Selon une étude britannique réalisée par la marque spécialiste de la salle de bains Pebble Grey, les hommes passeraient en moyenne 7 heures par an aux toilettes non pas pour des raisons physiologiques, mais pour s’accorder une pause. Cette statistique, obtenue après avoir interrogé 1 000 hommes, met en lumière un comportement souvent passé sous silence, mais largement partagé : utiliser les toilettes comme un sanctuaire du quotidien.
Un besoin de solitude dans un quotidien sous pression
L’étude révèle que ces instants de repli ne sont pas anodins. Pour beaucoup, les toilettes deviennent un refuge contre le stress familial, professionnel ou social. Entre les sollicitations constantes, les exigences du travail et la charge mentale parfois sous-estimée, ces quelques minutes derrière une porte fermée sont perçues comme un moment de répit.
Certains hommes interrogés ont même admis s’y rendre pour échapper aux enfants, aux disputes ou aux corvées ménagères, même brièvement. C’est un temps volé pour souffler, déconnecter.
Le smartphone, compagnon de retraite
Si ce temps est consacré au calme, il n’est pas pour autant silencieux. L’étude souligne que la majorité des hommes interrogés profitent de ces moments pour utiliser leur smartphone. Scroller sur les réseaux sociaux, lire les actualités, répondre à des messages ou simplement jouer à des jeux mobiles : les activités sont variées, mais ont toutes un point commun, celui de la déconnexion mentale.
Les toilettes deviennent alors un espace d’isolement numérique volontaire, où l’on peut se reconnecter à soi sans interruption. Pour certains, c’est le seul moment de la journée où ils ne sont pas sollicités.
Un comportement symptomatique d’une charge mentale méconnue ?
Si cette donnée peut prêter à sourire, elle ouvre aussi une réflexion plus large sur la façon dont les hommes gèrent le stress et le besoin de solitude. Dans de nombreux foyers, les hommes sont moins enclins à verbaliser. Le passage aux toilettes devient alors une manière détournée, mais tolérée de s’accorder un moment de répit.
Cela pose aussi la question des espaces personnels au sein du foyer. Avoir une pièce à soi, un temps défini pour se retrouver semble être un besoin universel, mais pas toujours respecté ou compris. Le recours aux toilettes comme lieu de retraite symbolise ce manque d’espace mental et physique.
Une pratique universelle, mais genrée ?
Bien que l’étude porte uniquement sur des hommes, il serait intéressant de savoir si les femmes adoptent des comportements similaires. Ont-elles aussi besoin de se « cacher » pour respirer, ou trouvent-elles d’autres stratégies pour gérer la pression du quotidien ? La différence pourrait tenir à la façon dont les rôles sociaux et familiaux sont encore répartis, mais aussi à la manière dont chacun est autorisé ou non à prendre du temps pour soi. Les femmes ont plus de charges mentales et n’adoptent pourtant pas de tels comportements.
7 heures par an, cela peut sembler peu. Mais cumulé sur une décennie, cela représente presque 3 jours entiers passés aux toilettes pour fuir la pression du quotidien. Un chiffre qui en dit long sur le besoin de calme, de détente et d’évasion. Derrière la porte close des w.c., se joue peut-être un véritable appel à la reconnexion à soi, dans une société où le silence est devenu un luxe.