C’est un mot qui ne quitte jamais la bouche des enfants. Les mamans n’ont pas une minute de répit, y compris dans les toilettes. Sans cesse sollicitées pour des tâches futiles ou plus complexes, elles ne peuvent pas faire un pas devant l’autre sans être interrompues. Une mère de famille a d’ailleurs calculé le nombre de « maman » scandé dans la journée et le chiffre parle de lui-même.
Un chiffre qui en dit long sur leur charge mentale
Les mères de famille auraient préféré que leurs enfants n’apprennent jamais ce mot. Pourtant depuis qu’ils l’ont acquis, peu de temps après leurs gazouillis, ils le répètent à la chaîne. Le mot « maman » retentit souvent entre les murs du foyer et bien au-delà. C’est un refrain quotidien, mais aussi lancinant. Que ce soit pour trouver un objet, demander un service, raconter une histoire, ouvrir un paquet de gâteaux ou jouer, le « maman » revient en boucle entre les lèvres des bambins. Même quand la mère s’éclipse aux toilettes ou sous la douche, les enfants continuent de l’appeler jusqu’à ce qu’elle donne une réponse. C’est l’équivalent de la clochette que les rois faisaient tinter pour appeler leurs domestiques.
De nombreuses femmes se sont déjà demandées combien de fois elles entendaient résonner ce mot dans une journée. Jacki, une australienne âgée de 34 ans, a fait le décompte pour elles et c’est affolant. La mère de deux enfants, dont une de quatre ans et un de deux ans, a pris l’affaire très au sérieux. S’il avait fallu qu’elle enregistre tous les « mamans » de la journée de tête, elle aurait certainement perdu le fil ou abandonné à un moment ou un autre.
Munie d’un compteur « portable », elle a ainsi appuyé sur la petite gâchette à chaque « maman » prononcé : les plaintifs, les larmoyants, les joyeux et les agacés. Elle a filmé quelques passages de cette expérience édifiante, les cernes à l’appui et les nerfs en bouillie. À 8h50, soit moins de deux heures après le « top départ », le compteur affichait déjà 88 mamans. Ça annonçait déjà la couleur. À la fin, à 20h, le chiffre avait grimpé à 234 « mamans ». Ce qui revient, au total, à 85 410 mamans dans une année. Pas étonnant que les mères fassent la sourde oreille. Leur patience a des limites et leur bien-être mental aussi.
@flownoak Ever wonder why Mums are sick of hearing their name? Is this a lot or do you think your kids say it more? #muuuuuuuummmm #mom #mummy #mumma #mum #mum
Et combien de « papa » dans une journée ?
Le mot préféré des enfants n’est pas « chocolat » ou « bonbon », mais bien « maman ». C’est en tout cas celui qu’il s’époumone à prononcer à l’autre bout de la maison pour arriver à leur fin. Sous cette vidéo TikTok qui a fait un million de vues, des internautes ont réclamé la même version dans la peau du père. À quelle fréquence un homme entend-il le mot « papa » ? « Certainement moins qu’une femme », estime la créatrice de contenu, qui n’a pas donné suite à cette requête virtuelle pour éviter d’entretenir une sombre guerre des genres.
Cependant dans d’autres vidéos humoristiques, des créateurs de contenu ont fait le test formulé comme un jeu apéritif. L’humoriste @kevinlevy1 a relevé le défi dans une vidéo virale. Quand l’enfant dit « maman », c’est la mère qui boit une gorgée de vin, lorsqu’il sort le « papa », c’est au père de lever le verre. Sans grande surprise, la maman a rapidement descendu son rosé tandis que les glaçons dans le verre du père ont carrément fondu.
Même si ces expériences 2.0 font doucement sourire, elles révèlent à quel point les mamans sont dérangées, pour littéralement tout. Que ce soit pour cuisiner, jouer, faire les devoirs, calmer les peurs, procurer des câlins, se plaindre… les enfants pensent à maman en premier.
Une vidéo qui illustre un quotidien épuisant
Les enfants n’entretiennent pas le même lien avec leur mère : il est plus instinctif et fusionnel. Pendant le tendre âge, la maman est la figure d’attachement, la référente émotionnelle de la maison. Cependant, si les enfants scandent « maman » à tout va et ne sollicitent papa qu’en dernier recours, c’est aussi l’héritage de vieux rôles parentaux. Les enfants estiment qu’ils peuvent disposer de leur mère comme bon leur semble. Et même si parfois elles ont juste envie de faire la grève, elles s’exécutent en râlant intérieurement.
C’est donc également le signe d’une mauvaise répartition de la charge mentale, qui incombe toujours à la mère. À l’inverse, lorsque le père s’investit dans les tâches domestiques, se charge de lire les comptines à ses enfants le soir, passe des moments de qualité avec eux et répond à leurs tourments, les deux parents obtiennent le même score au challenge du « papa », « maman ». Et c’est sur la bonne voie.
Selon le Pew Research Center, les pères milléniaux passeraient en moyenne 7 heures par semaine à s’occuper de leurs enfants, c’est presque trois fois plus que leurs propres pères. Les mamans du futur auront donc peut-être un peu plus la paix que leurs ancêtres.