En cet épisode (interminable) de chaleur, le ronronnement du ventilateur retentit du matin au soir. Cette divine invention, qui aère notre corps transpirant et qui reproduit l’effet de la bise entre nos murs, tourne même en pleine nuit. On se voit mal passer l’été sans lui. Or, ce plaisir estival n’est pas gratuit et peut aussi coûter cher à la santé.
Faire tourner un ventilateur toute la nuit, ce que ça coûte
De nombreux pays subissent une vague de chaleur et avec le réchauffement climatique, même les régions du Nord sont touchées et campées par un soleil brûlant. Vous avez beau fermer les volets à 8h tapante, les rayons passent au travers des murs et la chaleur s’infuse dans votre cocon. Si vous habitez dans ce que l’on appelle une passoire thermique, votre logement ne tarde pas à se transformer en sauna. Finalement il n’y a presque pas de différence entre l’intérieur et l’extérieur.
Le ventilateur s’impose alors comme une évidence et s’ancre rapidement dans le décor. Peut-être que vous avez carrément formé une muraille d’hélices dans votre salon pour ne pas trop subir la chaleur. Réglé à vitesse maximale, le ventilateur tourne en boucle et même s’il brasse de l’air chaud, il donne l’illusion d’être au frais. Ce petit vent artificiel souffle aussi dans la nuit et s’engouffre sous les draps. Si certaines personnes l’éteignent une fois la nuit tombée, d’autres le gardent précieusement à leur côté, comme un doudou (un peu bruyant).
Alternative plus abordable que le climatiseur, le ventilateur vous offre une bouffée d’air frais dans la fournaise estivale mais fait transpirer votre compte en banque. La consommation varie selon la puissance de l’appareil (généralement entre 50 et 200 watts), sa classe énergétique et son mode de fonctionnement (fixe ou oscillant, vitesse réglable, etc.). Le facteur souvent oublié, c’est votre contrat d’électricité. Pour les curieux ou les économes : multipliez la puissance (en watts) par le nombre d’heures d’utilisation, divisez le tout par 1 000 (pour obtenir les kWh), puis multipliez par le tarif indiqué sur votre contrat.
Une consommation pas si excessive par rapport à la clim
Si le ventilateur a un coût, il ne provoque pas un cyclone sur votre facture. Selon les estimations de l’Ademe (Agence de la transition écologique), faire tourner un ventilateur toutes les nuits reviendrait à environ 5 euros par mois, soit 10 euros pour juillet et août. « Il s’agit d’une somme modique qui permet de grandement améliorer son confort », souligne Florence Clément, porte-parole de l’Ademe, dans une interview à RMC Conso.
Un chiffre rassurant, surtout quand on sait que le ventilateur, même s’il ne fait pas baisser la température ambiante, procure une sensation de fraîcheur qui peut faire croire à un gain de 2 à 3 degrés. C’est parfois suffisant pour trouver le sommeil. Il faut juste faire abstraction du bruit, qui donne l’impression d’avoir un Airbus garé dans sa chambre. À titre de comparaison, une climatisation activée quotidiennement pendant 3 mois coûte 226,44 €. Vous allez encore plus apprécier votre ventilateur.
Est-ce bon de laisser tourner un ventilateur la nuit ?
Si le ventilateur est plus abordable qu’une climatisation et moins violent, le garder actif la nuit n’est pas forcément une bonne idée. Certes, cette petite brise qui caresse votre corps est appréciable surtout quand les températures ne descendent pas. Or, pas sûr que le réveil soit aussi idyllique après une nuit sous cette fausse bourrasque. Dans les colonnes de Doctissimo, le docteur Kierzek liste les retombées du ventilateur sur la santé :
- Un assèchement des muqueuses (nez, gorge, yeux)
- Une irritation ou toux liée à l’air trop sec ou froid
- Des réveils fréquents avec une sensation de soif
- Une aggravation des allergies si le ventilateur brasse poussières et acariens
- Des raideurs cervicales au réveil
Les préconisations d’un médecin pour bien l’utiliser
Vous n’allez pas mettre votre ventilateur, alias votre votre meilleur ami de l’été, au placard. Le professionnel de santé conseille plutôt de faire preuve de bon sens. Il précise qu’il vaut mieux le projeter contre un mur ou une autre partie de la pièce mais pas directement sur votre corps.
Si votre ventilateur le permet, mettez le sur le mode oscillant pour un air « diffus ». Encore une fois, si votre ventilateur ne vient pas de chez votre grand-mère et qu’il n’a pas quinze ans d’âge, programmez-le pour qu’il s’arrête tout seul. Le ventilateur vous renvoie également toutes les poussières ambiantes en pleine face, d’où l’importance de le nettoyer à coup de plumeau.
Mieux dormir pour moins de 10 euros par mois, ça ressemble presque à du luxe accessible. Alors, si vous avez besoin de ce petit souffle pour tomber dans les bras de Morphée… soufflez, vous êtes tranquille.