Avoir un caractère bien trempé protège votre cerveau

Les résultats d’une étude publiée en 2018 dans la revue Neurobiology of Aging nous apprennent qu’avoir un caractère bien trempé protège notre cerveau des dégénérescences provoquées par des maladies telles qu’Alzheimer. Voici les résultats de cette recherche pour le moins surprenante.

900 000 personnes touchées par la maladie d’Alzheimer

Cette étude a été menée par une équipe de l’Université de Genève et des Hôpitaux Universitaires de Genève. Grâce à l’imagerie cérébrale, ils ont démontré que les personnes âgées au caractère bien trempé sont mieux protégées que les autres contre Alzheimer.

Comme vous le savez peut-être, il s’agit d’une maladie neurodégénérative due à la destruction des réseaux neuronaux dans certaines structures cérébrales. Ce qui entraîne une destruction progressive et irréversible de la mémoire. Selon la Fondation pour la Recherche Médicale (FRM), elle touche 900 000 personnes et est à l’origine de près de 70 % des cas de démence. 

Le but premier des scientifiques consiste à mieux comprendre les facteurs biologiques et les mécanismes moléculaires en cause. On sait déjà que l’hypertension artérielle et le diabète sont des facteurs reconnus. De même, le rôle potentiel de facteurs non biologiques commence à émerger. Ainsi, on se pose la fameuse question « certains individus sont-ils plus protégés que d’autres grâce à leur personnalité ou leur manière de vivre ? ». Il semblerait que la réponse soit positive. Le Pr Panteleimon Giannakopoulos, aux commandes l’étude, précise :

« Entre la destruction des premiers neurones et l’apparition des premiers symptômes, 10 à 12 ans s’écoulent. Pendant longtemps, le cerveau est capable de compenser grâce à des réseaux alternatifs, mais à l’apparition des premiers signes cliniques, il est souvent trop tard. »

Mais alors, que vient faire la personnalité dans cette histoire ?

Désagréable, anticonformiste et ne craignant pas les conflits

Vous l’aurez compris, l’identification précoce des marqueurs reflétant les lésions cérébrales est primordiale pour mieux comprendre la maladie d’Alzheimer. Ainsi, l’équipe de scientifiques genevois a recruté plusieurs personnes âgées de plus de 65 ans (hommes et femmes). Ils ont été examinés plusieurs fois sur une durée de 5 ans. 

Les chercheurs ont également examiné le volume cérébral de chaque participant. L’atrophie de certaines régions du cerveau est effectivement l’une des caractéristiques majeures qui précède la perte de mémoire :

« Afin d’avoir l’image la plus complète possible, nous avons décidé de nous pencher sur les déterminants non lésionnels des atteintes cérébrales, c’est-à-dire l’environnement, la manière de vivre ou encore la psychologie. Nous avons donc effectué des évaluations cognitives et de personnalité. »

Résultat des courses : les personnes peu agréables ne craignant pas les conflits et faisant preuve d’anticonformisme voient leur cerveau mieux protégé ! Qui plus est, cette protection se manifeste justement dans les circuits de mémoire habituellement endommagés par Alzheimer. Hasard étonnant :

« L’agréabilité élevée caractérise des personnalités très adaptatives, qui désirent avant tout être compatibles avec les souhaits des autres, éviter les conflits et chercher la coopération. Ceci diffère de l’extraversion. On peut en effet être très extraverti et très peu agréable, comme le sont les personnalités narcissiques. »

En effet, il n’y a pas que la personnalité qui compte…

L’ouverture d’esprit pour lutter contre Alzheimer

L’ouverture d’esprit, et plus particulièrement l’ouverture à l’expérience, peut également protéger les personnes âgées : « Sur ce point, la surprise est moindre. On savait déjà que le désir d’apprendre et l’intérêt pour le monde qui nous entoure protègent du vieillissement cérébral ». Contrairement à ce qui concerne le caractère, les chercheurs ne sont pas en mesure d’expliquer concrètement l’importance de l’ouverture d’esprit, ils ne peuvent que constater. Ils concluent ainsi:

« S’il paraît difficile de modifier profondément sa personnalité, surtout à un âge avancé, sa prise en compte dans une optique de médecine personnalisée est essentielle afin de pondérer tous les facteurs de protection et de risque face à la maladie d’Alzheimer. C’est un élément important d’un puzzle complexe. »

À l’heure actuelle, il n’existe malheureusement aucun traitement curatif de cette maladie. Nous espérons que la recherche avance aussi dans ce domaine. Mais en attendant, ne nous laissons pas faire, ça protège !

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Amandine Cadilhon
Amandine Cadilhon
Journaliste mode, mes articles, mettent en lumière les diverses tendances et styles qui façonnent l'univers de la mode féminine. Mon objectif est de proposer un contenu diversifié et accessible à toutes et tous, en soulignant l'importance de l'expression personnelle et de l'empowerment à travers la mode.
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