En général, les grands-parents jouent les nounous gracieusement et gardent leurs petits-enfants de leur plein gré. Pour beaucoup, c’est naturel. Dans certains pays, les aînés qui passent leur retraite dans les couches-culottes au lieu de partir en croisière sur le Nil sont payés.
En Suède, un congé parental qui profite aux grands-parents
Tout travail mérite salaire. Pourtant les grands-parents, eux, ne touchent rien lorsqu’ils gardent leurs petits-enfants. Pour eux ce n’est qu’un service rendu. Pour les parents, c’est un poids en moins. C’est plus rassurant de laisser la chaire de leur chaire entre de bonnes mains plutôt que chez des inconnus. Or, s’occuper des enfants, n’est pas de tout repos, surtout pour ces personnes qui arrivent au terme de leur carrière et qui ont déjà investi leur énergie dans un métier plus ou moins usant. Elles n’ont qu’une envie : profiter de leurs dernières années de vie.
Cependant, au lieu d’entendre les vagues culbuter sur les galets, les séniors qui se font appeler papi ou mamie entendent les gazouillis et les pleurs résonner. Les grands-parents, qui projetaient leur retraite sur le littoral ou quelque part au bout du monde, se retrouvent alors à chanter des comptines aux bambins et à faire l’avion avec de la bouillie. Ils sont souvent réquisitionnés pour garder les petits enfants et dans beaucoup de pays, ça semble « normal ». Selon une étude réalisée par Notre Temps, 51 % des grands-parents gardent leurs petits-enfants 8 heures par semaine et au moins 21 jours de vacances par an. Or, c’est un métier à temps plein. Avoir les petits-enfants sur les bras n’est pas toujours un cadeau. Parfois les grands-parents ont l’impression d’être « exploités », réquisitionnés sur commande.
C’est pourquoi certains pays reconnaissent pleinement ce rôle et le valorisent avec une belle enveloppe. Sans surprise, la Suède est d’avant-garde. Elle étire le congé parental aux grands-parents, qui peuvent ainsi en tirer des avantages à hauteur de 3 mois. De ce fait, ils perçoivent également l’allocation parentale.
En Croatie, un bonus sur la (maigre) retraite
Crèches saturées, nounous indépendantes débordées… en Croatie comme ailleurs, les parents se retrouvent bien démunis pour faire garder leurs enfants. D’autant plus que dans ce pays bordé par l’Adriatique, l’école commence tardivement, à partir du sixième anniversaire. À échelle locale, la petite ville de Samobor située non loin de la capitale récompense les grands-parents qui veillent sur les petits-enfants en l’absence des parents.
« Samobor subventionne à hauteur de 360 euros par enfant et par mois tous les modes de garde – jardins d’enfants privés ou assistante maternelle. Désormais la mesure aide également financièrement les grands-parents », précise la maire de la ville, Petra Skrobot. Ainsi, tout le monde est gagnant. Les parents peuvent aller au boulot l’esprit léger et les grands-parents sont honorés dans cette tâche, qu’ils abordent souvent avec le sourire. Ce qui est plutôt bienvenu dans ce pays où plus de 37% des plus de 65 ans se retrouvent au-dessous du seuil de risque de pauvreté.
Ces grands-parents improvisés nounous qui réclament salaire
Les grands-parents apprécient la compagnie de leurs petits-enfants, mais dans le lot il y en a qui espèrent secrètement récolter plus que des pots pour bébé et des peluches qui couinent en contrepartie de leur activité, qui relève du bénévolat. Si les grands-parents gardent leurs petits enfants de bon cœur et chérissent ce bonheur gratuit, ils ont aussi droit à une petite compensation. Certains n’hésitent d’ailleurs pas à facturer leurs enfants pour ces journées baby-sitting bien remplies.
Sur la plateforme Reddit, de nombreuses personnes narrent des anecdotes qui vont dans ce sens. Une mamie a ainsi exigé une rémunération à l’heure, comme un travail lambda. En face, la maman s’est indignée. « Comment ose-t-elle demander de l’argent pour du temps précieux avec son petit-enfant ? Mettre un prix sur le temps qu’elle passe avec Katie ? ». Les réactions sont mitigées.
Certes l’amour n’a pas de prix, mais les minces retraites de nos aînés les forcent parfois à demander une participation. Que ce soit en laissant un billet sur le buffet ou en amenant tout le nécessaire du bas âge. Garder les petits-enfants est un privilège inestimable. Or dans les faits ça demande un certain budget surtout quand on sait qu’un bébé coûte environ 224 à 284 € par mois.