« Tu serais parfaite… si tu étais un peu plus petite », « Tu fais peur aux hommes avec ta taille », « T’as pas peur de mettre des talons ? ». Ces remarques, souvent banalisées, révèlent une norme implicite sur la féminité liée à la taille. Pour les femmes grandes, la beauté reste conditionnelle, mais elles sont de plus en plus nombreuses à rejeter cette contrainte.
Grande et femme : une combinaison encore jugée atypique
Dans l’imaginaire collectif, la grandeur est un attribut valorisé… mais chez les hommes. Chez les femmes, au contraire, la taille est souvent perçue comme une menace à la douceur attendue, à la discrétion socialement valorisée. Être grande, c’est dépasser, physiquement et symboliquement, les limites de ce que la société considère comme féminin.
Des stéréotypes profondément ancrés
Les clichés autour des femmes grandes sont ainsi nombreux : trop voyantes, peu gracieuses, inadaptées à la maternité, ou encore perçues comme « masculines ». À l’école, dans la rue, dans la mode ou dans les couples hétérosexuels, ces stéréotypes ont la peau dure. Même le simple port de talons peut devenir un acte « rebelle ».
Une invisibilisation dans la mode et les médias
Ironiquement, alors que les podiums valorisent les mannequins longilignes, la vie quotidienne des femmes grandes est jalonnée d’obstacles. Les marques de prêt-à-porter proposent par exemple rarement des pantalons ou des manches assez longues, et les tenues pensées pour leur morphologie sont souvent reléguées à des collections « spéciales ». Dans les films, les femmes grandes sont rares ou caricaturées. Et lorsqu’elles apparaissent, leur taille devient souvent leur seul trait distinctif.
De nombreuses célébrités ont déjà abordé ce sujet. L’actrice Gwendoline Christie (« Game of Thrones ») a par exemple souvent évoqué la difficulté de faire carrière en raison de sa stature décrite comme « hors norme ». L’actrice, productrice, mannequin, chanteuse et danseuse américaine Zendaya, 1m78, a aussi confié lors d’interviews qu’elle avait longtemps complexé, jusqu’à ce qu’elle apprenne à se tenir droite et à revendiquer sa présence.
Zendaya and Tom Holland couldn’t give less of a [enter expletive of your choosing here] about their height difference. pic.twitter.com/ugpWdI4yJs
— BuzzFeed (@BuzzFeed) December 11, 2021
Reprendre la place qu’on leur refuse
La beauté n’a pas de limite de taille. Le mouvement body positive, s’il a longtemps été centré sur les morphologies rondes, s’élargit enfin pour inclure les femmes grandes, souvent ignorées dans les luttes contre les stéréotypes de genre.
Il est temps de repenser les normes et de déconstruire l’idée selon laquelle féminité rime avec petite taille, ou taille normée. Ce conditionnement sociétal ne repose sur aucune vérité biologique ou affective : il est simplement hérité d’un imaginaire patriarcal où l’homme doit dominer, et la femme se faire petite. Or, ce schéma est obsolète.
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Être une femme grande ne devrait jamais être perçu comme un « défaut à compenser ». Ni dans les relations, ni dans le monde professionnel, ni dans les représentations culturelles. Ces femmes ont le droit d’être visibles, confiantes, présentes sans que leur taille soit toujours un sujet. Il est impératif de cesser de commenter les corps qui ne rentrent pas dans les cases, et de reconnaître enfin que la beauté se mesure bien au-delà des centimètres.