À seulement 12 ans, North West, fille aînée de Kim Kardashian et Kanye West, a une fois de plus enflammé les réseaux sociaux. En apparaissant sur TikTok avec des sourcils décolorés, une perruque bleue et un maquillage complet, la jeune fille ne s’attendait sans doute pas à un tel déferlement de réactions. Si certaines personnes saluent « sa créativité », d’autres dénoncent « une dérive inquiétante » : celle d’une génération d’enfants trop tôt plongés dans les standards de beauté des adultes.
Les sourcils décolorés de North West : simple tendance ou message d’alerte ?
Sur les réseaux sociaux, les images de North West ont rapidement circulé, accompagnées de débats enflammés. Derrière ce look, beaucoup voient surtout une infantilisation inversée, où des fillettes adoptent les codes esthétiques des influenceurs. Entre teint travaillé, sourcils blanchis et manucure sophistiquée, les internautes s’interrogent : où s’arrête le jeu et où commence la pression esthétique ?
L’enjeu dépasse l’apparence. Les produits utilisés – souvent mal adaptés à la peau sensible des enfants – peuvent provoquer des irritations, voire des troubles cutanés durables. Plusieurs spécialistes, notamment à l’université Rocky Vista de Denver, rappellent l’urgence d’éduquer les jeunes et leurs parents à un usage raisonné des cosmétiques.
@kimandnorth @Kim Kardashian ♬ how u feel? – Destroy Lonely
Les « Sephora Kids » : quand le maquillage devient viral
North West n’est pas un cas isolé. Le mouvement des « Sephora Kids », ces enfants de 6 à 14 ans filmant leurs virées beauté dans les enseignes de cosmétiques, se répand à grande vitesse. Sur TikTok, ils documentent leurs routines de soins et de maquillage inspirées de la génération Z – masques à l’acide glycolique, sérums ou crèmes rétinolées comprises.
Les conséquences ne sont pas seulement dermatologiques. Selon des psychologues, cette exposition précoce aux idéaux de beauté peut entraîner une perte de confiance en soi et une anxiété liée à l’image corporelle. Les enfants apprennent à associer l’amour de soi à leur apparence, une dynamique déjà préoccupante chez les adultes.
Les réseaux sociaux, miroirs déformants de l’enfance
La génération Alpha grandit dans un monde où la visibilité numérique est quasi inévitable. Les plateformes comme TikTok ou Instagram encouragent la performance et la comparaison, nourrissant un mimétisme social avec les influenceurs et les célébrités. Voir North West reproduire les codes esthétiques de sa mère n’a donc rien d’étonnant, mais cela soulève une responsabilité partagée entre parents, médias et plateformes.
Malgré une législation qui fixe à 16 ans l’âge minimum pour s’inscrire sur les réseaux sociaux, la plupart des enfants contournent facilement ces restrictions. L’encadrement reste ainsi largement symbolique, laissant un vide où l’image prime sur la construction personnelle.
Quels leviers pour protéger les plus jeunes ?
Les experts s’accordent sur l’importance de l’éducation et de la prévention. Les parents doivent être mieux informés sur la composition des produits cosmétiques, mais aussi sur les conséquences psychologiques d’une exposition précoce aux normes de beauté.
Par ailleurs, les plateformes pourraient renforcer la modération des contenus ciblant les enfants, et promouvoir des messages de diversité corporelle et d’acceptation de soi. Enfin, encourager les figures publiques à adopter une posture responsable – comme certaines célébrités le font déjà en apparaissant sans maquillage ou en dénonçant les retouches abusives – reste essentiel.
L’affaire North West révèle ainsi bien plus qu’un simple effet de mode : elle met en lumière une crise culturelle autour de l’enfance et de l’identité à l’ère des réseaux sociaux. Derrière les sourcils décolorés d’une fillette de 12 ans, c’est toute une société qui doit s’interroger sur la façon dont elle façonne le rapport des nouvelles générations à la beauté, à la célébrité et à l’estime de soi.
