Le mariage, c’est un peu comme un film romantique dont on espère toutes être les héroïnes : on s’imagine la robe, la bague, les rires, les petits-déjeuners à deux. Sauf que parfois, une fois le générique passé, la réalité s’invite avec ses factures, ses différences de caractère et ses silences à table. Et pour certaines personnes, cette belle aventure tourne au « mais pourquoi ai-je fait ça ? ». Une étude menée pour Eve and Co et relayée par ABC Salles met en lumière 4 grands traits que partagent souvent les personnes qui regrettent de s’être mariées.
1. La désillusion post-mariage
Ah, la lune de miel ! Tout est parfait, jusqu’au jour où elle se termine – et qu’on se réveille face à une personne qu’on découvre vraiment, sans le filtre des paillettes. Beaucoup de regrets conjugaux naissent de cette désillusion post-mariage, cette sensation que la vie à deux ne ressemble pas du tout à ce qu’on avait imaginé.
On passe de « je t’aime plus que tout » à « tu mâches trop fort », sans transition. Ce n’est pas que l’amour disparaît, mais il s’habille autrement : il demande du temps, de la patience, des compromis. Sauf que, pour certaines personnes, cette redescente est brutale. Elles réalisent qu’elles ont idéalisé leur partenaire ou la vie maritale elle-même, et que la réalité – faite de tâches ménagères, de petits désaccords et de fatigue du quotidien – n’a rien d’un conte de fées.
Le vrai défi, ici, c’est d’apprendre à aimer aussi cette version plus ordinaire de l’histoire d’amour. Quand on a rêvé d’un mariage « parfait », le contraste peut faire très mal.
2. Une décision prise dans l’urgence ou la précipitation
Certains mariages ressemblent à un saut en parachute sans vérifier le parachute. L’amour, la passion, la pression sociale (« alors, c’est pour quand ? »), ou encore la peur de la solitude peuvent pousser à dire « oui » sans trop réfléchir. Et quand l’euphorie retombe, on se rend compte qu’on a sauté… sans plan de vol.
L’étude montre que les personnes qui regrettent leur mariage ont souvent pris leur décision dans la précipitation, sous l’impulsion du moment. Ce n’est pas qu’elles n’aimaient pas leur partenaire, mais qu’elles n’avaient pas mesuré ce que s’engager vraiment signifie. Le mariage, ce n’est pas juste une belle fête ou une photo Instagram. C’est une cohabitation émotionnelle et pratique qui demande de la lucidité.
Le regret, ici, vient souvent d’un manque de recul. Peut-être que, quelques mois ou années plus tard, ces personnes se disent : « J’aurais dû attendre, j’aurais dû mieux me connaître, j’aurais dû mieux le ou la connaître ». Et ce n’est pas une honte : se tromper, c’est humain.
3. L’apparition de grandes difficultés
La vie n’a rien d’un long fleuve tranquille, et certaines tempêtes peuvent tout remettre en question. Crise financière, maladie, perte d’emploi, deuil, ou encore difficultés à devenir parents : ces épreuves révèlent souvent la solidité – ou la fragilité – du couple.
Les personnes qui regrettent leur mariage disent souvent que ces moments difficiles ont mis à nu des failles déjà présentes, mais jusque-là dissimulées sous la routine. Quand le soutien mutuel s’effrite, que les rancunes s’accumulent ou que l’un des deux se sent seul dans l’épreuve, le mariage peut vite perdre son sens.
Et pourtant, ces situations ne font pas forcément de “mauvais” couples. Elles montrent simplement que l’amour ne suffit pas toujours : il faut des fondations solides, de la communication et une réelle volonté de traverser les tempêtes ensemble. Sinon, le regret s’installe, doucement mais sûrement.
4. Un manque de bases solides dans le couple
C’est le point le plus fréquent : beaucoup de mariages regrettés reposaient sur des bases fragiles. Une forte attirance physique, une complicité superficielle, ou même un projet commun (comme avoir des enfants) peuvent donner l’illusion d’un amour durable. Mais sans amitié, respect et vision partagée, la passion ne tient pas la route très longtemps.
Avec le temps, la flamme baisse, et si rien d’autre ne prend le relais — pas de respect, pas d’écoute, pas de rires partagés —, le lien s’érode. Le mariage devient alors un cadre vide : les photos sont là, mais le lien n’y est plus.
Ce n’est pas une fatalité, bien sûr. Beaucoup de couples bâtissent des fondations solides après coup. Mais pour d’autres, la lucidité arrive trop tard, et le regret s’installe là où l’amour s’était un jour épanoui.
Pourquoi rester quand on regrette ?
Selon l’étude, 41 % des femmes disent ne pas divorcer pour des raisons financières, 38 % craignent le jugement social, et 34 % restent par habitude ou confort. Et ces chiffres en disent long : le regret n’entraîne pas forcément la rupture. Beaucoup de personnes restent, parfois par loyauté, parfois par peur, parfois parce qu’elles espèrent encore que “ça s’arrangera”.
Mais il faut le dire haut et fort : reconnaître qu’on regrette ne fait pas de vous une personne ratée. Cela fait de vous quelqu’un d’honnête, conscient, capable d’introspection. Le mariage n’est pas une garantie de bonheur, et l’échec n’est pas un drame — c’est une expérience, parfois douloureuse, mais toujours porteuse d’enseignements.
En résumé, le mariage reste une étape symboliquement forte, souvent idéalisée, mais il n’est pas une fin en soi. Avant de dire “oui”, mieux vaut se dire “suis-je vraiment prêt(e), et pour les bonnes raisons ?”. Car un engagement sincère, réfléchi et équilibré vaut mille fois mieux qu’un mariage précipité. Et si vous avez déjà dit “oui” et que vous doutez aujourd’hui, rappelez-vous ceci : vous avez le droit de repenser votre bonheur. L’amour n’est pas un contrat figé, c’est une aventure humaine. Et parfois, savoir dire “stop” ou “je veux mieux pour moi” est la plus belle preuve de respect — envers l’autre, mais surtout envers vous-même.
