Bras « chauve-souris » : et si vous arrêtiez de les cacher ?

Vous les dissimulez sous des manches larges et suffisamment longues, même sous 40°C. Vous avez supprimé les débardeurs et les tops bustiers de votre dressing pour ne pas les montrer. Pourtant, contrairement à ce que tentent de vous faire croire les médias féminins et les coachs sportifs, les bras de chauve-souris ne sont pas moins beaux que des biceps bronzés.

Un bout de vous qui bouge… et alors ?

Ils ondulent à chaque mouvement, prennent un peu plus de place dans les chemises et s’agitent quand vous nagez, applaudissez, coupez des oignons. Les bras « chauve-souris » ne sont pas aussi toniques que le voudraient les standards. Cependant, cette peau qui dégouline comme un délicieux chamallow fondu est simplement le résultat de la vie qui passe : un mélange de génétique, de variations de poids, de tonicité musculaire et… d’années vécues.

Oui, cette partie du corps peut être moins ferme, mais elle est aussi le prolongement de vos gestes quotidiens : prendre quelqu’un dans ses bras, porter les courses, caresser, cuisiner, écrire, conduire… Autrement dit, ils ne sont pas juste « là » pour être jugés dans un miroir. La peau se distend et ce n’est pas un crime, mais le fruit de la nature. Ce que les médias qualifient communément de « surplus disgracieux » ou de « défaut à corriger » a fini par être diabolisé comme les autres parties molles du corps. Traqués au même titre que la cellulite et les poignées d’amour, les bras chauve-souris ne sont pourtant pas le signe d’un laisser-aller.

Mais entre les pubs pour la musculation « spéciale triceps », les articles qui promettent de « raffermir les bras en 3 semaines » et les conseils mode pour « détourner l’attention », le message semble clair : les bras de « chauve-souris » ne sont pas sortables. Or, personne ne devrait renoncer à un débardeur ou à une robe sans manches par crainte d’un regard critique.

S’aimer sans conditions, la voilà la solution

Aimer son corps “seulement” s’il remplit certains critères, c’est comme aimer un ami uniquement quand il vous rend service : c’est malsain. S’aimer sans condition, c’est reconnaître que votre corps est bien plus qu’un décor à exposer, qu’un brouillon à perfectionner. C’est un outil, un compagnon de route, qui vous accompagne fidèlement.

Les bras, qu’ils soient en béton ou en guimauve, vous sont utiles dans toutes vos tâches et dans tous vos élans de tendresse. Ils se gondolent sous vos t-shirts ? Ce n’est qu’un détail par rapport à tout ce qu’ils vous permettent de faire chaque jour. S’aimer sans conditions, c’est aussi arrêter de placer votre estime personnelle entre les mains de standards inatteignables. Et si votre objectif beauté devenait simplement… de vous sentir bien dans votre peau aujourd’hui, sans attendre que vos bras ressemblent à ceux des publicités.

 

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Le vrai « tonus » que vous devriez viser

On nous vend souvent la fermeté comme un objectif absolu. Mais le tonus le plus précieux, c’est celui qu’on cultive à l’intérieur : une posture droite, un rire qui fait trembler les épaules, un geste assuré quand on salue quelqu’un. Ce tonus-là ne disparaît pas avec l’âge ni avec un chiffre sur la balance.

Et si l’on souhaite bouger, ce devrait être par plaisir, pas pour “éradiquer” un mouvement naturel du corps. Danser, nager, marcher, faire du yoga… Ce sont des façons de se sentir vivant, pas de répondre à un diktat.

Les conseils pour faire la paix avec vos bras

Déployez vos bras de chauve-souris comme des ailes ou une cape charnelle et survolez les standards de beauté qui vous empêchent d’être vous-mêmes. Ils vous gênent ? Ce sont les diktats et les magazines féminins qui vous en ont persuadés. Pour enfin accepter ces bras gélatineux qui refusent de se tenir droit dans les habits, voici quelques prescriptions.

  • Changer ton vocabulaire : oublie les surnoms péjoratifs. Remplace “ailes” ou “bras mous” par des termes neutres ou positifs (“mes bras”, “mes bras qui m’accompagnent”).
  • Les voir pour ce qu’ils font : concentre-toi sur leur utilité et leur force plutôt que sur leur forme.
  • Les exposer progressivement : commence par des manches mi-longues puis ose les débardeurs. Petit à petit, le regard que tu poses sur toi s’adoucit.
  • Multiplier les modèles : suis des comptes qui montrent une diversité de corps, bras inclus, dans la joie et la confiance.
  • Porter ce qui te plaît : choisis tes vêtements pour toi, pas pour “gommer” quelque chose.
  • Bouger pour le plaisir : si tu fais du sport, fais-le pour la sensation, pas pour “réparer” ton corps.
  • Désamorcer la comparaison : quand elle surgit, rappelle-toi que ton histoire, ton corps et tes expériences sont uniques.

En clair, on ne naît pas complexée par ses bras : on le devient, à cause des normes imposées. Alors il est temps de lever les manches et les bras pour profiter de l’air, du soleil, et de la vie. La tendance est au « loose » alors vous êtes pile dans le thème ! Et rassurez-vous, par nature, le corps n’est pas fait pour se tenir au garde-à-vous. D’ailleurs, on nait tous fripés et tout le monde n’y voit que de la mignonnerie.

Émilie Laurent
Émilie Laurent
Dompteuse de mots, je jongle avec les figures de style et j’apprivoise l’art des punchlines féministes au quotidien. Au détour de mes articles, ma plume un brin romanesque vous réserve des surprises de haut vol. Je me complais à démêler des sujets de fond, à la manière d’une Sherlock des temps modernes. Minorité de genre, égalité des sexes, diversité corporelle… Journaliste funambule, je saute la tête la première vers des thèmes qui enflamment les débats. Boulimique du travail, mon clavier est souvent mis à rude épreuve.

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