Au Royaume-Uni, des « cours de misogynie » obligatoires pour transformer les mentalités

Le gouvernement anglais introduira dès septembre 2025 des modules obligatoires antibiais sexiste dans le cursus scolaire, visant à déconstruire la culture « incel » et prévenir le harcèlement. Ces « cours de misogynie » promettront un changement de mentalité durable en formant élèves et enseignants au respect et à l’égalité.

Un changement éducatif majeur

La dernière mise à jour du Relationships, Sex and Health Education (RSHE), publiée en juillet 2025, constitue la première refonte en 5 ans du programme officiel en Angleterre. Dès la rentrée prochaine, chaque établissement devra aborder explicitement :

  •  la criminalité liée aux violences sexuelles, notamment l’étranglement, désormais reconnu comme infraction pénale à enseigner aux élèves ;
  •  la culture « incel » et la « manosphere », afin d’exposer les idéologies à l’origine de la haine envers les femmes ;
  •  la misogynie en ligne, via l’analyse des discours haineux sur les réseaux sociaux et l’impact des deepfakes à caractère sexuel ;
  •  les notions de consentement, de respect mutuel et d’égalité de genre.
    Cette révision vise à combler les lacunes des précédentes instructions, jugées trop générales pour prévenir efficacement comportements discriminatoires et violences sexistes .

Les contenus phares des nouveaux cours

Conçus en partenariat avec des enseignants, psychologues et associations de défense des droits des femmes, ces modules proposent :

1. Analyse de la culture misogyne

  • Études de cas réels issus de forums extrémistes et de plateformes sociales.
  •  Décryptage des arguments légitimant la supériorité masculine.

2. Ateliers de sensibilisation

  •  Jeux de rôle pour expérimenter les mécanismes du harcèlement.
  •  Exercices de remise en question des stéréotypes de genre.

3. Éducation au numérique responsable

  •  Techniques pour repérer et signaler les contenus haineux.
  •  Analyse des conséquences psychologiques du cyberharcèlement.

4. Rencontres et témoignages

  •  Interventions de survivantes et de militants associatifs.
  •  Tables rondes pour encourager l’empathie et la solidarité.

Ce parcours didactique entend dépasser le cadre théorique pour faire de l’élève un acteur de la lutte contre le sexisme .

Objectifs et enjeux sociétaux

Face à la banalisation des propos sexistes en ligne et à l’essor des idéologies toxiques, les autorités britanniques misent sur l’école comme premier rempart. Les objectifs sont multiples :

  • déconstruire les mythes de genre  : remettre en cause les clichés sur les rôles masculins et féminins
  •  favoriser un climat scolaire sain : instaurer des règles claires contre les violences verbales et physiques
  •  prévenir la radicalisation « incel » : contrer l’endoctrinement sur les forums extrémistes
  •  responsabiliser chaque élève : souligner l’impact de ses actes et paroles, en ligne comme hors ligne

En ciblant la génération montante, la réforme espère ancrer durablement le respect et l’égalité dans la société.

Perspectives d’avenir

Au-delà de l’Angleterre, ce modèle pourrait inspirer l’Écosse, le Pays de Galles et l’Irlande du Nord, puis s’étendre à l’Union européenne dans le cadre de sa stratégie pour l’égalité de genre. Des discussions sont déjà en cours pour adapter les modules aux spécificités culturelles locales. Parallèlement, le gouvernement planche sur :

  • des campagnes nationales de sensibilisation ;
  • un partenariat avec les géants du numérique pour modérer les contenus haineux ;
  •  des formations destinées aux professionnels de la jeunesse (animateurs, éducateurs).

Si l’efficacité est avérée, ces « cours de misogynie » pourraient devenir un jalon majeur de la lutte contre les violences sexistes en Europe.

Avec l’intégration de ces modules obligatoires dès septembre 2025, le Royaume-Uni prend une initiative audacieuse pour transformer durablement les mentalités. En alliant théorie, ateliers pratiques et témoignages, cette réforme RSHE mise sur l’éducation pour éradiquer les idéologies sexistes et construire une société véritablement égalitaire. Le succès dépendra de l’engagement des enseignants, de la qualité de la formation et de la mobilisation collective, tant à l’école qu’en dehors.

Fabienne Ba.
Fabienne Ba.
Je suis Fabienne, rédactrice pour le site The Body Optimist. Je suis passionnée par le pouvoir des femmes dans le monde et leur capacité à le changer. Je crois que les femmes ont une voix unique et importante à offrir, et je me sens motivée à faire ma part pour promouvoir l'égalité des sexes. Je fais de mon mieux pour soutenir les initiatives qui encouragent les femmes à se lever et à être entendues. J'essaie également de participer aux débats sur des sujets tels que le harcèlement sexuel, la discrimination fondée sur le genre et l'accès aux opportunités économiques. Je pense que ces conversations sont essentielles pour créer un monde plus juste et plus inclusif pour tous.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Vous aimerez aussi

La danse de cette jeune Hawaïenne en hommage à son père a ému le monde entier

Devant le cercueil de son père, une jeune fille hawaïenne, vêtue de sa tenue traditionnelle, a livré un...

Ce prénom latin oublié est entré dans le top 10 des naissances en France

Le dernier rapport de l’Insee sur les prénoms les plus donnés en 2024 révèle une surprise : un...

On dirait une blague… mais ces parasols tétons pourraient sauver des vies

Sur le sable chaud, des parasols de tous les imprimés et de tous les formats se côtoient. Mais...

Comment cette sorcière gagne 3 000 € par mois en vendant des sorts

Sur Internet, la magie attire de plus en plus de curieux… et de clients. C’est le cas d’Artistic...

Ils ont joué à la place des footballeuses et n’en reviennent pas de leur état

En ces temps d'EURO féminin de l'UEFA 2025 (du 2 au 27 juillet), des footballeurs ont accepté de...

Disparue au Japon, son frère brise le silence et révèle sa vérité

Sept ans après la disparition inexpliquée de Tiphaine Véron à Nikko, au Japon, son frère Damien Véron prend...