Un soir d’été, un regard en arrière a tout changé. Dans une station de métro new-yorkaise, un couple tombe sur un bébé abandonné. Leur vie ne sera plus jamais la même.
Un hasard qui devient destin
Le 28 août 2000, Danny Stewart est en retard pour rejoindre son compagnon Pete Mercurio. Il décide de prendre un raccourci par une station de métro de Manhattan (New York). En descendant les escaliers, il aperçoit ce qu’il croit être une poupée. Il s’approche : c’est un nouveau-né emmailloté, abandonné sur le sol. Il prévient les secours, les policiers arrivent, puis Pete.
Ce moment, suspendu dans le temps, marque le début d’une histoire hors du commun. Quelques mois plus tard, un juge de la famille propose à Danny d’adopter le bébé. Surpris, il dit oui. Pete, déstabilisé, dit d’abord non. La peur, l’incertitude, la responsabilité inattendue… tout s’entremêle.
Doute, peur, amour
Dans une lettre publiée par HuffPost à l’occasion de la Fête des pères, Pete Mercurio s’adresse à son « lui » du passé. Il y confie ses peurs, sa panique de ne pas être à la hauteur : « Qui sommes-nous pour penser que nous pourrions être les parents de ce bébé miracle ? Et si on échouait ? ».
Il évoque le tumulte de ses émotions, l’hésitation, puis l’évidence qui finit par s’imposer. Lorsqu’il tient enfin le bébé dans ses bras, tout s’efface : la peur, les questions, les doutes. Il devient père. Il se rappelle des instants où leur fils s’endort sur leur épaule, où il leur dit « Papa » pour la première fois, où il peint leurs portraits en famille avec ses doigts. Ce sont ces fragments de vie qui le convainquent qu’il est né pour aimer ce petit être.
Un amour qui guérit et construit
Danny Stewart, de son côté, raconte ce moment où il retrouve le bébé abandonné. Il se souvient de cette seconde de trop, où il a regardé en arrière, juste avant de sortir de la station. Une hésitation minuscule, décisive. « Cette nuit-là, tu deviendras père, sans même le savoir », écrit-il dans sa propre lettre.
Dans sa lettre, il se remémore son propre rêve de jeunesse : « À 18 ans, j’avais écrit dans mon album de fin d’année que dans 10 ans, je voulais être marié avec des enfants ». En tant que jeune homme gay et encore caché, ce souhait paraissait inatteignable. Et pourtant, le destin s’en est mêlé.
Une famille hors normes, un amour infini
Le couple adopte officiellement l’enfant, qu’ils nomment Kevin. Ce dernier grandit, joue, apprend, danse, dessine. Il appelle ses papas « Dada » et « Papa ». Chaque jour, il transforme leur vie. Loin des clichés, la famille se construit dans la joie, mais aussi dans l’apprentissage quotidien.
Pete évoque ces moments simples : les pique-niques au coucher du soleil, les forts en couvertures, les histoires racontées avant de dormir. « Tu apprendras que dans cette expérience humaine imprévisible, parfois tout arrive pour une raison – et parfois, tout arrive malgré la raison ».
À l’occasion du mois des Fiertés et de la Fête des pères, Pete et Danny ont ainsi raconté leur histoire. Ils la partagent pour rappeler que toutes les familles ne se forment pas de la même façon, mais que c’est l’amour qui les définit. Leur témoignage est une ode à la parentalité, à la vulnérabilité assumée et à la puissance de l’engagement. Leur histoire a même inspiré un court-métrage, « 18 MONTHS », retraçant cette rencontre miraculeuse.