Violences éducatives ordinaires : ces dessins ludiques sensibilisent les parents

Dans sa campagne de sensibilisation aux violences éducatives ordinaires parue en 2021, La Fondation pour l’enfance s’est associée à l’AFPA pour créer un jeu ludique expliquant aux parents ce que sont ces violences banalisées. Le jeu contient 10 mises en situation du quotidien et propose des solutions pour éviter ces comportements encore méconnus par de nombreux parents. Lumière sur cette initiative d’utilité publique.

Lutter contre la violence éducative ordinaire

« Ça nous est arrivé à tous »… Parce que ces comportements parentaux sont arrivés et arrivent à presque tous les parents, ces dessins s’amorcent tous par cette phrase. Ces dernières années en France, ce seraient 80 % des parents qui auraient exercé leur autorité parentale par des violences physiques ou psychologiques. Globalement, il s’agit de gronder, crier sur son enfant, de perdre le calme et le contrôle sur lui/elle. Des attitudes banalisées par, entre autres, notre propre éducation.

Problème : les conséquences peuvent se voir sur le parcours scolaire de l’enfant, sur son estime de lui/elle-même, jusqu’à des effets plus graves sur sa santé mentale et physique. Afin de promouvoir une éducation « bienveillante et positive » dans l’intérêt de l’enfant, la Fondation pour l’enfance s’est donc associée il y a 2 ans à l’AFPA (l’Association Française de pédiatrie ambulatoire) pour créer un jeu de cartes ludique, disponible gratuitement en ligne.

Dessin : AFPA
Dessin : AFPA

Des violences éducatives physiques et psychologiques

Les violences éducatives ordinaires (VEO) désignent d’un côté les violences physiques telles que les fessées, les gifles, les claques ou encore les secouements. De l’autre côté, cette appellation regroupe également les violences psychologiques comme les cris, l’humiliation, les menaces ou le chantage affectif.

Cela peut se traduire par des activités concrètes comme presser son enfant lorsqu’iel est en retard, le comparer à ses frères et sœurs, lui crier dessus dès qu’iel hurle, le.a rabaisser s’iel n’arrive pas à faire ses devoirs. Également, cela peut être trop violent pour l’enfant de devoir se jeter sur les corvées du quotidien en rentrant le soir, sous peine d’être puni ou bien de ne pas lui laisser de liberté de faire des choix en situations simples et quotidiennes. Des contextes bien souvent difficiles à cerner et à éviter pour beaucoup de parents.

Dessin : AFPA
Dessin : AFPA

En conséquence, ce jeu propose des illustrations pédagogiques et des explications pour aider les parents à comprendre et à remédier à ces comportements. On apprend notamment que presser l’enfant – par exemple lorsqu’iel prend trop de temps à s’habiller le matin – peut être très nocif pour lui/elle :

« Les enfants n’ont aucune notion du temps ni des horaires. Iels sont dans le moment immédiat. Demander à son enfant de se dépêcher tout le temps génère du stress chez lui/elle, de l’agitation, de l’anxiété qui peuvent s’inscrire dans son développement. »

L’éducation que prône l’AFPA est plus à l’écoute de l’enfant, plus bienveillante. À noter qu’une éducation sans violence n’est pas une éducation sans règle. Cela demande de l’organisation, un temps de pause supplémentaire, du calme et de la communication verbale dans la famille.

Dessin : AFPA
Dessin : AFPA

36 % des parents ne sont pas capables de définir ces violences

Ces violences éducatives ordinaires sont proscrites depuis la loi du 10 juillet 2019, surnommée la « loi anti-fessée ». Le Parlement a définitivement adopté cette loi visant à proscrire ces violences, en rappelant que « l’autorité parentale s’exerce sans violences physiques ou psychologiques ». Mais cette mesure reste largement symbolique. Elle ne prévoit en effet aucune sanction financière ou pénale à l’encontre des parents.

D’ailleurs, selon une étude réalisée par l’AFPA auprès de 1300 participant.e.s et publiée en juin 2021 par mpedia (« Éducation parentale, et vous comment faîtes vous ? »), 33 % des parents ne savent toujours pas que les violences éducatives ordinaires sont interdites en France. Aussi, 36 % des sondé.e.s ignorent ce que regroupent ces violences ordinaires.

Dessin : AFPA
Dessin : AFPA

D’utilité publique et toujours d’actualité en 2023, cette campagne de sensibilisation vise à pleinement aider les parents à améliorer leurs comportements, elle ne cherche pas à les culpabiliser pour leur « parentalité imparfaite ». L’idée est de réfléchir ensemble, de manière ludique, aux situations du quotidien. Prévenir les violences éducatives ordinaires à travers des petites actions à mettre en place, à son rythme. Le jeu de cartes est disponible gratuitement en ligne ici.

Cindy Viallon
Cindy Viallon
Journaliste free-lance, mes sujets de prédilection sont les féminismes intersectionnels, la société et la culture. J’aime déconstruire l’actualité et briser les tabous une fois pour tous·tes !
Vous aimerez aussi

La vidéo de ce papa qui surfe avec sa fille fait fondre les internautes

Sur Instagram, le surfeur professionnel originaire d’Honolulu (Hawaï), Zeke Lau (@zekelau), partage une vidéo pleine de tendresse où...

Pourquoi la parentalité hollandaise inspire le monde entier

Les enfants néerlandais figurent régulièrement parmi les plus heureux au monde, un résultat qui interpelle les familles ailleurs....

« Je n’ai pas aimé ma fille » : le témoignage d’une mère choque

Sur TikTok, Justine alias @mamaetceteraa a partagé une vidéo bouleversante dans laquelle elle confie avoir mis du temps...

« Ce prénom est une blague ? » : il juge le prénom de sa nièce « inacceptable »

Face à l’éternel casse-tête du choix de prénom, sur Reddit, un jeune homme a voulu aider sa sœur...

6 kilos à la naissance : ce bébé devient un phénomène mondial en quelques heures

Les images de Cassian, un nourrisson de près de 6 kg à la naissance, font le tour du web....

À seulement 2 ans, il soutient sa maman en plein accouchement et devient un héros malgré lui

Il y a des héros qui portent une cape, et d’autres qui portent... une couche. Max, petit garçon...