Le Met Gala est le théâtre de moments de mode toujours scrutés à la loupe. L’édition 2025, organisée le 5 mai au Metropolitan Museum of Art à New York, n’a pas dérogé à la règle. Parmi les nombreuses célébrités présentes sur le tapis rouge, Lisa, membre du groupe K-pop Blackpink et actrice dans la série « The White Lotus », a particulièrement fait parler d’elle.
Une tenue qui bouscule les codes
Le thème de cette année, « Superfine: Tailoring Black Style », rendait hommage au dandysme noir, de ses origines au XVIIIe siècle jusqu’à sa réinterprétation contemporaine, notamment à travers la Renaissance de Harlem. Le code vestimentaire, intitulé « Tailored For You », invitait les invités à explorer l’art du tailoring, avec une attention particulière au vestiaire masculin réinventé.
Lisa est apparue sur le tapis rouge dans une tenue intégralement noire signée Louis Vuitton, composée d’un body en dentelle transparent, porté sous une veste brodée sans pantalon apparent. Elle complétait ce look avec des collants ornés du logo LV, un sac monogrammé, et une mise en beauté dite dramatique.
Un choix qui a immédiatement suscité des réactions mitigées, notamment en raison de l’absence de bas, perçue par certains comme un contrepied au thème imposé, axé sur la rigueur du costume et les codes classiques du tailoring.
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Une polémique autour d’un détail brodé
Au-delà de la coupe, c’est un détail visuel en particulier qui a provoqué la controverse. Sur la dentelle du body, notamment dans la zone de la culotte, apparaissaient plusieurs visages finement brodés. Selon British Vogue, l’un de ces visages ressemblerait à celui de Rosa Parks, icône des droits civiques aux États-Unis.
Cette association a été jugée déplacée par de nombreux internautes, qui y ont vu une instrumentalisation esthétique d’une figure historique majeure, dans un contexte de mode qui, selon eux, ne lui rendait pas l’hommage qu’elle mérite. Sur les réseaux sociaux, les réactions ont rapidement fusé, oscillant entre incompréhension, colère et déception.
Certains critiques de mode ont toutefois appelé à la prudence dans l’interprétation : les visages brodés n’ont pas été officiellement identifiés par Louis Vuitton, et rien ne permet de confirmer avec certitude qu’il s’agissait bien de Rosa Parks. D’autres y ont vu une tentative maladroite, mais sincère, d’inclure des figures de la lutte pour les droits civiques dans un récit visuel contemporain.
despite saying the n-word multiple times and never apologizing, lisa doesn’t seem to care as she wears underwear with images of ROSA PARKS, a civil rights icon who fought against racial injustice. pic.twitter.com/78P1LnCros
— rim ✦ (@bratzzzmin) May 5, 2025
Une présence médiatique qui divise
Lisa, qui a récemment rejoint le casting de la série HBO « The White Lotus », est l’une des artistes les plus suivies de sa génération, avec une influence considérable sur les jeunes publics. Cette nouvelle apparition, loin de passer inaperçue, relance le débat sur les frontières entre hommage culturel, appropriation, et provocation stylistique.
L’actrice et chanteuse n’a pour l’instant pas commenté la controverse, tout comme la maison Louis Vuitton. Le silence autour de cette polémique soulève lui aussi des questions sur la responsabilité des créateurs et des célébrités lorsqu’ils mobilisent des symboles historiques forts dans un cadre purement esthétique.
Un rappel à la vigilance dans les représentations
Si le Met Gala reste un espace de liberté créative, il est aussi devenu, au fil des ans, un terrain glissant où les tenues peuvent facilement être perçues comme insensibles ou déconnectées des réalités sociales qu’elles évoquent. Dans ce cas précis, la référence supposée à Rosa Parks, placée dans une zone intime du vêtement, interroge sur la pertinence de certaines formes d’ »hommage » dans l’univers très codé de la mode de luxe.
Plus que jamais, cette controverse souligne l’importance d’un dialogue culturel informé et respectueux, notamment lorsqu’il s’agit d’honorer l’héritage de figures historiques issues de luttes pour la justice sociale.