Adopter le nom de votre conjoint influence la façon dont les employeurs vous perçoivent

Se marier, c’est abandonner une part de son identité et tirer un trait sur son nom pour adopter celui de son mari. Ce petit changement sur les papiers ne passe pas inaperçu en entreprise. Prendre le patronyme de “monsieur” est une tradition de longue date qui ouvre un nouveau chapitre amoureux mais aussi professionnel. Lorsque les femmes perdent leur nom devant le maire, elles gagnent plus de crédibilité dans leur poste. Du moins dans certains cas.

Quand le nom de l’époux donne du poids

À une ère où les femmes posent le genou à terre et disent “oui” en pantalon immaculé, les traditions évoluent mais d’autres semblent intouchables. Si de plus en plus de femmes décident de garder leur nom ou de l’accoler à celui de leur mari, nombreuses sont celles qui revoient leur signature et raccrochent symboliquement leur nom de naissance. Autrefois, c’était un don de soi, un silencieux “je suis entièrement à toi” mais surtout un “passe-droit”.  Et même si les temps ont changé, prendre le nom de son époux est encore la suite logique de la vie sentimentale.

Les femmes ne renoncent plus à leur nom pour les mêmes raisons. Elles ne le font plus par “instinct de survie” mais par respect des traditions ou pour officialiser leur union. Ça a une signification dans leur couple et également dans leur vie professionnelle. Ce qu’elles ignorent en arborant le nom de leur époux, c’est que ça peut peser sur leur carrière ou au contraire leur servir de tremplin. Elles voient là de la simple paperasse et quelques ajustements administratifs mais dans les yeux de leurs employeurs, ce nouveau nom sonne plus éloquent et impose un certain respect.

Ce nom qui s’inscrit en évidence en fin de mail et qui conclut les dossiers importants n’est pas juste là pour faire joli. “Ce changement de statut donne une assise et une considération plus importante », expliquait la sociologue Danièle Weiss dans les colonnes du journal Le Temps. C’est comme si ce nom d’usage apportait une légitimité. Les femmes qui ont pris le nom de leur époux semblent profiter d’une puissance divine et d’une meilleure réputation. Mais c’est valable seulement pour celles qui ont peu de diplômes et qui se trouvent en bas de l’échelle.

Selon le poste, ce nom d’usage peut peser sur la carrière

En prenant le nom de leur époux, certaines femmes remontent dans l’estime de leur employeur et prennent de l’importance. Elles ne sont plus sommées de faire des cafés ou  de jouer les secrétaires, missions qui ne figurent d’ailleurs pas dans leur contrat. Elles ont une reconnaissance qu’elles n’auraient jamais eu malgré des efforts acharnés et une dévotion sans limites. Or, ce nouveau nom, hérité du mariage, ne fait pas toujours bonne impression. Selon le degré de qualification et l’intitulé du poste, il peut même nuire à l’image de celle qui le porte.

Pire encore, dans l’imaginaire collectif, prendre le nom du mari induit une vie familiale imminente et des bébés en approche. Pour les femmes cadres, ce serait du suicide professionnel. Elles ont bâti toute leur carrière sur leur nom et atteint le sommet de leur piédestal en autonomie. Leur nom, c’est leur “image de marque”, leur blason, leur fierté. Pas question pour elles de se détacher de cette étiquette qui a fait leur réussite. “Bien que le changement de nom soit souvent perçu comme une décision personnelle, il peut aussi refléter des préjugés sociétaux plus larges”, prévient Rebekah Knaster, fondatrice de l’agence de marketing numérique Beck and the Jets LLC.

Une tradition patriarcale qui se réinvente

Prendre le nom de son époux n’est pas juste une “formalité”. C’est parfois le début d’une grande ascension ou la fin d’un règne professionnel. Cependant, depuis quelques années, les femmes ne réécrivent plus leur nom mais les traditions. Si seulement 9% des femmes de 50 ans déclarent avoir conservé leur nom de jeune fille, chez les 18 à 49 ans, elles sont 20%. Les jeunes femmes souhaitent que le nom tamponné sur leur diplôme continue de prospérer et s’impose devant un grade prestigieux.

Les hommes, eux, réclament des demandes en mariage mais ils ne semblent pas encore prêts à rompre avec leur nom de naissance et à accepter ce que les femmes tolèrent depuis la nuit des temps. Ils sont attachés à ce dernier vestige du patriarcat. Quoi qu’il en soit, le mariage n’est plus la norme. Les couples préfèrent le PACS, un contrat gagnant-gagnant où le débat du nom de famille n’existe pas.

Sur les réseaux sociaux, les internautes faisaient d’ailleurs un constat : les femmes n’ont pas de nom de famille à elles. Elles prennent d’office celui de leur père et la boucle se répète inlassablement. C’est comme si les femmes devaient s’effacer pour mieux exister.

Émilie Laurent
Émilie Laurent
Dompteuse de mots, je jongle avec les figures de style et j’apprivoise l’art des punchlines féministes au quotidien. Au détour de mes articles, ma plume un brin romanesque vous réserve des surprises de haut vol. Je me complais à démêler des sujets de fond, à la manière d’une Sherlock des temps modernes. Minorité de genre, égalité des sexes, diversité corporelle… Journaliste funambule, je saute la tête la première vers des thèmes qui enflamment les débats. Boulimique du travail, mon clavier est souvent mis à rude épreuve.

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