Laissées à l’abri des regards et soigneusement rangées derrière les coutures des t-shirts amples, les fortes poitrines tentent de se faire petites entre les murs des salles de sport. Celles qui portent ces deux poids naturels sur leur buste doivent même renoncer à certaines machines visiblement pensées par des hommes et peu compatibles avec les courbes généreuses des femmes.
Des machines pensées par des hommes, pour les hommes
À la salle de sport, les femmes dotées d’une forte poitrine ne sont pas forcément bien accueillies sous la fonte et les sièges en cuir. Celles qui ont un décolleté bien rempli et un buste tout en rondeur se sentent rapidement “encombrées”. Sur certaines machines, qui semblent s’imbriquer avec un seul type de physique, leur poitrine est à l’étroit et manque cruellement de place. Ces instruments de sport en libre accès ne prennent pas en compte l’anatomie des femmes et s’apparentent à des objets de torture pour celles qui font un bonnet E et au-delà.
Les machines de muscu, avec leurs barres à soulever et leurs sièges réglés par défaut pour des torses larges et plats, font de la discrimination silencieuse avec les poitrines développées. Faire du rowing avec une poitrine volumineuse, c’est se heurter au banc avant même de pouvoir aligner une série correcte. Quant au gilet lesté pour les tractions, il est à oublier : il compresse, écrase, gêne. De quoi les faire culpabiliser d’avoir une brassière débordante de chair.
À la salle de sport, les femmes avec une forte poitrine payent un abonnement sans pouvoir profiter pleinement de tous les appareils. Elles doivent repenser leurs séances, l’ajuster en conséquence et sacrifier certains exercices. La poitrine, même lorsqu’elle se calfeutre et s’aplatit, peut vite être de “trop” au milieu de la fonte.
@feilegal Ça, ces inconvénients, comme ces avantages. Normaliser les fortes poitrines, tout comme les petites, signifie reconnaître que la dignité d’une femme ne se mesure pas à la taille de sa poitrine. Affirmer que la liberté de se vêtir comme bon lui semble n’est pas réservée aux femmes à la poitrine plus modeste, mais à toutes. Évoluons mentalement pour dépasser les stéréotypes, car la taille des seins ne devrait jamais dicter le respect ou la liberté d’une femme.#gym #pourtoi #fyp #motivation #evolution #gymevolution #girl #gymgirl #women #power #fitness #fitgoals #fitgirl
Les fortes poitrines, inlassablement appelées à se cacher
Les femmes pourvues d’une poitrine voluptueuse tentent souvent de brouiller les lignes de leur silhouette sous des vêtements loose par peur que les regards s’y attardent. Mais après quelques minutes de training, elles enlèvent cette couche “protectrice”. Lorsqu’elles s’émancipent de leur t-shirt imbibé de sueur pour s’entraîner en brassière, les yeux baladeurs se posent sur leur poitrine imposante. Les hommes autour crient alors à la provocation et n’hésitent pas à interpréter cet effeuillage comme un moyen d’attirer l’attention.
Alors que les hommes exhibent leurs pectoraux derrière des débardeurs qui ne couvrent rien et tutoient les barres de traction sans l’ombre d’un haut, les femmes, elles, sont invitées à remettre du tissu sur cette zone, inlassablement sexualisée. Beaucoup développent ainsi des réflexes de camouflage. Elles superposent les habits quitte à suffoquer doublement, portent des soutiens-gorges de sport qui aplatissent au lieu de dessiner, ou s’entraînent aux heures creuses pour éviter la foule. Pas pour le confort, mais pour éviter les jugements. Comme si leur corps, trop voyant, méritait d’être puni par une discrétion forcée.
Celles qui ont de la poitrine cherchent à la faire fondre
Dans ces salles de sport qui font du favoritisme avec les volumes du corps et qui tolèrent les pectoraux gonflés à bloc mais pas les poitrines juteuses, les principales concernées finissent par envier les fitgirls qui ont un buste en ligne droite. Elles en viennent alors à cibler leurs exercices pour atténuer leur contour. Tandis que la plupart des sportives cherchent à étoffer le bas de leur corps, d’autres veulent raboter leur poitrine en passant non pas sous le bistouri mais sous la fonte.
Dans cette ambiance codée, elles en viennent à considérer leur poitrine comme une anomalie à corriger alors que d’autres y voient un atout à conserver. Ce n’est pas rare d’entendre une femme dire qu’elle fait du cardio pour « perdre de la poitrine« . Pas pour des raisons de santé, mais parce qu’elle en a marre des regards, des remarques ou de l’inconfort en salle.
Les femmes armées d’une forte poitrine ne devraient pas s’interdire de bouger, ni se prêter à un programme « adapté » pour effacer ce qui les définit. Si la poitrine est parfois difficile à supporter, de plus en plus de marques conçoivent des brassières aux allures d’écrin : qui offrent toute l’hospitalité attendue à ces poitrines « oubliées ».