De Louis XIV à Napoléon Bonaparte en passant par Lénine, les hommes de petite taille ont dominé le monde. Coïncidence ? Pas vraiment. Loin de développer un complexe d’infériorité, ces hommes qui ne dépassent pas le mètre 70 et qui sont plus proches du sol que du ciel se hissent volontiers sur un piédestal pour gagner en hauteur.
Les hommes de petite taille, souvent au sommet
Ils ne mesurent pas tous 1,85 m, et pourtant, ils dirigent des empires, président des pays, ou orchestrent des révolutions culturelles. Leur nom s’inscrit en caractère gras dans les livres d’histoire, des statues à leur effigie poussent dans les rues et des monuments s’érigent en leur honneur. Si pendant longtemps, l’homme de grande taille à la carrure affûtée et au physique d’acier a modelé un idéal, les hommes de petite taille font bloc contre ce cliché. Ils prouvent que les centimètres ne font pas l’immensité d’un homme.
Ce n’est pas parce qu’ils font 1m70 les bras levés qu’ils ne peuvent pas diriger une armée, gouverner une nation et faire des coups d’État. Il ne faut pas sous-estimer les hommes de petite taille. Loin de se réduire plus bas que terre et de se replier dans les complexes, ils s’élèvent au-dessus de l’échelle sociale et rattrapent aisément ce que Mère Nature ne leur a pas donné. À défaut de pouvoir dominer par leur physique, ils s’affirment autrement, par leur force de persuasion et leur éloquence.
De nombreuses études psychologiques montrent que les hommes plus petits développent une forte capacité à s’adapter, convaincre et mener. Pourquoi ? Parce qu’ils n’ont pas le luxe de se reposer sur une stature imposante. Même en trichant avec des talonnettes ou des perruques XXL, ils ne rivalisent pas avec leurs homologues de deux ou trois têtes de plus. Alors pour être pris au sérieux et paraître plus crédible, ils misent sur d’autres atouts, qui ne se voient pas mais qui se ressentent.
Le syndrome de l’homme de petite taille, une réalité
Vous avez peut-être déjà eu vent du « syndrome de Napoléon », rebaptisé « syndrome de l’homme de petite taille ». Ces hommes, dépeints avec une taille rudimentaire et une tête surdimensionnée par les caricaturistes d’autrefois, sont souvent moqués. Comme si leurs ambitions n’allaient pas avec leur carrure. Derrière ce cliché, se cache un mécanisme bien réel : celui de la surcompensation.
Les hommes de petite taille, qui se sont vus prescrire des tabourets pendant toute leur enfance et qui ont entendu le terme “demi-portion” à longueur de journée, développent souvent un besoin de faire leurs preuves. Loin de s’enfoncer ou de se faire discrets, ils prennent leur place, parlent forts, se désignent spontanément chef d’équipe. Là où certains se contentent de leur aura naturelle, eux perfectionnent sans relâche leurs compétences.
Une étude publiée dans la revue Evolutionary Behavioral Sciences a montré que les hommes de petite taille avaient tendance à développer plus rapidement des comportements de leadership affirmé lorsqu’ils étaient placés dans des environnements compétitifs. À l’école, au travail, dans les cercles sociaux, ils sont souvent les plus stratèges, les plus engagés. Et il suffit de parcourir les récits historiques pour en faire le constat.
Si en apparence, les hommes de petite taille ne “payent pas de mine”, face à eux, de nombreuses têtes s’inclinent. Qui se serait frotté au Roi Soleil, qui, malgré ses 1m64, a régné 72 ans et 110 jours ? Qui aurait cherché des noises à Deng Xiaoping, leader de la Chine qui n’était pas plus grand qu’un ado (1m48) ?
Compenser la petite taille en prenant le pouvoir
Il ne s’agit pas d’un complexe, mais d’une dynamique. Dans une ère où le mythe de l’homme infranchissable aux allures de roc perdure encore, les hommes de petite taille réclament simplement l’égalité des chances. Ceux que l’on qualifie vulgairement de “nabot” et que l’on hésite pas à “rabaisser” sont en perpétuelle quête de légitimité. S’ils sont aussi hargneux et féroces, c’est surtout pour gagner le respect de leur pair. Leur armure n’est pas physique, elle est verbale.
Steve Jobs (1m68), Michael Bloomberg (1m70), ou encore le président ukrainien Volodymyr Zelensky (1m70) incarnent ainsi une nouvelle forme de puissance : agile, cérébrale, profondément humaine. Leur présence ne tient pas à leur carrure, mais à leur intensité, à leur vision, à leur capacité à fédérer.
Les hommes de petite taille arrivent largement à la cheville de leurs homologues titanesques. Ils ont peut-être arrêter de pousser plus tôt que la moyenne mais ils ont une ambition sans limite. Après tout, la taille n’est qu’un détail, c’est le charisme qui fait les grands hommes.