien remplie en tant que fille de mes parents, en tant que personne. Si Karina est une persona, alors Yoo Ji-min doit rester bien ancrée dans la réalité. »
Ces confidences révèlent un désir d’équilibre entre vie publique et vie personnelle, entre performance et intériorité. Une aspiration largement partagée par de nombreuses femmes dans l’espace médiatique, qui doivent constamment négocier leur image, leurs choix et leur intimité.
Une controverse révélatrice
Au-delà de l’incident lui-même, cette affaire met en lumière une réalité contemporaine : la moindre image postée par une personnalité publique peut devenir un symbole, voulu ou non. Dans un contexte politique polarisé, et dans une société où les figures publiques sont investies de responsabilités implicites, une simple tenue peut susciter des interprétations lourdes de sens.
Mais l’important ici reste la manière dont Karina a réagi : sans détour, avec humilité, et sans chercher à fuir la critique. Ce geste, aussi rare que courageux dans l’univers de la K-pop, mérite d’être salué.
L’histoire de cette veste rouge est peut-être, au fond, celle d’une jeune femme de 24 ans confrontée à la complexité de l’exposition permanente. Karina n’a pas tenté de minimiser l’incident, ni de renvoyer la faute ailleurs. Elle a reconnu son erreur, exprimé ses regrets, et partagé ses réflexions avec une maturité touchante. Dans un monde où la parole des femmes est souvent scrutée, jugée, ou instrumentalisée, cette prise de parole fait figure de respiration. Une invitation à la compréhension plutôt qu’à la condamnation, et un rappel que la bienveillance devrait toujours primer sur le réflexe de lynchage numérique.