3 ans après le raz-de-marée culturel provoqué par la première saison de Squid Game, la série coréenne fait un retour fracassant sur Netflix avec une saison 2 qui, une fois encore, nous tient en haleine. Disponible depuis ce 26 décembre, cette suite reprend l’histoire de Gi-hun (joué par Lee Jeong-jae), le célèbre joueur 456, désormais déterminé à démanteler les jeux de l’intérieur. Mais cette fois-ci, ce ne sont pas uniquement les épreuves mortelles qui captivent : ce sont les nouvelles figures féminines, des héroïnes puissantes et résilientes, qui volent la vedette. Entre résistance au patriarcat, défis personnels et alliances stratégiques, ces personnages féminins incarnent une lutte féroce pour la survie et l’émancipation. Voici pourquoi ces femmes badass sont le cœur battant de cette nouvelle saison.
Kim Jun-hee : l’ex qui refuse de plier
Jouée par Jo Yu-ri, ancienne membre du girl group sud-coréen-japonais Iz*One, Kim Jun-hee entre dans les jeux avec un fardeau émotionnel aussi lourd que sa dette. Ancienne petite amie de Myung-gi (joueur 333), elle a été indirectement entraînée dans la spirale infernale des jeux après que ce dernier ait été ruiné. Mais Jun-hee ne joue pas seulement pour l’argent : elle cherche à confronter son passé et à prouver qu’elle n’est pas qu’une victime des erreurs des hommes dans sa vie. Son évolution à l’écran est captivante. Kim Jun-hee incarne la lutte contre les attentes traditionnelles placées sur les femmes : être douce, obéissante et dépendante. Ici, elle est tout sauf cela.
Hyun-ju : une force spéciale au cœur fragile
Numéro 120, Hyun-ju, interprétée par le chanteur, animateur et acteur sud-coréen Park Sung-hoon, est une ancienne soldate des forces spéciales. Venue pour financer sa chirurgie de confirmation de genre, elle se bat non seulement contre les autres participant·e·s mais aussi contre une société qui ne lui accorde pas la reconnaissance qu’elle mérite. Si la décision de confier ce rôle à un acteur cisgenre a provoqué des controverses, Hyun-ju reste un personnage puissant, un témoignage des multiples combats que doivent mener les personnes transgenres.
Jang Geum-ja : la mère courage
À 61 ans, Jang Geum-ja (jouée par Kang Ae-shim) est peut-être la candidate la plus inattendue. Mère de Yong-sik, joueur 007, elle s’est jetée dans l’arène pour effacer les dettes écrasantes de son fils. Son âge et son apparence frêle sont trompeurs : Geum-ja est une survivante qui n’a jamais baissé les bras devant l’adversité. Tandis que d’autres joueurs trahissent leurs proches pour s’assurer la victoire, elle incarne un amour inconditionnel qui défie les règles cruelles des jeux. Geum-ja rappelle que la véritable force n’a pas d’âge.
Kang No-eul : l’ombre dans les masques
L’actrice sud-coréenne Park Gyu-young donne vie à Kang No-eul, une déserteuse de l’armée nord-coréenne qui a rejoint les jeux non pas en tant que joueuse, mais en tant que soldate masquée. Derrière son masque se cache une femme blessée, déterminée à retrouver son enfant perdu. Son rôle dans la série explore les nuances entre les oppresseurs et les opprimés : bien qu’elle fasse partie du système, elle lutte en secret pour saboter les jeux de l’intérieur. No-eul est une énigme : silencieuse mais expressive, implacable mais vulnérable.
Seon-nyeo : la chamane mystérieuse
L’actrice, comédienne de théâtre et interprète de comédie musicale sud-coréenne Chae Kook-hee brille dans le rôle de Seon-nyeo, joueuse 44. Chamane de profession, elle se démarque par ses prophéties inquiétantes et son aura mystique. Elle incarne une lutte unique : celle d’une individue tentant de réconcilier ses croyances avec une réalité brutale. Son avertissement au joueur Gi-hun – « Des esprits égarés sont assis sur ta tête » – prend notamment une résonance tragique.
Une saison plus audacieuse
Ce qui rend ces héroïnes si mémorables, ce n’est pas seulement leur force brute ou leur résilience, mais la manière dont elles défient les normes. Squid Game 2 exploite la brutalité des jeux pour explorer finalement aussi les luttes systémiques des femmes dans un monde dominé par des hommes, où elles doivent constamment prouver leur valeur. Chaque héroïne représente une facette de cette lutte : la quête de reconnaissance (Hyun-ju), le combat contre le sacrifice familial imposé (Geum-ja), ou encore la volonté d’échapper à un destin tout tracé (Jun-hee).
Avec un budget augmenté et une galerie de personnages aussi diversifiée qu’audacieuse, Squid Game 2 réussit à approfondir son propos. La nouvelle mécanique de vote, introduite pour décider de l’arrêt des jeux, accentue les dilemmes moraux et met en lumière les tensions entre individualisme et solidarité. Les héroïnes féminines, loin d’être reléguées à des rôles secondaires, sont au cœur de cette dynamique. Dans un univers où les règles sont conçues pour écraser les plus vulnérables, ces héroïnes trouvent des moyens de résister, d’innover et, parfois, de triompher.
Squid Game 2 ne se contente pas de renouveler la formule qui a fait son succès, elle élève son propos en introduisant des figures féminines complexes, émouvantes et déterminées. Ces joueuses envoient un message clair : le patriarcat, comme les jeux eux-mêmes, est une construction à démanteler – de l’intérieur. Alors, qu’attendez-vous pour plonger dans cette nouvelle saison ?