Carences affectives pendant l’enfance : quel impact à l’âge adulte ?

Si les mots tendres, les câlins et les caresses paraissent naturels dans les relations parents-enfants, ils ne sont pas le quotidien tou.te.s… Pourtant, les démonstrations d’amour sont nécessaires au développement psychomoteur, au point que d’en être privé.e peut avoir des conséquences. Il est clairement établi que les carences affectives pendant l’enfance ont un lourd impact à l’âge adulte, notamment au niveau de la confiance en soi.

Que sont les carences affectives ?

Les manques d’amour, d’affection, de tendresse et d’attention des parents vers leurs enfants sont les piliers des carences affectives. Ces privations prennent des formes multiples. Il y a d’abord l’absence physique d’un ou des parent(s), faisant écho à l’abandon. On trouve aussi les maltraitances, la négligence et le rejet. Les ruptures au sein du foyer, l’absence épisodique (travail, hospitalisation…) ou le décès d’un parent sont aussi des facteurs centraux des carences affectives. Hélas, ce syndrome est la source de multiples troubles comportementaux et sociaux.

En effet, le manque de stimulation affective perturbe la maturation cognitive, physique, émotionnelle et sociale de l’enfant. Aussi, des événements divers de l’enfance, a priori anodins, peuvent en réalité causer une blessure durable (moqueries, santé fragile, etc.). Et les conséquences psychologiques de cette même blessure continue, née d’un mal-amour, se prolongent tout au long de la vie.

Un manque à la source de trouble de l’apprentissage

Selon les psychologues, les carences affectives peuvent causer des troubles du langage et de l’apprentissage. S’ils sévissent d’abord à la prime enfance, leurs conséquences s’étalonnent jusqu’à l’âge adulte. En effet, cela mène souvent à de mauvais résultats scolaires qui peuvent créer des obstacles à la réalisation des ambitions.

Cette faiblesse dans les performances scolaires n’est pas le signe d’une carence intellectuelle, mais plutôt celui d’un manque de concentration. Alors, l’estime de soi est largement impactée. Qui plus est, le développement plus tardif du langage à parfois des répercussions sur la vie d’adulte, notamment en ce qui concerne les compétences sociales.

Les carences affectives, mères d’apathie

À l’âge adulte, les personnes qui ont souffert de carences affectives envisagent généralement mal l’expression de l’affection. Iels ne sont alors pas très affectueux.ses avec leur entourage et vont jusqu’à censurer leurs émotions. Il n’est donc pas étonnant d’apprendre que ces dernier.ère.s peuvent devenir indifférent.e.s à la souffrance d’autrui.

Les psychologues expliquent que l’altruisme est une capacité qui se développe généralement grâce à l’amour que l’on reçoit enfant. Cet amour nous donne la confiance et la sécurité nécessaires à l’acceptation de ses émotions, à l’estime de soi et à l’empathie. Le pouvoir du don de soi est une qualité produite par l’amour. Et si un.e enfant en manque, iel risque de poursuivre ce schéma à l’âge adulte, ne sachant comment faire autrement. Finalement, iel peut avoir du mal à ressentir la douleur des autres, ce qui n’est pas sans conséquences dans les relations sociales.

De la désaffection à l’insécurité dans les relations

De l’incapacité d’exprimer ses sentiments naît donc la répression de ceux-ci. Une personne grandissant dans la privation d’affection peine à en offrir en retour. Cela ne manque pas de peser sur les relations sentimentales puisque l’autre peut se sentir mal-aimé.e à son tour.

Alors, les personnes dont l’enfance a été marquée de carences affectives peuvent tomber dans la « désaffection » à l’âge adulte. Iels ne seront pas capables d’offrir de la tendresse à cause d’un sentiment de vide ou de méfiance. La peur de l’abandon est récurrente chez ces personnes et il est ardu de s’en défaire. De cela, découle directement la fuite de toute forme d’engagement ou une tendance à saboter la relation. Pourquoi s’aventurer dans une histoire si l’autre finira inexorablement par y mettre fin ?

Les carences affectives de l’enfant font la dépendance affective de l’adulte

Le psychiatre Serge Lebovici par du constat que les carences affectives pendant l’enfance donnent à l’adulte en devenir le sentiment de ne pas mériter le meilleur. Iel ne se pense pas capable de réussir, de briller professionnellement et d’être un.e bon.ne partenaire. Ces symptômes peuvent le.a pousser à constamment chercher la reconnaissance et l’affection des autres, comme une sorte de validation. Iels ne dépendront plus que des gestes et de l’amour de l’autre.

C’est ce que l’on appelle la dépendance affective. Ces personnes peuvent aller jusqu’à s’accrocher avec acharnement à la première personne qui leur offre de l’attention. Leur but est simple : combler à tout prix ce vide qui les ronge. Hélas, ces attitudes n’ont pas fini de ternir les relations amoureuses. L’extrême sensibilité aux moindres signes d’affection cause un sentiment de malheur chez celui ou celle qui est dépendant.e. Cela ne manque pas de peser sur l’autre, qui se sent investi.e d’une grande responsabilité émotionnelle.

Quand l’enfant mal-aimé.e devient un.e adulte agressif.ve

Les études montrent que les carences affectives à l’enfance peuvent être les sources de comportements agressifs chez l’adulte. Ce phénomène est décuplé si la personne a subi de la maltraitance voire des violences. Cet abandon et cette ignorance mènent leur victime à générer une forme de colère, de rancune envers ses parents ou des autres en général.

Dans ce cas, une fois adulte, iel n’hésite pas à faire usage de sa verve pour proférer des propos blessants. Parfois, cette colère reste dirigée vers les personnes qui l’ont blessé.e enfant, dans d’autres cas, elle s’adresse à toute la société.

L’impact des carences affectives sur l’enfant n’est pas immuable. Par chance, l’amour sain s’apprend. Cela peut demander une thérapie auprès d’un.e psychologue, seul.e ou en famille. La compréhension de nos expériences difficiles peut en effet nous aider à mieux soutenir nos propres enfants et à briser le cycle des carences affectives.

Charlotte Vrignaud
Charlotte Vrignaud
En tant que journaliste spécialisée dans les médias et la culture, mon quotidien est une aventure passionnante au cœur de l'évolution culturelle et médiatique de notre époque. Mon rôle consiste à décrypter et à partager les tendances émergentes, les innovations et les récits captivants qui façonnent notre société.
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