Après la naissance d’un enfant, le miroir affiche un reflet que certaines femmes ne reconnaissent pas. Cellulite plus marquée, cicatrices encore fraîches, peau pendante… et seins dégonflés, le corps n’est plus le même. Abby, une jeune mère de famille, pensait gagner une taille ou deux de bonnet, mais elle a vu toute sa poitrine fondre. Désormais, elle peine à remplir ses soutiens-gorges et c’est une transformation que peu de femmes anticipent.
Un avant/après qui parle de lui-même
Si la grossesse laisse quelques kilos sur son passage et ajoute du volume autour du ventre, elle en enlève à un autre niveau du corps : la poitrine. Certaines femmes, dans l’ignorance la plus totale, pensent que cet événement de vie va leur léguer une poitrine plus imposante et repousser les coutures de leur lingerie. Celles qui ont une petite poitrine d’origine espèrent secrètement passer de la petite mandarine à la taille pamplemousse. Pourtant, parfois c’est tout l’inverse qui se produit. La poitrine se dégonfle comme un ballon de baudruche et se dissipe derrière le maillot.
Abby, une “momfluenceuse” comblée par deux garçons de quelques années d’écart, en a fait l’expérience devant la glace. Elle a capturé l’évolution de sa poitrine comme une autre mère le ferait avec son ventre rebondi. Avant sa grossesse, elle avait un décolleté bien chargé. Pendant ce temps fort, sa poitrine prenait encore plus de place dans le soutien-gorge et dans le vif de l’allaitement, ses seins, gorgées de lait, étaient à leur apogée. Mais lorsqu’elle a arrêté de nourrir son enfant par ce biberon naturel, ses seins ont comme rétréci et perdu leur gabarit d’origine. Sa poitrine, qui formait une masse généreuse à l’avant de sa silhouette, a presque disparu.
Surprise par ce changement corporel inattendu, la créatrice de contenu bien formée à l’autodérision a dû faire le “deuil” de sa poitrine du passé et apprivoiser cette nouvelle image d’elle. Même si elle aborde cette métamorphose sur le ton de l’humour, sur le coup, elle l’a surtout vécu avec une certaine mélancolie.
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Un phénomène physique rarement montré
Une fois la grossesse terminée, et surtout après l’arrêt de l’allaitement, la poitrine peut perdre du volume, changer de texture, devenir plus molle ou plus plate, voire asymétrique. Ce phénomène est naturel : les glandes mammaires, très sollicitées, se rétractent, et la graisse peut migrer ailleurs. Pourtant, personne ne prévient les mères de cette possibilité. Elles savent qu’elles hériteront de cellulite, de peau d’orange et d’autres marques visuelles, mais elles ne se doutent pas une seconde que leur poitrine s’allégera.
Au contraire, les femmes pensent qu’elles devront se réapprovisionner en lingerie et viser une taille plus haut pour accueillir cette poitrine en pleine expansion. Pourtant, il faut parfois revoir la taille à la baisse. Abby est loin d’être une “exception”, c’est même plutôt un “cas d’école”. Si autrefois ses vêtements se bombaient sous sa poitrine et étiraient le tissu au point de le faire craquer, désormais ils ne font presque plus un pli. Ses vidéos “haul” en témoignent. Ça peut être perçu comme une perte, esthétique, symbolique, émotionnelle. Mais c’est aussi une reconfiguration : le corps ajuste ses priorités. Il revient à un nouvel équilibre, qui n’est ni un retour en arrière ni une “dégradation”.
De la frustration à l’acceptation
Même si de prime abord, Abby ne semble pas trop affectée par cette réduction mammaire indépendante de sa volonté, en réalité elle s’est sentie “piégée”. Des courbes qui s’effacent, un décolleté qui se vide à vue d’œil, des reliefs autrefois familiers qui disparaissent jour après jour. Impuissante face à son reflet en pleine mutation, elle a dû poser un regard neuf sur cette poitrine, qui ne semblait plus lui appartenir. Elle a perdu sa poitrine et sa confiance avec.
Pourtant, aujourd’hui elle ne triche pas avec des rembourrages ou des soutiens-gorge push-up. Elle accueille cette nouvelle paire post-grossesse avec bienveillance et compassion. Cette poitrine, qu’elle perd en volume ou qu’elle en acquiert, renferme une histoire précieuse. C’est ça qu’il faut voir : non pas son apparence, mais ce qu’elle a fait pendant 9 mois et au-delà.
Votre poitrine post-grossesse est le témoin d’un passage, pas un défaut à corriger. Qu’elle soit plus discrète, plus tombante, ou tout simplement différente : elle reste votre poitrine. C’est un symbole intime, puissant, parfois fragile, mais jamais moins légitime.