Octobre Rose : voici comment réaliser efficacement une autopalpation des seins

En ce mois escorté par la couleur rose, le cancer du sein est sous le feu des projecteurs. C’est l’un des cancers féminins les plus fréquents. Mais détecté assez tôt, il guérit dans 9 cas sur 10. Une note d’espoir aussi permise grâce à l’autopalpation mammaire. Conseillée une fois par mois 3 jours après les règles (ou à date fixe), elle se révèle particulièrement utile pour repérer de potentielles anomalies de façon précoce. L’autopalpation des seins est un geste salutaire que chaque femme devrait mettre en application. En pratique, comment ça se passe ? On vous éclaire. 

Pourquoi l’autopalpation des seins est-elle importante ?

Alors que le mois d’Octobre Rose vient de débuter, un terme revient régulièrement dans les campagnes de prévention : l’autopalpation. Chaque année, 59 000 femmes sont touchées par un cancer du sein. Dont certaines formes comme le triple négatif sont plus virulentes chez les jeunes femmes. Cependant, seules celles âgées entre 50 et 74 ans bénéficient du dépistage systématique.

L’autopalpation à domicile, réalisée par vos soins (ou un.e partenaire), vient alors compléter les fameuses mammographies annuelles et les autres examens cliniques. Cette technique née au 18e siècle est largement plébiscitée dans les pays scandinaves. Dès la puberté, les jeunes femmes s’y adonnent. C’est un rituel santé ancré dans les mentalités. Ce qui explique le taux de guérison très encourageant du cancer du sein sur le territoire.

En France, c’est une autre histoire. L’autopalpation se cantonne majoritairement aux lieux médicaux et aux consultations gynécologiques. Souvent évoqué, mais rarement expliqué, l’art de l’autopalpation joue pourtant un rôle clef. Ce check des seins qui se décline des aisselles jusqu’aux pourtours du téton est un excellent radar d’alerte. Grosseurs, rougeurs, fossettes, mamelon rentré… en s’attardant sur ses seins, face au miroir, les éventuels signes anormaux deviennent visibles. Sachant qu’un cancer du sein n’est en général pas douloureux, cette pratique est la bienvenue.

À partir de quel âge pratiquer l’autopalpation ?

Il n’existe pas vraiment d’âge médian pour prendre le pli de l’autopalpation. Certes, le cancer du sein est plus courant passé la soixantaine, mais les jeunes femmes ne sont pas exclues (les hommes non plus d’ailleurs). L’autopalpation est donc recommandée le plus tôt possible, à partir de 20 ans voire encore avant.

Mais cette pratique s’accompagne aussi d’un préambule à ne pas négliger. Privilégiez l’autopalpation 2 ou 3 jours après vos règles, mais pas pendant, les tissus risqueraient d’être trop tendus et donc de fausser l’analyse. Fixez une date régulière mensuelle d’autopalpation pour davantage de précision, notamment si vous êtes ménopausée ou non menstruée.

Vous pouvez également consulter un.e sage-femme en amont, afin d’avoir des bases solides sur l’autopalpation et mimer le geste à la maison, sans fausses notes. Selon un sondage IFOP, 60 % des femmes déclarent ne pas savoir faire une autopalpation. Pire encore, 13 % d’entre elles n’en ont jamais entendu parler. Mesdames, échauffez vos doigts, ils ont du pain sur la planche !

L’autopalpation chez soi : les gestes par étapes

L’autopalpation ce n’est pas sorcier, mais encore faut-il savoir par où commencer. Il convient d’abord de connaître ce qui se cache derrière nos très chers « boobs ». L’anatomie mammaire est un terrain vague pour beaucoup. Un petit arrêt pédagogique est donc nécessaire.

Nos seins abritent des glandes mammaires entourées de lobes, à l’origine du lait maternel, des mamelons, des vaisseaux lymphatiques et des ganglions. Chacune de ces zones est soumise aux lois impitoyables du cancer du sein. Elles sont donc toutes passées au crible lors de l’autopalpation. Maintenant que vous savez tout ou presque, passons au vif du sujet : l’exécution.

1 – La phase d’observation

Placez-vous devant un miroir suffisamment grand. Dégrafez votre soutien-gorge (si vous en avez un) et regardez vos seins attentivement en vous prêtant à différentes postures. Bras le long du corps, bras levés au ciel, mains sur les hanches, penchée en avant, allongée sur le côté… Le but ici est de relever le moindre changement (taille, forme, chaleur, écoulement…).

À noter qu’il ne s’agit pas d’un marathon. L’autopalpation est un exercice qui se pratique consciencieusement. Cette phase d’observation est censée durer au minimum 3 minutes.

2 – L’autopalpation du sein

Vient ensuite, l’autopalpation qui demande tout autant de rigueur. Levez le bras droit. À l’aide de vos trois doigts de la main opposée, à savoir l’index, le majeur et l’annulaire, passez au crible tout le périmètre du sein, en partant du creux des aisselles. Réalisez des mouvements circulaires sans jamais décoller vos doigts. Exercez des pressions différentes : superficielles, moyennes et fortes.

Veillez à ne pas être trop brutale, bien sûr. Déclinez le geste sur tout le sein, en allant de la clavicule à la partie autour du mamelon. Et écoutez-vous. Écrivez noir sur blanc ce que vous ressentez.

3 – L’analyse du mamelon

L’écoulement du mamelon est rare, mais pas impossible. D’où l’intérêt d’y consacrer un temps d’arrêt. C’est un endroit particulièrement sensible alors faites preuve de délicatesse. Pincez doucement le mamelon entre votre pouce et votre index et regardez ce qu’il se passe. Répétez l’ensemble de ces gestes sur l’autre sein.

Si vous remarquez un changement, même léger, consultez votre médecin traitant ou votre gynécologue/sage-femme. C’est la règle d’or pour faire tomber un diagnostic avant que le cancer n’ait pris trop de place ou tout simplement pour vous rassurer s’il s’agit d’un kyste passager.

Émilie Laurent
Émilie Laurent
Dompteuse de mots, je jongle avec les figures de style et j’apprivoise l’art des punchlines féministes au quotidien. Au détour de mes articles, ma plume un brin romanesque vous réserve des surprises de haut vol. Je me complais à démêler des sujets de fond, à la manière d’une Sherlock des temps modernes. Minorité de genre, égalité des sexes, diversité corporelle… Journaliste funambule, je saute la tête la première vers des thèmes qui enflamment les débats. Boulimique du travail, mon clavier est souvent mis à rude épreuve.
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