La dernière performance du groupe KATSEYE dans l’émission de télévision sud-coréenne M Countdown a déclenché une vague de réactions en ligne. En cause : une mise en scène jugée inadaptée, qui relance le débat sur la représentation des artistes féminines.
Une critique récurrente dans l’industrie
Si la prestation et le clip vidéo ont impressionné une partie du public par son énergie et sa chorégraphie dynamique, ils ont également suscité une vague de critiques en ligne. Très vite, des internautes ont relayé des extraits de la performance du girl band KATSEYE sur les réseaux sociaux, accompagnés de commentaires dénonçant une vision « trop adulte » pour un groupe récemment lancé. Certains ont directement interpellé la société de divertissement sud-coréenne HYBE et son fondateur Bang Si-hyuk, les accusant de privilégier une image provocatrice au détriment du confort et de l’expression artistique des artistes.
Cette polémique s’inscrit dans un débat plus large sur la manière dont les jeunes artistes féminines sont mises en avant dans l’industrie musicale, particulièrement dans la K-pop. Depuis plusieurs années, des observateurs culturels, des fans et des associations plaident pour une représentation plus respectueuse et responsable des artistes sur scène, qu’il s’agisse de costumes, de chorégraphies ou d’univers visuels.
Dans le cas de KATSEYE, ce sont principalement les internautes internationaux qui ont réagi vivement, soulignant un décalage entre l’image véhiculée par la performance et les attentes d’un public en quête d’authenticité et de respect des artistes. Sur X (ex-Twitter), plusieurs hashtags critiquant la performance ont rapidement gagné en visibilité.
Gnarly is genuinely one of the worst songs ive ever heard and i love katseye but that actually sounded like a joke pic.twitter.com/kDNRXtXoDI
— Highf5ve (@HiighF5ve) April 30, 2025
HYBE dans la tourmente
La société de divertissement sud-coréenne HYBE, connu pour avoir produit des groupes à succès comme BTS, NewJeans ou encore LE SSERAFIM, n’en est pas à sa première controverse de ce type. La société a souvent été accusée de pousser ses artistes féminines dans des univers esthétiques marqués, parfois perçus comme limitant leur liberté d’expression ou les ramenant à des codes visuels discutables.
Jusqu’à présent, HYBE n’a pas réagi officiellement à la polémique. Cependant, certains fans du groupe KATSEYE ont tenté de défendre la performance, évoquant une volonté artistique assumée et une chorégraphie techniquement complexe. D’autres ont souligné que les artistes elles-mêmes n’étaient pas responsables de ces choix et qu’il était essentiel de distinguer le travail des équipes de production de celui des interprètes.
Un appel à la responsabilité collective
Au-delà de cette controverse précise, cette affaire relance un débat de fond sur la manière dont les artistes féminines sont guidées dans leur carrière, notamment dans le cadre de groupes internationaux construits via des émissions de téléréalité, comme « The Debut: Dream Academy », le programme qui a lancé KATSEYE.
Des voix s’élèvent pour demander plus de transparence dans les processus de création artistique, une implication accrue des artistes dans leurs choix d’image et de performance, et un regard critique sur la responsabilité des maisons de production. Des observateurs suggèrent également la mise en place de comités de relecture éthique ou de codes de conduite professionnels à l’échelle de l’industrie, pour garantir le respect de l’intégrité artistique et humaine des talents.
La K-pop, souvent citée pour son innovation et sa puissance visuelle, ne cesse d’interroger les limites entre création artistique et responsabilité sociale. Les discussions autour de la performance de KATSEYE montrent combien les publics sont aujourd’hui sensibles aux messages transmis, consciemment ou non, par les productions culturelles.
Au-delà de la polémique, l’essentiel reste que les artistes se sentent libres et à l’aise dans ce qu’elles expriment sur scène. La liberté artistique passe aussi par la possibilité pour ces jeunes femmes de choisir comment elles veulent apparaître, créer, danser ou chanter, sans pression extérieure ni stéréotype imposé. Et si débat il y a, il doit toujours se faire avec respect, en plaçant les artistes au cœur de la conversation.