7 idées reçues sur les femmes et la séropositivité

Fléau des années 80, le VIH (virus du Sida) a laissé des traces indélébiles dans les mémoires. Si bien qu’aujourd’hui, il se raconte tout et n’importe quoi à propos des femmes et de la séropositivité. À l’occasion du Sidaction 2023 qui se tient du 24 au 26 mars, la rédaction a donc décidé de démêler le vrai du faux. De quoi vous donner toutes les clefs pour comprendre cette maladie et combattre à votre tour les idées reçues, que vous soyez sensibilisé.e ou non au VIH.

C’est quoi être séropositif.ve, au juste ?

Lorsqu’on n’est pas issu.e du milieu médical ou que l’on n’a pas fait quelques recherches sur internet au préalable, difficile de comprendre le jargon et les « gros mots » balancés régulièrement par des personnes qui n’y connaissent rien et se contentent de répéter ce qu’elles ont entendu.

Première chose : comprendre le sens du mot séropositif.ve. Ce terme désigne une personne dont le sérum (composant du sang) contient des anticorps spécifiques à un agent infectieux. D’où le terme « positif.ve ». Cela trahit la présence dudit agent infectieux dans l’organisme. Un peu comme si on vous trouvait des anticorps Covid 19, cela voudrait dire que vous avez déjà combattu la maladie sans forcément le savoir.

Au sens strict, on peut donc être séropositif.ve à de nombreux virus ou bactérie. Comme celui de l’hépatite C par exemple. Mais il est vrai que ce terme est généralement utilisé pour parler des personnes infectées par le VIH, le virus du Sida.

Deuxième étape : bien faire la différence entre VIH (le virus) et Sida (la maladie). Textuellement, VIH signifie « Virus de l’Immunodéficience Humaine ». Il est responsable du fameux Sida (« Syndrome d’Immunodéficience Acquise »). Après contamination par le VIH et sans traitement, l’évolution naturelle du VIH dans le corps humain se fait en 4 phases : celle de primo-infection, celle asymptomatique, celle d’accélération et pour finir la phase Sida.

Femme et séropositivité : 7 idées reçues à combattre

Maintenant que vous êtes bien au clair sur cette maladie, voici 7 idées reçues qu’il faut absolument déconstruire. Le but : permettre aux malades et à leurs proches de mener une vie sereine, sans avoir peur du monde extérieur, et réciproquement. Selon Sida-info-service.org, 23 % des 15-24 ans s’estimaient mal informé.e.s en 2019.

1 – On peut être contaminé.e en embrassant une personne séropositive

Faux. Embrasser une personne séropositive au VIH n’expose pas au virus, même s’il s’agit d’un baiser langoureux avec la langue et que vous avez des petites coupures dans la bouche. Le VIH se transmet via ces 5 liquides biologiques : le sang, le sperme, le liquide préséminal, les sécrétions vaginales de la femme et le lait maternel. Pas par la salive.

2 – C’est une maladie qui concerne plus les homosexuels

Faux. Les femmes en sont même les premières victimes aujourd’hui puisqu’elles représentent plus de la moitié des infections dans le monde. Première concernée par l’épidémie, la communauté homosexuelle a été la première à se protéger et à faire de la prévention. Mais il n’y a pas de population à risque, cela peut toucher tout le monde.

3 – Une personne qui a le Sida, ça se voit

Vrai et faux. Comme nous vous l’expliquions au début de cet article, la maladie avance par palliés. Une personne d’apparence « normale » peut tout à fait être contaminée. On ne voit les effets physiques qu’en phase 4, lorsque le Sida est installé, contrairement à ce que la croyance populaire véhicule.

4 – Le VIH est transmis par les moustiques

Faux. Lorsqu’un moustique pique, il ne transmet pas le sang de la personne précédente. Le moustique injecte en revanche sa salive. Celle-là même qui peut être porteuse de maladie comme la dengue, la fièvre jaune ou encore, le paludisme.

Même si un moustique transporte le sang d’une personne infectée par le VIH et est écrasé sur la peau d’une personne non contaminée, le VIH ne peut se transmettre. Il ne peut pas survivre dans l’organisme du moustique.

5 – Une femme séropositive au VIH ne peut pas avoir d’enfant

Faux. Elles sont toujours fertiles. En revanche, un stade avancé de la maladie favorise les fausses couches. Le risque de transmission du VIH au foetus se situe entre 15 et 30 %. Il peut être réduit à 2 ou 3 % si la mère suit une prescription médicale.

6 – La pilule protège du Sida

Faux. C’est un moyen contraceptif : elle permet d’éviter une grossesse, mais pas de contracter le Sida lors d’un rapport non protégé. En revanche, un préservatif féminin ou masculin, s’il ne craque pas, évite d’être contaminé par le VIH.

7 – Les personnes avec d’autres IST ont plus de chances de contracter le VIH

Vrai. Les personnes souffrant d’infections sexuellement transmissibles comme l’herpès, les chlamydiae, la gonorrhée ou encore la syphilis ont plus de risque d’être contaminées. Car ces maladies provoquent des lésions qui peuvent constituer des entrées au virus, alors que le système immunitaire est déjà fragilisé.

Parce que le manque d’informations alimente les préjugés autour de la maladie, il est essentiel de combattre les idées reçues. Le VIH n’empêche pas de vivre, les préjugés oui !

Amandine Cadilhon
Amandine Cadilhon
Journaliste mode, mes articles, mettent en lumière les diverses tendances et styles qui façonnent l'univers de la mode féminine. Mon objectif est de proposer un contenu diversifié et accessible à toutes et tous, en soulignant l'importance de l'expression personnelle et de l'empowerment à travers la mode.
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