Si vous venez de vous marier, vous craignez peut-être que votre mariage tourne mal comme celui de vos parents. Vous avez peur de faire du mimétisme et de rompre le pacte d’amour que vous venez de signer. Ce scénario n’est pas impossible. Pourtant, les psychologues se veulent rassurants : la vie sentimentale chaotique de vos parents n’a pas tant d’influence sur la vôtre.
Une théorie plus qu’une réalité
Pendant le tendre âge, on envie presque les enfants de parents divorcés et on ne retient que les avantages : ils ont deux fois plus de cadeaux à Noël, ils fêtent deux fois leur anniversaire, bref ils vivent tout en double. Pourtant, les principaux concernés ne peuvent pas en dire autant. Un divorce, même lorsqu’il se passe dans le calme et relève d’un commun accord, laisse toujours des traces sur ceux qui en sont spectateurs. Les enfants en souffrent et subissent la situation sans pouvoir donner leur avis. Surtout, une fois à l’âge adulte, ils tentent de ne pas reproduire ce qu’ils ont vécu et de mener une vie sentimentale heureuse.
Ils suivent des thérapies pour connaître le fin mot de leur histoire d’amour et savoir s’ils sont prédisposés au divorce. Si vous faites partie de ces enfants qui ont changé de foyer une semaine sur deux et qui ont joué les médiateurs conjugaux malgré eux, vous avez certainement peur que votre mariage échoue. Pendant longtemps, les psychologues ont cru que le passé amoureux des parents pouvait déteindre sur les romances présentes des enfants. Il s’agit cependant plus d’une théorie populaire que d’une vérité absolue.
Des décennies durant, tout le monde a cru à cet adage qui dit « enfants de divorcés, mariage manqué ». Or, il s’avère plutôt faux. Certes, ces enfants-là n’ont peut-être pas eu le meilleur exemple, ni les bases les plus saines, mais ils ne sont pas tous voués à un désastre sentimental. « Un divorce, ça fait partie de la vie, c’est une rupture d’attachement, c’est difficile, ça vient casser le quotidien rassurant de l’enfant, mais si l’histoire des parents se perpétue de bonne façon, à ce moment-là, ce n’est pas un traumatisme pour l’enfant », détaille la psychiatre et psychanalyste Marie-France Hirigoyen au micro de France Inter.
Ce que les chiffres disent vraiment
Les enfants de parents divorcés connaissent-ils le même sort que leurs parents et doivent-ils abréger leur promesse d’éternité ? À en croire les statistiques, vous pouvez relativiser. D’après une analyse fondée sur les données du General Social Survey, un institut de sondage américain, la transmission intergénérationnelle du divorce a diminué de moitié entre 1972 et 1996. Un constat surprenant au regard de la hausse des divorces depuis les années 1970.
Évidemment, ces chiffres sont à nuancer puisque le mariage n’est plus systématique et ne figure plus en première ligne dans les projets à deux. Si pour les anciennes générations, le mariage était presque un passage obligé, les jeunes préfèrent l’union libre ou l’alternative du PACS.
Les enfants de parents divorcés ne sont pas plus à risque mais ils peuvent saboter leur idylle sans en avoir conscience. « Ils développent une hyper-vigilance aux problèmes qui pourraient mener à cette situation. Ils craignent que ça ne tienne pas le coup. Au quotidien, ça peut être handicapant », expose Gérard Poussin, psychologue clinicien interrogé par 20 Minutes.
Le divorce, de mieux en mieux accepté
Le divorce n’est plus une fatalité, c’est presque banal. Si chez nos aïeuls le divorce n’était même pas une option, chez les jeunes c’est désormais un énième prétexte pour faire la fête. Avec l’essor des « divorce parties« , ces célébrations post-rupture à base de layer cake « thank you, next » et d’écharpes floquées « just divorced », le divorce n’est plus qu’une simple formalité.
En résumé, les enfants de parents divorcés ne s’inquiètent plus pour leur avenir sentimental et envisagent le divorce comme une issue plutôt qu’une défaite. Ce qui est assez positif dans le fond. Moins on y pense, et moins c’est susceptible d’arriver (les cartésiens n’ont qu’à bien se tenir).
