Une relation amoureuse peut prendre bien des formes. Celle que vivent Pediah et Petunia, deux sœurs jumelles sud-africaines, sort des cadres habituels : elles partagent tout… y compris leur compagnon. Et elles l’affiche pleinement.
Une histoire d’amour à trois, née d’un choix libre
Pediah et Petunia ont toujours été fusionnelles. Jumelles identiques, elles vivent ensemble, s’habillent pareil, et gèrent leurs affaires main dans la main. Leur lien va même plus loin encore : depuis 2 ans, elles partagent le même homme, un infirmier prénommé Themba.
Leur histoire commence en 2023, lorsque les sœurs rencontrent cet homme habitué des relations non-monogames. Dès le départ, Themba annonce la couleur : il souhaite construire une relation avec les deux sœurs à la fois. Sceptiques au départ, Pediah et Petunia prennent le temps de réfléchir. Puis elles acceptent.
Depuis, ils forment un trouple soudé. Ils vivent ensemble, dorment dans le même lit, se partagent équitablement le temps, l’affection, et les décisions. « On se sent bien, il n’y a rien de bizarre à nos yeux. C’est notre quotidien, notre choix », expliquent-elles dans l’émission « Love Don’t Judge », diffusée sur YouTube.
Une relation pas toujours bien accueillie
Le couple à trois n’a rien d’illégal. Pourtant, Pediah, Petunia et Themba affrontent régulièrement des remarques déplacées, des critiques virulentes, voire des discriminations. Ils racontent avoir été expulsés d’une piscine publique et d’un magasin, simplement à cause de la nature de leur relation.
Sur les réseaux sociaux, le trio est aussi souvent moqué. Certains internautes pointent l’écart d’âge entre Themba et les jumelles, d’autres insinuent une manipulation ou une mise en scène. L’une des critiques les plus fréquentes porte sur la « dépendance affective » supposée entre les deux sœurs.
« Les jumelles sont toxiques. Ce n’est pas qu’elles veulent le même homme, c’est qu’elles refusent de vivre séparément », a commenté un internaute sous leur vidéo virale. Malgré les jugements, le trio reste uni et serein. Pour eux, leur relation est avant tout basée sur le respect, la communication, et le consentement mutuel.
Le polyamour, entre tabou et visibilité
L’histoire de ce trio n’est pas unique, mais elle reste minoritaire. Le polyamour, défini comme le fait d’aimer plusieurs personnes avec le consentement de toutes les parties impliquées, peine encore à être compris – et accepté – dans de nombreuses cultures.
Contrairement à certains clichés, les polyamoureux ne cherchent pas à fuir l’engagement. Bien au contraire : ils le redéfinissent. La fidélité n’est plus liée à l’exclusivité sexuelle, mais à la transparence, à la loyauté émotionnelle, et au respect des accords fixés ensemble.
Dans le cas de Pediah, Petunia et Themba, chacun joue un rôle actif dans la relation. Ils ont instauré des règles claires : parler des tensions, s’assurer que personne ne se sente mis à l’écart, et ne jamais se coucher en conflit.
Une famille en devenir
Malgré les critiques, le trio regarde vers l’avenir. Themba a exprimé le souhait d’épouser les deux sœurs, si la législation le permet. Et les jumelles, elles, aimeraient fonder une famille avec lui. Loin d’être un jeu ou une provocation, leur projet de vie est visiblement construit et réfléchi. Pour Pediah et Petunia, ce qui choque n’est pas tant leur amour que la rupture avec les normes monogames traditionnelles.
L’amour, comme les individus qui le vivent, n’entre pas toujours dans les cases. Le choix de Pediah, Petunia et Themba dérange autant qu’il interroge : pourquoi une relation à trois dérange-t-elle plus que l’infidélité, l’hypocrisie ou le mensonge ? Leur histoire rappelle que ce n’est pas la structure d’une relation qui importe, mais le respect et le consentement. Un message essentiel à l’heure où les normes évoluent… parfois plus lentement que les cœurs.