Il ne s’agit pas seulement de « faire ses 8 heures ». Selon plusieurs études, l’heure à laquelle vous vous endormez pourrait avoir un impact direct sur votre santé métabolique.
Quand l’horloge biologique influence le métabolisme
Se coucher après minuit, notamment de façon régulière, pourrait augmenter le risque de développer le diabète de type 2. Une découverte qui vient confirmer ce que beaucoup de spécialistes du sommeil et de la santé chronobiologique soupçonnaient depuis longtemps. Notre organisme fonctionne selon des rythmes circadiens, ces cycles internes de 24 heures qui régulent, entre autres, notre sommeil, notre température corporelle, notre digestion et notre production hormonale. Perturber ces rythmes, en se couchant à des heures très tardives, peut engendrer des déséquilibres, notamment dans la gestion des graisses et du sucre.
Une étude américaine publiée en 2022 dans la revue de la Physiological Society a mis en évidence des différences métaboliques marquées entre les « lève-tôt » et les « couche-tard ». Les chercheurs ont observé que les personnes qui ont tendance à se coucher tard dans la nuit présentent un métabolisme moins efficace, en particulier dans l’utilisation des graisses comme source d’énergie. Résultat : une accumulation plus rapide des graisses dans l’organisme et une sensibilité réduite à l’insuline – un facteur de risque majeur pour le diabète de type 2.
Coucher tard, lever tard : un duo à risque
Les participants à cette étude ont été divisés en deux groupes selon leur chronotype. Le premier, composé de personnes matinales, était actif tôt dans la journée. Le second, de personnes au rythme décalé, avait tendance à être plus éveillé et actif en soirée, voire durant la nuit. Tous les participants suivaient une alimentation similaire, ce qui permettait aux chercheurs de mieux isoler les effets du rythme de sommeil.
Les mesures prises à la fin de l’expérience ont révélé que les « couche-tard » présentaient une moins bonne régulation de leur métabolisme, une accumulation de masse grasse plus importante, et une capacité moindre à mobiliser les graisses pour produire de l’énergie. Ces facteurs sont directement associés au risque de développer un diabète de type 2.
En France, le diabète en progression constante
Selon Santé publique France, environ 3,5 millions de personnes sont actuellement traitées pour un diabète. Et ce chiffre pourrait encore augmenter si les habitudes de vie s’éloignent de plus en plus des rythmes naturels du corps. Outre l’alimentation ou l’activité physique, le sommeil – et plus précisément son timing – est désormais considéré comme un pilier essentiel de la prévention.
L’idée n’est pas nécessairement de suivre une routine militaire, plutôt de tendre vers une régularité : se coucher à heure fixe, idéalement avant minuit, et éviter de trop perturber son rythme de veille-sommeil, même le week-end.
Des bénéfices qui vont au-delà du diabète
Se coucher plus tôt et adopter une routine matinale structurée peut aussi avoir des effets positifs sur d’autres aspects de la santé : amélioration de l’humeur, baisse du stress, meilleure concentration et même réduction des risques cardiovasculaires. Pour bénéficier des effets positifs d’un réveil précoce, il est essentiel de respecter le prérequis : un coucher suffisamment tôt. Car un manque chronique de sommeil ou un rythme trop décalé finit, à long terme, par altérer les fonctions vitales du corps.
Vous pensiez que seules la durée et la qualité de votre sommeil comptaient ? L’heure du coucher joue aussi un rôle clé. Et si, finalement, aller au lit un peu plus tôt était un acte de prévention au quotidien ?