En 2024, une course VTC a battu tous les records sur l’application Uber. Le montant, supérieur à 1 200 euros, a de quoi faire tourner les têtes. Retour sur un trajet exceptionnel, entre nécessité, improvisation et rencontres humaines.
Un vol annulé, un réflexe inattendu
Le 26 juin 2024, à Nice, un passager pressé voit son vol vers Genève être annulé. Coincé, sans autre alternative immédiate et visiblement dans l’urgence, il ouvre son application Uber et tente le tout pour le tout : commander une course de plus de 500 kilomètres jusqu’en Suisse.
À la surprise générale, un chauffeur accepte. Il s’appelle Amine. Sans se poser trop de questions, il prend la route, avec pour mission d’amener son client à bon port. Le trajet durera environ 6 heures, ponctué de quelques pauses bien méritées. Ce jour-là, Amine ne se doute pas qu’il est en train de réaliser la course la plus chère de l’année sur Uber France.
Une course facturée 1 246,19 €
Le tarif est à la hauteur de la distance : 1 246,19 €, selon les données publiées dans le rapport annuel d’Uber. Ce prix s’explique par plusieurs facteurs : la longueur du trajet, la durée, et la tarification dynamique en vigueur ce jour-là. Il inclut aussi les frais de péage et les éventuels ajustements selon la demande.
Ce montant, bien qu’impressionnant, reste toutefois inférieur à un autre record enregistré l’année précédente : une course Anglet-Dortmund facturée 2 100 euros. Ce qui distingue l’histoire d’Amine, ce n’est pas seulement le montant, c’est surtout l’improvisation, la rencontre, et l’humain.
Un client pressé, un chauffeur philosophe
Dans les médias qui ont relayé l’événement, Amine raconte que son passager était « très sympa, très poli ». Tout au long du trajet, l’ambiance fut détendue. À l’arrivée, le client a même proposé de l’aider à réserver un hôtel pour la nuit à Genève, ce qu’Amine a poliment refusé. Il a préféré rouler encore un peu, jusqu’à Annecy, pour y passer la nuit, avant de reprendre la route pour Nice le lendemain.
Pour Amine, cette course hors norme restera un souvenir agréable, malgré sa longueur et la fatigue. Il n’y a vu aucun abus, mais plutôt une opportunité rare et bien payée. Il a aussi apprécié le fait que « le client, bien qu’en situation d’urgence, soit resté calme et respectueux ».
Uber et les courses longues : une exception encadrée
La plateforme Uber précise que de telles courses restent marginales. Dans 99 % des cas, les trajets VTC couvrent quelques kilomètres en ville ou en périphérie. Le système reste ouvert à ces demandes atypiques, dès lors qu’un chauffeur les accepte. Le tarif est alors calculé automatiquement selon les règles classiques de facturation.
Certaines conditions particulières peuvent s’appliquer, notamment des plafonds temporaires, des frais supplémentaires pour les trajets transfrontaliers, et l’obligation de revenir à vide pour le chauffeur.
Uber France n’encourage pas ce type d’utilisation comme solution de remplacement à un vol ou un train, mais reconnaît que la flexibilité du modèle VTC permet de répondre à des besoins imprévus… à condition d’en assumer le coût.
Une illustration des inégalités d’accès à la mobilité ?
Si cette course fait sourire ou fascine, elle soulève aussi une réflexion : qui peut se permettre de dépenser plus de 1 200 € pour un trajet de dernière minute ? Dans un contexte où beaucoup luttent pour joindre les deux bouts, ce genre d’exemple illustre à la fois l’étendue des services offerts… et les inégalités face à l’urgence ou à l’imprévu.
Pour certaines personnes, la course record incarne « le luxe accessible à une minorité ». Pour d’autres, elle montre la capacité d’adaptation d’un modèle comme Uber à des besoins imprévisibles.
Le trajet Nice-Genève du 26 juin 2024 restera ainsi dans les archives d’Uber comme la course la plus chère de l’année en France. Au-delà du montant, c’est surtout l’histoire d’un chauffeur disponible, d’un client en détresse, et d’un service qui, l’espace de quelques heures, a relié deux villes, deux vies, et deux réalités. Une course à plus de 1 200 euros, certes… mais avec un supplément d’humanité.