En entreprise, difficile de cacher la dure réalité du cancer et de faire mine que tout va bien. Pourtant, de nombreux employés en proie à cette « bête noire » refusent de partager leur bilan médical à leurs collègues, par crainte d’être stigmatisés ou incompris. Pour beaucoup, les problèmes de santé doivent rester une affaire personnelle et ne pas s’ébruiter dans le milieu professionnel. Or, dans ce combat, chaque main tendue est bonne à prendre. Ce soutien, qui sert de carburant face à la maladie, ne doit pas se limiter au cercle familial. Cette campagne de deux minutes capture avec poésie l’entraide précieuse derrière les murs de l’openspace et met en lumière la partie immergée du cancer.
La métaphore percutante de la marionnette
Les personnes en proie au cancer sont souvent livrées à elles-mêmes dans le milieu professionnel. À l’évocation du mot « cancer », les collègues ne savent pas toujours comment réagir et préfèrent s’abstenir plutôt que de faire des commentaires qui pourraient résonner comme de la pitié. Pourtant, dans cette éprouvante bataille, il n’y a pas que la famille et les amis qui ont un rôle à jouer. Les protagonistes du travail peuvent aussi apporter leur soutien et alléger le quotidien des malades, à leur manière. Parce qu’après tout, l’union fait la force.
C’est ce qu’illustre l’association Cancer@Work à travers sa campagne intitulée « Strings ». Dans la précédente, baptisée « Monday », elle invitait les personnes atteintes du cancer à partager leur diagnostic avec leur équipe et à ne pas laisser les traitements le faire à leur place. « Strings » change de point de vue et oriente la caméra sur les collègues et les employeurs.
Ce petit film, très imagé, met en scène une marionnette qui vient d’entendre ce redoutable verdict. Une tâche se dessine à l’écran et présage tout de suite un long parcours médical. En sortant de l’hôpital, les fils qui tiennent la marionnette se coupent subitement et le pantin se retrouve à terre. Ces fils sont une métaphore des liens humains, qui nous maintiennent debout et qui nous relèvent lorsque le monde semble s’écrouler sous nos pieds. À chaque sourire et chaque geste affectueux qui induit « je suis là », les fils se démultiplient autour de la marionnette.
Un petit film qui prouve que chaque soutien compte
Cette réalisation, pensée par Publicis Conseil, montre une réalité de l’ombre et passe de l’autre côté des bureaux pour révéler l’importance du soutien dans le processus de guérison. Collègues et employeurs sont peut-être des personnages de second plan dans la vie de tous les jours, mais ce sont bien plus que de simples spectateurs. Ils peuvent aussi être de fervents supporters face à la maladie.
Ce sont des épaules sur lesquelles on peut se reposer, des oreilles auxquelles on peut se confier. Le cancer est une bataille qui se vit à la première personne, mais qui se gagne à plusieurs, avec une énergie collective. On passe la moitié de nos semaines en entreprise alors ce soutien est loin d’être superflu.
Les entreprises, appelées à agir face au cancer
Dans l’imaginaire, il ne faut pas confondre vie personnelle et vie professionnelle. Selon cette mentalité, ce qui arrive en dehors du travail doit rester en dehors du travail. Pourtant, selon le baromètre 2024 de Cancer@Work 65 % des employés souhaitent plus d’engagements de leur entreprise face à la maladie. Ils veulent plus qu’un mouchoir tendu ou un « désolé ».
Chiffre plus frappant : 61,5 % des travailleurs malades affirment que le soutien de leurs collègues est essentiel à leur bien-être au travail. Or, encore maintenant, les entreprises fuient le sujet et préfèrent rester mutiques au risque de paraître sans cœur. Bien souvent, elles se pensent « impuissantes » devant le mot « cancer ». À part quelques ajustements sur le planning, elles n’offrent pas le réconfort attendu par les employés malades. D’où l’urgence de faire de la sensibilisation en milieu professionnel.
Ce court-métrage porté par Cancer@Work rappelle que le soutien va de pair avec les traitements pour garder le cap. Dans une société individualiste et égo-centré, un geste d’empathie compte double.