Sur les réseaux sociaux, de plus en plus de femmes partagent un choix intime qui bouscule les codes : ne plus s’épiler tout court, dont le maillot. Photos, témoignages et hashtags engagés fleurissent, portés par une volonté de revendiquer la liberté de disposer de son corps sans se plier aux injonctions esthétiques. Ce mouvement s’inscrit dans une tendance plus large de réappropriation corporelle et de remise en question des normes patriarcales.
Un geste personnel, un message politique
Pour certaines femmes, arrêter de s’épiler est avant tout un choix pratique ou de confort. Pour d’autres, c’est un acte militant : refuser une norme imposée depuis des décennies, souvent associée à une certaine vision du corps de la femme. En montrant leurs poils, elles rappellent qu’aucune partie du corps des femmes n’a à être cachée ou modifiée pour plaire aux autres. C’est un droit au naturel, mais aussi un droit à décider.
Entre misogynie et sororité
Cette liberté affichée n’est malheureusement pas sans réactions. Sous les publications, on retrouve encore des commentaires misogynes, moqueurs ou agressifs, accusant ces femmes de « négligence » ou de « provocation ». Des discours qui rappellent que, pour certaines personnes, le corps des femmes reste perçu comme un objet public à juger.
L’autre versant des réseaux est néanmoins tout aussi puissant : de nombreux messages de soutien affluent. Des femmes remercient celles qui osent, racontent comment ces images les ont aidées à se sentir moins seules, ou même à franchir elles aussi le pas.
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Une norme qui vacille
Le mouvement « libérer les poils » remet en lumière l’absurdité des standards esthétiques imposés : alors que les poils des hommes sont socialement acceptés, ceux des femmes restent stigmatisés. En montrant que ce n’est ni « sale » ni « inesthétique », ces publications ouvrent un espace de diversité corporelle et contribuent à banaliser ce qui n’aurait jamais. dû être tabou.
@curlyfairy1 It has changed my life in a million ways for the better 💕 #hairywomen #hairyarmpits #noshavenoshame #bodyhairisnatural #bodypositivity #norazor ♬ original sound – CurlyFairy
Que l’on choisisse de s’épiler ou non, l’important est ainsi que la décision vienne de soi et non d’une pression sociale. Le combat n’est pas contre l’épilation, mais contre l’obligation. Dans ce geste aussi simple que visible, se joue une bataille plus vaste : celle du droit des femmes à disposer pleinement de leur corps et à être respectées, poils ou pas.