Baby-boom forcé ? En Chine, les femmes ciblées par des appels pour devenir mères

En Chine, une campagne controversée vient de voir le jour, ciblant directement les femmes pour les inciter à avoir des enfants. Selon plusieurs témoignages relayés par des médias locaux et internationaux, certaines femmes auraient reçu des appels téléphoniques leur demandant si elles étaient enceintes ou les encourageant explicitement à envisager une grossesse. Cette initiative suscite un débat enflammé sur les questions de droits des femmes, de vie privée et de politique démographique.

Une politique démographique de plus en plus pressante

Imaginez ceci : vous êtes tranquillement en train de siroter votre thé vert ou de binge-watcher votre série préférée, quand soudain, votre téléphone sonne. À l’autre bout de la ligne, une voix officielle vous demande : « Alors, des projets pour un bébé bientôt ? ». Non, ce n’est pas une plaisanterie ni une mauvaise blague de votre mère qui rêve de devenir grand-mère. C’est une réalité pour certaines femmes en Chine. Ces appels s’inscrivent dans un contexte où le pays fait face à une baisse significative de sa natalité. Avec un taux de fécondité tombé en dessous du seuil de remplacement (2,1 enfants par femme) et une population vieillissante, la Chine cherche activement des solutions pour renverser cette tendance.

Les autorités ont alors récemment adopté des mesures pour « encourager les naissances », comme des aides financières, des congés parentaux prolongés et des incitations fiscales. Cependant, cette initiative d’appels téléphoniques semble franchir une nouvelle étape, plus intrusive, dans la pression exercée sur les femmes pour qu’elles contribuent à cette « mission nationale ». Ces appels, apparemment passés par des organismes locaux ou des autorités, posent la question du consentement et de la liberté de choix en matière de procréation. Face à un baby-boom en berne et une population vieillissante, les autorités semblent prêtes à tout pour convaincre les femmes de sauter dans le grand bain de la parentalité.

Quand le téléphone devient un outil pro-natalité

Le tollé provoqué par cette méthode ne s’est pas fait attendre. Sur les réseaux sociaux chinois, les discussions sont enflammées. Les femmes ciblées par ces appels racontent des expériences variées. Certaines ont reçu des questions directes, telles que : « Êtes-vous enceinte ? Si ce n’est pas le cas, avez-vous envisagé d’avoir des enfants ? ». D’autres ont rapporté des discussions insistantes sur l’importance de contribuer à la population nationale.

Pour beaucoup, ces appels sont perçus comme une intrusion dans leur vie privée. « Je ne comprends pas pourquoi ils pensent que c’est leur rôle de m’interroger sur ma vie personnelle », confie ainsi une femme dans un témoignage partagé sur les réseaux sociaux chinois. « C’était si bizarre ! Je ne connais même pas la personne au bout du fil, et elle me parle comme si ma vie reproductive la concernait directement », raconte une autre femme dans une interview. Ces actions sont perçues par plusieurs comme une pression supplémentaire, surtout dans un pays où les attentes sociales envers les femmes sont déjà élevées.

Une campagne qui fait grincer des dents

Historiquement, la Chine a imposé des politiques strictes de contrôle des naissances, notamment la politique de l’enfant unique, levée en 2015. Aujourd’hui, alors que la tendance s’est inversée, les femmes se retrouvent confrontées à une pression dans l’autre sens, les encourageant désormais à avoir plus d’enfants. Pourtant, les raisons du déclin de la natalité sont multiples : coût élevé de l’éducation, pression au travail, manque de soutien pour les mères, et changement des aspirations personnelles.

Cette campagne soulève des questions plus larges sur les droits des femmes. Pour de nombreuses femmes, ces appels symbolisent une nouvelle forme de contrôle, où leur rôle est réduit à celui de « fournir des enfants » pour répondre à des impératifs économiques et sociaux. Beaucoup pointent ainsi du doigt une société où les femmes sont encore largement définies par leur rôle reproductif.

Ces actions mettent aussi en lumière un problème mondial : jusqu’où un État peut-il intervenir dans les choix familiaux et reproductifs de ses citoyennes ? Les critiques, en Chine et ailleurs, appellent à un respect des droits des femmes et à une approche plus équilibrée pour résoudre la crise démographique.

Alors que d’autres pays confrontés à des défis similaires, comme le Japon ou la Corée du Sud, misent sur des approches « plus subtiles », la Chine pourrait bien être contrainte de revoir sa stratégie. Après tout, comme le dit un dicton chinois : « Une fleur ne s’épanouit pas sous la contrainte ».

Léa Michel
Léa Michel
Passionnée par les soins, la mode et le cinéma, je consacre mon temps à explorer les dernières tendances et à partager des astuces inspirantes pour se sentir bien dans sa peau. Pour moi, la beauté réside dans l'authenticité et le bien-être, et c'est ce qui me motive à offrir des conseils pratiques pour allier style, soin et épanouissement personnel.
Vous aimerez aussi

La clé d’une amitié sincère tiendrait à ce comportement étrange

Loin des regards juges et des relations superficielles, l’amitié véritable s’appuie sur des bases solides telles que la...

Voici la ville française où l’on râle le moins : y vivez-vous ?

Ah, la France ! Pays des croissants, du vin, de l'amour et... des râleurs. Mais saviez-vous qu'il existe une...

« Les femmes moins fortes ? » : cette joueuse de tennis brise ce tabou

Dans un monde où le sport est souvent dominé par des stéréotypes de genre, il existe encore une...

Avez-vous ce jouet rétro ? Il peut valoir une fortune !

Qui aurait cru que nos jouets d’enfance, ces fidèles compagnons de jeux et de rêves, pourraient aujourd’hui valoir...

À 41 ans, elle veut devenir Miss France !

Vanessa Douillet, hypnothérapeute de formation et épouse de l'ancien judoka David Douillet, a pris une décision audacieuse. À...

Cette ville déploie un gadget surprenant pour protéger les femmes

La rue est un milieu hostile pour les femmes, sans cesse obligées de changer de trottoir, de presser...