Son nom résonne partout sur la toile. Pedro Pascal est l’acteur le plus adulé du moment et ce n’est pas un hasard. L’acteur, qui prête son visage à Joël dans « The Last of Us » et qui campe « Le Mandalorian », est l’inverse du mâle Alpha. Immigré chilien en avant pour le droit des femmes et des minorités de genre, il va à l’encontre de ce modèle masculin viril et dominant que la société a défendu pendant tant d’années.
L’illustration d’une masculinité plus douce
Sur le tapis rouge de Cannes cette année 2025, tous les projecteurs étaient braqués sur lui. Avec sa moustache iconique en étendard, son sourire ravageur et ses yeux qui cachent tout un monde, Pedro Pascal a encore une fois fait l’unanimité. Quoi qu’il fasse, l’acteur de cinquante ans attire toujours les éloges. Lorsqu’il a chassé l’abeille venue semer le trouble devant Emma Stone, quand il a baissé le bras de Joaquin Phoenix pour éviter que le public crie au scandale, mais surtout ce moment où il a acclamé sa sœur Lux avec une fierté non dissimulée en criant « c’est ma soeur ! ». Pedro Pascal est bienveillant par nature. Il ne fait pas semblant.
Égérie malgré lui d’une masculinité moins brute et plus délicate, il s’est fait une place dans le cœur du public grâce à sa sensibilité palpable, son humanité lisible et son état d’esprit progressiste. À des années-lumière de l’homme viril, qui laisse volontiers déborder sa testostérone, Pedro Pascal, lui, est un homme déconstruit.
L’acteur qui fait l’âme de la série « The Last of Us » et qui culmine à l’affiche du film « Eddington », est la version la plus aboutie de la masculinité. Il redéfinit ce que veut dire « être un homme » à l’ère contemporaine. Mieux, il rattrape à lui seul la réputation médiocre de ses homologues. « Pedro Pascal, un homme écrit par une femme et sculpté par les dieux ». Cette métaphore trouvée par un internaute en dit long sur l’image que Pedro Pascal renvoie hors tournage.
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L’opposé solaire du latino macho
Immunisé contre les stéréotypes de genre, Pedro Pascal fait bloc contre l’archétype du latino bagarreur et contredit le mythe du bad boy dealer de haine. L’acteur d’origine chilienne a baigné dans cette culture patriarcale où l’homme tient le premier rôle et invoque respect et obéissance. Pourtant, il n’a pas succombé à toutes ces failles de genre et a tracé son chemin en évitant soigneusement le copié-collé. Il n’a pas du tout l’étoffe de la brute épaisse qui règne dans la violence.
Si à l’écran, Pedro Pascal a eu une place dans la série « Narcos », il était déjà du « bon côté », dans le camp des « gentils ». Une évidence pour cet homme latino qui surpasse tous ces clichés faciles que la pop culture rescucite inlassablement dans les films de brigand. Avec son charisme légendaire, il enterre l’âge du dominant-dominé, du chef de meute autoritaire paré de grosses chaînes. Pedro Pascal ne se fond pas dans le moule, il en redessine un nouveau, moins étroit.
En 2020, il a ainsi soutenu les femmes qui manifestaient à Mexico contre « la violence sexiste, les inégalités et la culture du machisme ». Il a également pris position en faveur de l’avortement. Plus récemment, il s’est soulevé contre la politique restrictive de Trump. « Continuez à raconter des histoires, continuez à vous exprimer, continuez à vous battre pour qui vous êtes ! Ne les laissez pas gagner », a-t-il rappelé. Des demandeurs d’asile aux femmes, il prête sa voix aux personnes qui en manquent. Et voir un homme se battre avec les mots et l’intellect plutôt qu’avec les mains est particulièrement émoustillant.
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Un homme qui ne cache pas ses émotions
Si dans « The Last of Us » et « The Mandalorian » Pedro Pascal se glisse dans la peau du père protecteur, prêt à verser du sang pour sauver les siens, dans la vraie vie, c’est plutôt lui qui cherche du réconfort. Le public le confond souvent avec Joël, protagoniste courageux et téméraire. Or, si son personnage de prédilection dégaine ses armes pour se protéger, l’authentique Pedro Pascal, lui, se protège en plaçant sa main au creux de son ventre ou en allant au contact physique de ses comparses.
Là où de nombreux hommes masquent leurs émotions sous une fausse force, ce « daddy cool » les accueillent sans modération. Dépourvu de carapace, Pedro Pascal est un homme empathique qui ressent tout en grand. Lors d’une conférence de presse organisée à Los Angeles, il avait même avoué avoir eu du mal à prendre du recul avec le vécu des personnages de la série « The Last of Us ». C’est comme si l’histoire le concernait à la première personne.
Un acteur qui se comporte en allié
Homme exemplaire en tous points, Pedro Pascal donne une noble ligne de conduite à celles et ceux qui l’adulent. Loin d’être un simple spectateur des luttes actuelles, il est acteur du changement et porte ses combats à même la peau. Il a ainsi arboré le t-shirt militant « Protect the Dolls » à la première Londonienne du film de « Marvel Thunderbolts ». Une pièce mode cousue pour dénoncer la répression des personnes trans dans certains pays. Un engagement qui fait plus que sens pour l’acteur, dont la sœur, Lux, est trans.
L’acteur ne soutient pas de loin, il s’implique activement dans la vie de la communauté LGBT+. Il n’a d’ailleurs pas mâché ses mots envers J.K Rowling, l’auteure controversée d’Harry Potter. Sur ses réseaux sociaux, il lance aussi de nombreux appels au respect et écrit des discours à l’encre arc-en-ciel. « Rien de plus vil, petit et pathétique que de terroriser la communauté de personnes la plus petite et la plus vulnérable qui ne veut rien de vous, sauf le droit d’exister », se révoltait-il dans une publication Instagram.
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Comme Timothé Chalamet, Pedro Pascal va à contre-courant de ce que la société a toujours exigé d’un homme. L’acteur, qui ne cesse de passionner les foules, apporte un nouveau souffle à la masculinité.