C’est digne d’un épisode de Black Mirror. À Séoul, un simple passage dans une supérette a viré à l’expérience surprenante pour de nombreux clients : un kiosque installé à l’entrée évalue votre visage et lui attribue une note sur 100. Une innovation qui divise et interroge sur l’obsession de l’apparence.
Une surprise à l’entrée d’une supérette
Dans le quartier touristique d’Insadong, un GS25 a installé un appareil semblable à un écran d’information de centre commercial. Mais au lieu d’indiquer un plan, il propose une analyse faciale instantanée. Curiosité oblige, certains clients se prêtent au jeu… et découvrent leur « score » de beauté. L’auteure du témoignage pour Korea Joongang Daily a obtenu 67/100.
Ce gadget, qui aurait toute sa place dans une série de science-fiction glauque, sous-entend que la valeur d’une personne se calcule à son faciès. C’est le culte de l’apparence poussé à l’extrême.
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Le boom du “personal color consulting”
En Corée, la consultation en “personal color” — qui consiste à déterminer les couleurs qui mettent le mieux en valeur le teint — est devenue un véritable phénomène. Traditionnellement, cette prestation coûte cher et est réalisée par des experts formés.
La machine du GS25 promet le même type de “diagnostic” pour seulement 2 000 wons (1,50 €), gratuit jusqu’en août. Cependant, derrière cette nouvelle technique de colorimétrie, se cache surtout un message culpabilisant sur le physique. Ce n’est ni plus ni moins qu’une fabrique à complexes.
Entre fascination et malaise
Si certains trouvent l’expérience amusante, d’autres dénoncent une banalisation des standards de beauté et une pression sociale accrue. Sur les réseaux, des internautes s’inquiètent d’un dispositif qui réduit la beauté à un chiffre, sans contexte ni nuances.
Se voir attribuer une note par une machine peut être particulièrement violent, surtout pour les personnes en mal d’estime. Et cette invention a certainement été programmée selon les normes de beauté du pays. Résultat : elle manque probablement de neutralité.
Une technologie qui interroge
Ces machines utilisent des algorithmes de reconnaissance faciale pour analyser symétrie, proportions et éclat de la peau, mais leur fiabilité scientifique reste discutable. Des experts rappellent que la perception de la beauté est subjective et influencée par des facteurs culturels.
Entre attraction marketing et reflet d’une société obsédée par l’apparence, ce kiosque illustre la manière dont la technologie s’immisce dans des domaines autrefois réservés à l’humain. Reste à savoir si ces notes éphémères laisseront un souvenir amusé… ou une pression supplémentaire.