« Il est elle » : une fiction TF1 poignante et essentielle sur la transidentité

Diffusé sur TF1 depuis le 1er novembre, « Il est elle » est un téléfilm mettant en avant Emma, une adolescente trans jouant le personnage principal. Cette histoire, assez classique, est une première porte d’entrée vers une meilleure compréhension des questions de transidentité. On en parle.

Une entrée vers une meilleure compréhension des trans

« Il est elle » dépeint une histoire plutôt classique : Emma, une adolescente de 15 ans, grandit dans un petit village avec le prénom Julien et le genre masculin. Elle décide un jour de confier à sa famille se « sentir fille » depuis toujours. Cette annonce va secouer ses parents, joués par Odile Vuillemin et Jonathan Zaccaï. Entre l’angoisse de sa mère et la peur colérique de son père et de sa sœur, le téléfilm raconte le parcours difficile d’Emma vers sa transition.

Cette fiction, réalisée par Clément Michel et diffusée sur TF1 à une heure de grande écoute, est destinée à être regardée par plusieurs millions de téléspectateur.trice.s. Son réalisateur et Andréa Furet, l’actrice qui tient le rôle principal, ont ainsi pleinement conscience de l’impact que peut avoir « Il est elle ». Inspiré de la bande dessinée Barricades de Charlotte Bousquet et Jaypee, le téléfilm porte un réel message de tolérance envers les transidentités. Andréa Furet explique d’ailleurs au Huffington Post avoir tenté de « défendre au mieux cette thématique, informer, émouvoir, bouleverser les gens et aider les personnes dans cette situation pour les pousser dans leur démarche ».

Une actrice concernée (enfin !) par la transidentité

Le rôle principal est tenu par Andréa Furet, jeune comédienne de 17 ans, qui se trouve être une femme trans dans la vie réelle. Et ceci n’est pas sans importance. En effet, les personnes trans n’ont pas, comme les personnes cisgenre, la chance d’accéder à tous les rôles qui correspondent à leur genre dans le cinéma, la télévision ou le théâtre. Pire encore, les personnes transgenres continuent d’être jouées par des personnes cis dans beaucoup de productions. Ce qui limite encore plus les chances des personnes trans à réaliser leur rêve de faire du cinéma. Heureusement, des initiatives comme Representrans, qui œuvre pour une meilleure représentation des personnes transgenres et non-binaires, participent enfin au changement de cette règle.

Et le parcours d’Emma, c’est aussi le sien, comme elle l’explique au journal Le Parisien. « Je me sens proche du personnage » assure-t-elle. Andréa Furet a également entamé sa transition à la fin de son adolescence. Ce qui lui a permis de jouer pleinement ce rôle en tant que personne concernée par la transidentité, et de proposer à l’équipe du tournage des éléments plus réalistes par rapport à ses propres connaissances. Elle explique toutefois que sa transition a été plus douce que celle du personnage. Andréa a été soutenue par sa famille et estime qu’elle a eu « beaucoup de chance ».

Avec ce téléfilm « Il est elle », l’actrice compte bien faire bouger les lignes. Pour son rôle, elle a d’ailleurs récemment obtenu le Prix d’interprétation féminine au Festival de Luchon.

Une histoire classique, mais essentielle

« Il est elle » est avant tout une première étape essentielle pour une meilleure compréhension de la transidentité. Le téléfilm est en cela destiné aux proches d’enfants et adolescent.e.s trans, des ami.e.s ou des parents. Dans son analyse de l’œuvre, Representrans souligne néanmoins qu’« Il est elle » est adressé à un public cisgenre, le téléfilm répondant à presque toutes les caractéristiques du regard cisgenré sur la transidentité (le « cisgaze », en anglais). En effet, quelques maladresses se ressentent dans le film, à commencer par son titre « Il est elle ».

« Cette dénomination laisse planer un doute insupportable sur le genre de l’héroïne trans, pourtant bien au clair sur qui elle est », explique Têtu magazine

Néanmoins, si le téléfilm est loin d’être parfait, il reste indispensable pour mieux comprendre les transidentités. Ainsi que les réactions de l’entourage d’une personne trans, de manière globale. La représentation d’une personne trans à la télévision permet également au public concerné de trouver des points communs avec l’actrice et de pouvoir enfin avoir une figure à laquelle s’identifier.

« Je pense que ça peut aider des enfants trans qui se cherchent encore et qui sont mal dans leur peau, que ça peut aider des parents d’enfants transgenre à comprendre, à mieux les accepter. Je me réjouis déjà », confie en ce sens la comédienne Andréa Furet au journal Le Parisien.

Et vous, avez-vous vu ce téléfilm diffusé sur TF1 ? Si oui, qu’en avez-vous pensé ? Venez partager vos impressions avec nos lecteurs et lectrices, sur notre forum !

Cindy Viallon
Cindy Viallon
Journaliste free-lance, mes sujets de prédilection sont les féminismes intersectionnels, la société et la culture. J’aime déconstruire l’actualité et briser les tabous une fois pour tous·tes !
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