Aider l’autre, c’est s’aider soi. Les neurones miroirs sont des cellules extraordinaires qui, depuis l’enfance, vous permettent d’apprendre en imitant ce que vous percevez de votre environnement. Non seulement sur le plan conscient, mais aussi inconscient. Alors, innĂ© et acquis, ce qui se vit en dedans est reflet de ce qui se joue dehors et inversement. Ne dit-on pas, « charitĂ© bien ordonnĂ©e commence par soi-mĂȘme » ? L’invitation est de l’intĂ©grer complĂštement et le mettre en place concrĂštement dans votre vie.
Ă l’origine, je suis
Alors, mĂȘme si cela peut sembler antinomique, le premier conseil est donc de « prendre soin de vous ». Sondez-vous et voyez si vraiment vous vous prenez en compte au quotidien et non pas seulement aux prochaines vacances, ou peut-ĂȘtre ce weekend ?
Vous savez, s’aimer est l’histoire de toute une vie, et cela commence tout de suite. Le fantasme du narcissisme destructeur ne doit pas vous empĂȘcher de vous chĂ©rir. Ă partir du cĆur, vraiment, se placer en premier dans sa vie est diffĂ©rent de ne penser qu’Ă soi. Vous deviendrez alors une source d’inspiration pour les autres. Et lĂ , commence l’aide.
Il n’y a pas forcĂ©ment quelque chose d’extraordinaire Ă faire, mais ĂȘtre pleinement soi-mĂȘme est un tĂ©moignage fort de ce que peut ĂȘtre l’existence pour chacun.e. Et cela demande ce retour sur vous-mĂȘme pour incarner pleinement qui vous ĂȘtes. L’assumer, sans vous demander tout le temps ce que vont en penser les autres. Au dĂ©part, cela n’est pas forcĂ©ment naturel. Avec l’envie, la volontĂ©, une certaine discipline, la visualisation crĂ©atrice (forme d’imagination oĂč vous vous mettez dans la situation future comme si vous y Ă©tiez dĂ©jĂ lĂ tout de suite, avec les ressentis associĂ©s), vous allez y parvenir.
De l’un.e Ă l’autre
Nous sommes tou.te.s interconnectĂ©.e.s. Aujourd’hui, nous ne pouvons plus nier cette interdĂ©pendance qui fait qu’un Ă©vĂ©nement qui se passe Ă l’autre bout de la planĂšte nous affecte. Et plus directement, par exemple, vous obtenez votre nourriture grĂące Ă des personnes qui cultivent la terre. En Ă©change vous offrez du temps, des services, d’autres compĂ©tences, connaissancesâŠ
Altruisme vient de « alter » en latin qui signifie « autre ». On parle d’alter ego, de cet autre qui est un miroir. Aider, c’est contribuer, apporter son concours Ă quelqu’un. Joindre ses efforts aux siens dans ce qu’il fait, lui ĂȘtre utile, faciliter son action, en parlant de quelque chose : aider un.e ami.e Ă surmonter ses difficultĂ©s, assister, Ă©pauler, seconder, soutenir (Larousse).
Ătre altruiste au quotidien, c’est peut-ĂȘtre lever la tĂȘte de votre Ă©cran, voir que d’autres ĂȘtres humain.e.s gravitent dans votre sphĂšre. Qu’iels sont autant en quĂȘte du bonheur que vous, mĂȘme si sous une forme diffĂ©rente, qui leur est propre et qui fait la richesse de ce monde. Ătre altruiste, c’est se voir dans le regard de l’autre. C’est savoir que ce que vous faites Ă l’autre, vous vous le faites Ă vous-mĂȘme, dans votre humanitĂ©. Penser Ă l’autre, le prendre en compte, agir envers lui comme vous aimeriez que l’on agisse envers vous. Les hĂ©ros, les sages, les personnes rĂ©alisĂ©es socialement, professionnellement, peuvent vous inspirer, et en mĂȘme temps, le lien Ă l’autre se tisse et se vit dans les choses les plus simples.
Aider sans Ă©touffer l’autre
L’Ă©lan vers l’autre est dans les gestes du quotidien : tenir la porte, proposer son aide, demander des nouvelles de vos proches, rendre un service, simplement dire bonjour, remercier est trĂšs puissant, s’engager dans du bĂ©nĂ©volat, etc. Cela sert la communautĂ© et vous valorise. Offrir de son temps est un cadeau de qualitĂ©, Ă©couter vraiment l’autre dans ses besoins, ce qu’il est lui apporte Ă©normĂ©ment. Il est Ă©galement toujours intĂ©ressant de vous interroger sur vos motivations, vos intentions dans ce que vous faites.
La limite de l’aide se situe lĂ oĂč vous voulez aider l’autre malgrĂ© lui. Cela peut se vivre dans les couples, oĂč l’un.e cherche Ă aider l’autre Ă tout prix, mĂȘme lorsque cela n’a pas Ă©tĂ© demandĂ© (lecture sur le sujet : La Princesse qui croyait aux contes de fĂ©es, de Marcia Grad). Aider, ce n’est pas croire mieux savoir pour l’autre ce qui est bon pour lui.
Vous pouvez ĂȘtre lĂ pour la personne, avec elle, sans pour autant faire Ă sa place, la diriger, prendre le contrĂŽle de sa vie, l’Ă©touffer. Il est primordial d’avoir confiance dans les ressources de l’autre. Apprendre Ă l’autre Ă pĂȘcher plutĂŽt que de lui donner un poisson. Ătre altruiste est un Ă©tat d’ĂȘtre, la personne l’Ă©mane. Cela ne doit pas devenir un dogme de plus. Ătre altruiste ce n’est pas ĂȘtre un « bisounours ». En partant de soi, on change le monde, on « aide ».
Vous avez cette graine d’altruisme en vous. Vous avez le choix de l’arroser pour qu’elle s’Ă©panouisse et porte du fruit, ou pas.