MĂȘme si le mois dâOctobre Rose permet de poser un regard plus juste sur le cancer du sein, les fausses croyances et les informations mensongĂšres continuent de sâinfuser dans les esprits. Ces mythes qui dĂ©forment autant les symptĂŽmes que la vision des traitements façonnent une perception erronĂ©e de la maladie. Alors quâune femme sur huit est susceptible de dĂ©velopper un cancer du sein au cours de sa vie, ces chimĂšres ne font que retarder le diagnostic et souiller la santĂ© des femmes. Du facteur hĂ©rĂ©ditaire, Ă la « prĂ©tendue » immunitĂ© de lâĂąge, voici les 6 idĂ©es fausses quâil faut arrĂȘter de croire sur le cancer du sein. Le but : sâen faire une idĂ©e plus rationnelle et conforme.
Le cancer du sein est une affaire de femmes
Parmi les idĂ©es fausses quâil faut arrĂȘter de croire sur le cancer du sein, câest que ce serait un fardeau rĂ©servĂ© Ă la gent fĂ©minine. Dans la majoritĂ© des cas, le cancer du sein touche en effet les femmes. Pour cause, chaque annĂ©e en France, prĂšs de 50 000 femmes sont diagnostiquĂ©es. Mais ce nâest pas seulement une spĂ©cificitĂ© fĂ©minine. Certains hommes peuvent aussi se faire surprendre par la maladie. Ils possĂšdent Ă©galement des tissus mammaires, moins apparents, mais bien prĂ©sents. Ce qui laisse un champ de tir suffisant Ă la maladie.
Toutefois cette forme masculine est plutÎt rare. Moins de 1 % de tous les cancers du sein affecte les hommes. Les symptÎmes sont quasiment similaires des deux cÎtés, mais ils ressortent davantage chez ces messieurs. En effet, leurs seins sont moins développés que ceux des femmes. De ce fait, les boules suspectes ou les écoulements anormaux se remarquent plus franchement. Les hommes ne subissent pas non plus les variations hormonales des femmes et ça facilite aussi le diagnostic.
Il ne survient quâĂ un certain Ăąge
Beaucoup estiment que le cancer du sein se manifeste Ă un certain cap, lorsque les cheveux virent au gris et que la peau se flĂ©trit. Certes, lâĂąge moyen du diagnostic se situe autour des 60 ans, mais les cas plus prĂ©coces sont aussi une rĂ©alitĂ©. MĂȘme si la jeunesse est souvent rattachĂ©e Ă la vigueur, elle ne fait pas toujours barrage Ă la maladie. Dâailleurs, selon les derniers chiffres, le cancer du sein survient de façon plus prĂ©maturĂ©e.
Lâinfluenceuse Caroline Receveur, atteinte dâune forme « agressive », en est un triste exemple. Comme le souligne lâInstitut national du cancer, environ 10 % des cas de cancer du sein se dĂ©clarent chez les femmes ĂągĂ©es de moins de 35 ans et prĂšs de 20 % avant 50 ans. LâĂąge ne fait pas de cadeau et câest une des idĂ©es fausses quâil faut arrĂȘter de croire sur le cancer du sein pour Ă©viter de passer Ă cĂŽtĂ© de signes indicateurs.
Sâil n’y a pas eu des cas dans ma famille, je suis tranquille
Le passĂ© familial peut avoir une lourde incidence. Lorsque les gĂšnes BRCA1 et BRCA2 sont inscrits dans le patrimoine « gĂ©nĂ©tique » de la famille, la surveillance doit ĂȘtre beaucoup plus poussĂ©e. Quand il y a des mutations (des changements) dans ces gĂšnes, cela peut augmenter le risque de dĂ©velopper certains types de cancer, en particulier le cancer du sein et le cancer de l’ovaire. Comme le rappelle la Haute autoritĂ© de santĂ©, 5 Ă 10 % des cancers du sein ont une source « gĂ©nĂ©tique ».
MĂȘme si les antĂ©cĂ©dents familiaux sont susceptibles de faire pencher la balance, ils ne doivent pas ĂȘtre les seuls motifs dâinquiĂ©tude. Dâautres prĂ©dispositions existent comme la pollution, la sĂ©dentaritĂ©, le tabac ou la prise prolongĂ©e dâune pilule fortement dosĂ©e. Penser que lâon est « à l’abri » parce quâaucun.e membre de notre famille nâa Ă©tĂ© touchĂ©.e fait partie de ces idĂ©es fausses quâil faut arrĂȘter de croire sur le cancer du sein.
Le cancer du sein se caractérise toujours par une boule
Pour contrĂŽler la santĂ© de ses seins, il est recommandĂ© de pratiquer une auto-palpation une fois chaque mois Ă la mĂȘme pĂ©riode, une semaine aprĂšs les rĂšgles. Ce check-up rĂ©alisĂ© du bout du doigt permet de dĂ©celer une potentielle anomalie. Cependant, ce nâest pas parce que vous ne sentez pas de grosseurs Ă proximitĂ© de votre sein, que vous ĂȘtes forcĂ©ment « épargnĂ©e ». Si ce symptĂŽme est le plus frĂ©quent, il nâest pas le seul Ă prĂ©valoir.
Le cancer du sein induit plusieurs « transformations » physiques au niveau de la poitrine. RĂ©traction ou dĂ©viation du mamelon, chaleur inhabituelle sur une zone du sein, rougeur, douleur mammaire ciblĂ©e, modification de la texture de la peau, Ă©coulement mammaire⊠sont autant dâirrĂ©gularitĂ©s qui peuvent trahir un cancer du sein. Cantonner la maladie Ă un seul symptĂŽme, câest esquiver tous les autres cris dâalerte de la peau. Penser quâune boule est lâunique insigne de la maladie est une des idĂ©es fausses quâil faut arrĂȘter de croire sur le cancer du sein pour un examen vraiment « averti ».
La chimio est un passage obligé pour traiter la maladie
Parmi les idĂ©es fausses quâil faut arrĂȘter de croire sur le cancer du sein : le traitement « exclusif ». Dans lâimaginaire collectif, le cancer du sein implique toujours une chimiothĂ©rapie. Dâailleurs, Ă son Ă©vocation, il renvoie lâimage dâune femme glabre, avec un turban autour de la tĂȘte et un visage amaigri. Certes, la chimiothĂ©rapie est souvent utilisĂ©e en soin intĂ©gral ou additionnel, mais elle nâest pas une gĂ©nĂ©ralitĂ©. Le cancer du sein est une maladie aux multiples facettes. Les traitements varient donc en fonction de lâintensitĂ© de la maladie, de sa progression, de sa portĂ©e et des facteurs de risque de rĂ©cidive.
Les soins sont « personnalisĂ©s » au maximum pour coĂŻncider avec la nature du cancer du sein. La chimiothĂ©rapie est surtout prescrite lorsquâil y a des mĂ©tastases et que la tumeur a atteint les ganglions. Souvent pointĂ©e pour ses effets secondaires lourds, la chimiothĂ©rapie dĂ©pend essentiellement de lâagressivitĂ© du cancer.
La mammographie est dangereuse
Les professionnel.le.s de santĂ© prĂ©conisent de faire une mammographie systĂ©matique Ă deux ans dâintervalle dĂšs 40 ans. Ce contrĂŽle se rĂ©gularise et devient quasi nĂ©cessaire Ă partir de 50 ans et ce, jusquâĂ 74 ans. Toutefois, les derniers chiffres prouvent que les femmes boudent cet examen, pourtant prĂ©cieux. Selon un sondage de la Ligue publiĂ© le 26 septembre dernier, 12 % des femmes ĂągĂ©es de 50 Ă 74 ans ne se font jamais dĂ©pister.
Simple faute d’inattention ou oubli volontaire, la mammographie est souvent redoutĂ©e. Beaucoup comparent cet appareil Ă un instrument de torture. On sâimagine une machine qui aplatit les seins comme une crĂȘpe et qui provoque des blessures parallĂšles. MĂȘme si autrefois, la mammographie nâĂ©tait pas vraiment au point, dĂ©sormais elle est sĂ»re. Dans la plupart des scĂ©narios, câest elle qui dĂ©chiffre un cancer du sein.
Lorsque la maladie est prise « à temps », le cancer du sein peut ĂȘtre guĂ©ri dans plus de 90 % des cas. DâoĂč lâintĂ©rĂȘt de dĂ©diaboliser cet examen. Toutefois le corps mĂ©dical Ă©met des rĂ©serves quant Ă sa frĂ©quence. Sâil y a des prĂ©dispositions, mieux vaut le rĂ©aliser tous les ans. Dans le cas contraire, il peut ĂȘtre espacĂ©.
Ces idĂ©es fausses qui tournent autour du cancer du sein tirent un portrait trĂšs incorrect de la maladie. Elles vĂ©hiculent des clichĂ©s qui freinent la prise en charge et raffermissent les angoisses des patientes. Parce qu’elles dĂ©crĂ©dibilisent toute une lutte, balayons-les !