À Metz (France), Ophélie Humbert a décidé de renverser les codes de l’amour et des séparations. Avec son agence Discord Agency, lancée en janvier 2025, la jeune entrepreneuse organise des fêtes de divorce sur mesure, pensée comme des « enterrements de vie de mariée ». Son objectif : transformer la douleur d’une rupture en un moment de libération et de renouveau.
Quand la séparation devient une célébration
Après avoir travaillé comme wedding planner, Ophélie Humbert a eu envie d’explorer « l’autre côté » de la vie conjugale. « On célèbre les débuts, mais jamais les fins. Pourtant, elles peuvent être un tremplin pour du mieux », explique-t-elle d’après Ouest France.
Inspirée par la tendance américaine des « divorce party » (fête de divorce), elle conçoit des événements personnalisés, adaptés à la personnalité et à l’état d’esprit de ses clients. Dîner entre amis, week-end à l’étranger ou soirée déjantée, tout est possible. « Une cliente m’a dit : ‘j’ai fait mon EVJF à Ibiza, je veux retourner là-bas avec mes copines pour ma fête de divorce' », raconte Ophélie. L’idée : tourner la page avec panache, plutôt que dans les larmes.
Le succès d’une libération
Le concept séduit. Dans un pays où près d’un mariage sur deux se termine par un divorce, ces fêtes réinventent la manière de vivre une séparation. « Ce n’est plus tabou de divorcer. C’est plutôt une étape de vie, un passage vers autre chose », ajoute la fondatrice. Si certaines personnes profitent de l’occasion pour se défouler, d’autres optent pour une célébration plus douce : spa, dîner intime ou escapade bien-être. Et pour les personnes que la douleur empêche de célébrer, Discord Agency propose un accompagnement axé sur la reconstruction : nutrition, sport, image de soi et soutien psychologique.
Des témoignages contrastés
Marianne, 35 ans, raconte avoir vécu « un moment de rigolade entre copines dans un spa » pour se réconcilier avec son histoire. Rafael, 38 ans, évoque « un nouveau chapitre » marqué par la liberté retrouvée.
Tout le monde ne partage toutefois pas cet enthousiasme. Gaëtan, 35 ans, divorcé et père de deux enfants, trouve le concept « incompréhensible ». « Divorcer n’a rien d’heureux. Pour moi, c’est un deuil ». Ophélie comprend ces réticences : « C’est justement pour des personnes comme lui que nous avons développé la partie bien-être. On peut célébrer sans excès, simplement pour marquer le passage à une nouvelle étape ».
En transformant la fin d’un mariage en un acte symbolique de renaissance, Ophélie Humbert contribue au final à faire évoluer les mentalités. Pour certaines personnes, ces fêtes permettent de se recentrer et de reprendre confiance. Pour d’autres, elles restent un pas de trop face à la douleur. Une chose est sûre : ces « enterrements de vie de mariée » rappellent que, même après une séparation, la vie continue – et qu’il est permis, parfois, de la fêter.
