Loin des regards et du grand public, le quotidien des prisons de haute sécurité se joue entre tension permanente, protocoles extrêmes et silence de plomb. Vendin-le-Vieil, première prison dédiée aux narcotrafiquants les plus dangereux de France, incarne ce monde hors-norme, ultra-contrôlé, où aucun détail n’est laissé au hasard. France Info partage un reportage sur ce monde peu connu du grand public.
Une extraction sous très haute surveillance
À l’aube, 5 membres de l’ERIS – unité d’élite de l’administration pénitentiaire – investissent la prison d’Orléans pour transférer l’un des détenus les plus redoutés du pays. Prévenu mais ne connaissant pas l’heure de son transfert, l’homme ne résiste pas : chaque mouvement est surveillé, encadré, dans un silence total. Ces équipes, venues spécialement de Dijon, appliquent des règles strictes pour assurer la sécurité face à des profils jugés « à haut risque », comme l’a expliqué l’agent Mickaël Petit à France Info :
« Ce sont des profils très dangereux avec des moyens et des soutiens à l’extérieur. Donc il faut envisager le pire. Il faut sécuriser au maximum ce type de transfert »
Le trajet, un ballet millimétré
Dans un fourgon banalisé, escorté à chaque étape, le détenu prend la direction de Vendin-le-Vieil, dans le Pas-de-Calais, sur plus de 300km. Aucun relâchement n’est permis : chaque minute du voyage est organisée pour parer à toute menace. À l’arrivée, 7 autres détenus, extraits d’autres établissements, rejoignent le convoi. Chacun d’eux, trié sur le volet pour leur dangerosité, incarne le profil de détenu pour lequel cette prison a été conçue.
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Vendin-le-Vieil, la forteresse de la République
Ce centre pénitentiaire a ouvert ses portes fin juillet 2025, suite à la loi renforçant la lutte contre le narcotrafic. Déjà, 85 des criminels les plus surveillés du pays y sont incarcérés. L’objectif ? Concentrer les profils jugés les plus dangereux, capables d’organiser des réseaux depuis leur cellule, tout en limitant les risques d’évasion ou d’incidents internes. Jusqu’à 100 détenus doivent y être réunis à terme.
Entre inquiétude locale et réalité carcérale
L’arrivée massive de détenus ultra-contrôlés inquiète, même hors des murs, certains habitants de la commune : la prison, isolée à l’extérieur de la ville, devient un pôle sécuritaire sensible. Pour les personnels pénitentiaires, chaque journée est un défi : surveiller ces détenus, gérer les transferts et anticiper la moindre faille fait partie du quotidien invisible, rarement montré au public.
Dans les entrailles de ces murs d’acier et de silence, la routine n’existe pas : chaque détail, chaque décision, doit « envisager le pire », pour garantir la sécurité de tous, détenus comme surveillants. Un univers où la vigilance extrême est la norme, et où le spectaculaire le dispute au jamais-vu des reportages, comme celui de France Info, qui nous ouvre, exceptionnellement, une fenêtre sur l’envers du décor.