On croit souvent que seuls les hommes se ruent dans de nouvelles relations après une rupture. Pourtant, les femmes ont elles aussi leurs petites « stratégies » pour traverser ces périodes difficiles. Entre besoin de réconfort, envie de compagnie et simple curiosité sentimentale, beaucoup anticipent déjà à qui elles pourraient se tourner si le cœur venait à se briser.
Les « relations pansement » : un choix parfois conscient
On appelle souvent cela une « relation de transition » ou « relation pansement » : une relation qui se met en place avant même que le cœur ne soit complètement guéri. Parfois, cette démarche est totalement consciente et assumée : on cherche simplement à partager des moments agréables sans se lancer dans une nouvelle passion amoureuse. Dans d’autres cas, c’est le besoin de proximité, d’attention et de réconfort physique qui pousse à se tourner vers quelqu’un d’autre. Bisous, câlins, messages doux, échanges intimes… autant de gestes qui rappellent qu’on peut encore compter sur l’autre pour se sentir désirée.
Bien sûr, ces « relations tampon » ont leurs limites. La personne fraîchement sortie d’une rupture n’est souvent pas émotionnellement disponible pour s’investir pleinement. Pire encore, cette béquille affective peut freiner la reconstruction personnelle : au lieu de réfléchir à ce qui n’a pas fonctionné, de comprendre ses besoins ou de repenser sa façon d’aimer, on se jette dans une nouvelle dynamique qui soulage temporairement, mais ne soigne pas la blessure initiale.
Quand la moitié des femmes prévoit déjà un plan B
L’étude britannique menée par OnePoll.com en 2014 auprès de 1000 femmes hétérosexuelles révèle des chiffres fascinants. Selon cette enquête, près de 50 % des femmes auraient déjà un plan B en tête, histoire de ne pas se retrouver complètement seules si la rupture arrivait. Un chiffre surprenant, mais révélateur : loin d’être un réflexe masculin, la stratégie de repli amoureux semble largement partagée.
Mariées, célibataires… personne n’échappe au filet de sécurité
Les femmes mariées semblent particulièrement concernées par cette tendance. Le confort d’une relation « mouchoir » rassure davantage celles qui ont déjà connu l’engagement et redoutent la solitude post-rupture. Les célibataires ou les femmes vivant en concubinage ne sont pas en reste : elles aussi peuvent avoir un « homme de secours » sous la main.
Dans la majorité des cas, il s’agit d’un vieil ami qui sait qu’il pourrait être sollicité à tout moment, ou d’un ex avec qui le lien n’est jamais totalement coupé. On retrouve également des collègues, des voisins, voire des connaissances croisées à la salle de sport : bref, des personnes faciles à « garder au chaud » en cas de besoin émotionnel.
Quand le plan B devient plus qu’un simple secours
Le plus intrigant, c’est que ce plan de secours n’est pas toujours dépourvu de sentiments. Parmi les femmes interrogées, 25 % avouent en effet ressentir autant d’affection pour cette personne que pour leur actuel partenaire officiel. Et 12 % confient même que les sentiments pour leur « plan B » sont plus intenses que pour leur compagnon principal. Ces chiffres montrent que la dynamique des relations de transition est loin d’être anodine : parfois, ce filet de sécurité affectif peut réveiller des émotions tout aussi fortes, sinon plus, que celles de la relation qui vient de s’achever.
Pourquoi avons-nous besoin de ce filet de sécurité ?
La réponse semble résider dans notre besoin fondamental d’attention, de reconnaissance et de contact physique. Après une rupture, il est normal de ressentir un vide, une absence qui se fait cruellement sentir. Avoir quelqu’un sur qui se reposer temporairement peut aider à maintenir un équilibre émotionnel et à retrouver confiance en soi, sans que cela remette en question la capacité à aimer ou à être aimée à long terme.
Pour autant, il ne s’agit pas de diaboliser ces relations de transition. Elles peuvent être positives. Le piège se situe lorsqu’elles deviennent un moyen d’éviter la douleur ou de reporter indéfiniment le travail sur soi nécessaire pour évoluer. Savoir reconnaître ses besoins, se respecter et ne pas s’engager dans une nouvelle relation avant d’être réellement prête reste la clé pour transformer une rupture en véritable opportunité de croissance personnelle.
En définitive, si vous pensiez que seules les hommes avaient des « plans de secours » sentimentaux, il est temps de revoir vos idées reçues. Les femmes aussi savent parfois exactement vers qui se tourner après une rupture. La rupture, aussi douloureuse soit-elle, devient alors une occasion de se protéger tout en restant ouverte aux possibles.