Lassée des applications de rencontres, une trentenaire new-yorkaise tente le speed dating. Dans une tribune pour le HuffPost US, elle raconte cette expérience hors écran. Un pas de côté… et une surprise inattendue.
La fatigue numérique de la génération swipe
À 28 ans, après des années de rencontres virtuelles, Alyssa Rotunno observe avec lucidité : « Pour la plupart des femmes célibataires, c’est un cycle sans fin de profils qui veulent quelque chose de casual – ou pire, qui prétendent vouloir autre chose ». Malgré les success stories de certains couples issus des applis, l’expérience majoritaire reste marquée par la lassitude : relations superficielles, faux espoirs et interfaces épuisantes. Pour cette jeune femme, même l’idée d’aborder quelqu’un dans un bar new-yorkais semblait devenue presque obsolète : « personne n’aborde personne ».
Une tentative pour recréer du lien réel
Déterminée à rencontrer « dans la vraie vie », elle s’inscrit à un événement organisé par 222, une plateforme américaine qui mise sur les rencontres physiques et déconnectées. Le concept : un dîner intimiste, suivi d’un verre dans un bar à vinyles. L’objectif ? Favoriser les connexions sincères et spontanées, loin des avatars et des filtres.
L’expérience commence avec espoir. Alyssa Rotunno note que malgré les efforts des hommes présents, les échanges restent timides, peu inspirants. Une remarque marquante émerge de son récit : « Les hommes hétéros avaient du mal avec le small talk, et je ne pouvais même pas leur en vouloir. Après des années de rencontres virtuelles, se parler face à face peut sembler déroutant ».
Une rencontre inattendue : la force du lien féminin
C’est finalement ailleurs que la soirée prend un tournant. Les conversations les plus riches, profondes et vivantes viennent des femmes présentes. Bien qu’elle ne s’attendait pas à élargir son cercle social, Alyssa Rotunno se laisse emporter par la complicité immédiate : « Elles étaient intelligentes, drôles et incroyablement cool, le genre de personnes qu’on croise et qu’on a l’impression de déjà connaître ».
Les discussions sont fluides, les liens se tissent autour de plats partagés et de récits sur les errances amoureuses en milieu urbain. À la fin de la soirée, ce ne sont pas des « matchs » romantiques qu’Alyssa ramène chez elle, mais des numéros de téléphone, des comptes Instagram, et des projets de sorties avec des femmes qui lui ressemblent.
Le vrai gain : la sororité retrouvée
« Ce n’était pas pour ça que j’étais venue, mais c’était, d’une certaine manière, la vraie réussite de la soirée », écrit Alyssa Rotunno. En quête d’un partenaire, elle trouve finalement des alliées, des âmes similaires qui partagent cette envie de sincérité dans un monde digitalisé.
Cette expérience souligne aussi un décalage souvent évoqué dans les cercles féminins : les femmes semblent plus enclines à l’ouverture, à la nouveauté et à la communication émotionnelle, tandis que de nombreux hommes paraissent moins à l’aise dès qu’on sort du cadre virtuel. Alyssa Rotunno écrit d’ailleurs : « Quand les femmes se réunissent, l’énergie change. Il y a une sorte de magie ».
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Cet article met en lumière un phénomène grandissant : le besoin de revenir à des formes plus humaines de rencontre, même si cela ne mène pas directement à l’amour. Le speed dating, souvent vu comme démodé, s’impose ici comme une alternative rafraîchissante à la monotonie numérique, et rappelle qu’il existe d’autres bénéfices à créer du lien : l’amitié, le soutien, la joie partagée.