C’est « juste » un petit coup de fatigue, « juste » un peu de stress, sauf que ce n’est pas « juste » une mauvaise passe. L’épuisement émotionnel sévit depuis longtemps, mais s’est accentué avec la crise sanitaire. Entre vie de famille et travail, il ne vous reste plus une minute et il serait temps de ralentir la cadence.
Vous ne pensez pas être concerné.e ? C’est bien le problème… À force de se mettre des œillères, notre corps donne l’alerte : stop ! Alors on en prend conscience grâce à notre éclairage et on évite ainsi de finir en burn-out avant la fin de l’année.
C’est quoi l’épuisement émotionnel ?
Notre santé globale s’appuie sur un équilibre émotion-psychique-physique. Les émotions sont donc les premières à se réguler quand on traverse une crise. Problème : on a pris l’habitude de les ignorer, ou pire de les fuir, car on pense qu’elles sont un symbole de faiblesse.
Sauf que s’interdire de ressentir peut entraîner un épuisement émotionnel. Ainsi, quand nos émotions sont déséquilibrées, elles peuvent soit augmenter, dans le cas d’un burn-out (agressivité, irritabilité, conflits), ou diminuer, dans le cas d’un bore-out (perte d’envie, de plaisir, d’énergie).
Attention, cet épuisement ne vient pas forcément d’un débordement d’activités. On n’est pas obligé.e d’avoir 3 enfants à gérer, un poste avec beaucoup de responsabilités et un crédit à éponger pour craquer. Se sentir débordé.e quand on est trop engagé.e émotionnellement dans la tâche à accomplir et qu’on se met trop de pression, c’est possible. On donne aussi plus qu’on ne reçoit, on ne fait pas véritablement attention à soi et ses besoins. Ce processus lent et sournois s’installe jusqu’à l’effondrement que l’on n’avait pas vu venir. Un matin, on ne peut plus se lever, vidé.e de ses ressources émotionnelles et de ses forces.
Épuisement émotionnel : les signes qui ne trompent pas
Vous l’aurez compris, il faut rester à l’écoute de ses émotions pour avoir conscience de l’état de sa santé mentale et du fait que nos émotions ne viennent pas ruiner notre quotidien et nos relations.
Tout d’abord, il y a les émotions contraires donc soit celles qui augmentent (irritabilité inhabituelle) ou qui diminuent (perte de désir). Ensuite, on va négliger ces symptômes et entrer en lutte pour ne pas s’effondrer. Stress, difficultés à se concentrer, perte de mémoire, hypersensibilité, démotivation extrême, isolement, anxiété sociale…
À cela peuvent s’ajouter des problèmes plus intenses comme des maladies : troubles cardiaques, somatiques, digestifs. On note aussi des migraines intenses, des maux de ventre et des troubles alimentaires. On va être dans un tel déni inconscient qu’on ne se rend pas compte qu’on est en surcharge. Ou notre entourage nous a prévenu, mais on a minimisé leurs ressentis.
Comment faire face à l’épuisement émotionnel ?
Il va falloir accepter les émotions qui rentrent en vous, positives ou négatives. Ensuite, il faut se recentrer sur soi, reprendre contact avec ses besoins pour qu’ils soient satisfaits. Pour réguler ses émotions, la pleine conscience est une très bonne solution pour déterminer si nos réactions étaient dans le juste.
Des techniques de relaxation et de respiration peuvent jouer sur la cohérence cardiaque et donc le stress physiologique. Face à un évènement, on change de point de vue pour couper court aux pensées négatives.
On n’hésite pas à faire appel aux autres pour gérer certaines tâches, on dit non lorsqu’on n’est pas capable de la faire ou l’on réorganise notre planning pour prendre du temps de se reposer. Pour lever le pied, on essaye de voir notre famille par exemple. Pour restaurer un sens à sa vie, on peut réaliser de grands changements personnels comme professionnels en faisant une liste de nos envies, nos priorités.
Parfois, l’épuisement émotionnel laisse place à une dépression dont on ne peut pas sortir seul.e. N’hésitez pas à demander des conseils à des professionnel.le.s.