La pratique du « coin » ou « Time Out » divise toujours parents et professionnels de l’éducation. Alors que certains y voient un outil utile pour apprendre à gérer les émotions, d’autres redoutent son effet sur le bien-être des enfants. Une nounou expérimentée apporte aujourd’hui son éclairage sur cette méthode aussi ancienne que controversée.
Le point sur le « Time Out » : entre discipline et critique
Mettre un enfant au coin consiste à l’isoler temporairement après un comportement jugé inapproprié. L’objectif affiché est de lui permettre de se calmer, de réfléchir à ses actes et de mieux comprendre les conséquences de son attitude. Mais pour nombre d’experts, l’efficacité de cette méthode dépend surtout de la manière dont elle est appliquée : utilisée sans explication et de façon arbitraire, elle risque d’être vécue comme injuste ou humiliante, freinant le dialogue et l’apprentissage émotionnel.
Que pense une nounou expérimentée du coin ?
Sylvie Jénaly, connue pour son expérience en petite enfance, préconise une approche nuancée. Selon elle, isoler ponctuellement un enfant lors d’une crise, tout en gardant un œil attentif sur lui, peut être bénéfique : cela lui montre qu’il a le droit d’exprimer ses émotions, mais pas d’imposer sa colère à tout le groupe. Il s’agit surtout de faire comprendre à l’enfant que toute la famille n’est pas obligée de supporter ses débordements émotionnels.
Des alternatives douces : « Time In » et auto-isolement parental
Plutôt que de toujours mettre l’enfant à l’écart, la nounou propose aussi une autre solution. Le parent peut, par exemple, choisir de s’isoler momentanément : signaler à l’enfant qu’on comprend sa colère, mais qu’on préfère s’éloigner pour laisser chacun retrouver son calme, avant de dialoguer. Cette approche, non culpabilisante, met l’accent sur la gestion conjointe des émotions et sur la reprise du dialogue une fois l’orage passé. D’autres préfèrent le « Time In », où l’adulte reste auprès de l’enfant, l’accompagnant dans la gestion de son émotion.
Punir au coin n’est donc pas une méthode à bannir, mais elle doit s’envisager de façon réfléchie, expliquée et jamais humiliante. L’essentiel : promouvoir l’écoute, le respect des émotions de chacun et rétablir le dialogue, pour que la discipline serve le développement et l’estime de soi de l’enfant.