Le Japon est souvent perçu comme l’un des pays les plus sûrs au monde. Propreté, politesse, efficacité : le tableau est flatteur, notamment pour les touristes. Mais derrière cette image irréprochable, certaines voix s’élèvent pour nuancer cette impression, en particulier sur la question de la sécurité des femmes. C’est le cas d’Addy, une touriste britannique active sur les réseaux sous le nom de @addyharajuku, qui partage régulièrement ses expériences de voyage.
Des signaux d’alerte trop visibles
Dans une vidéo récemment publiée, elle affirme : « Le Japon n’est pas un pays sûr pour les femmes – ou du moins, pas autant qu’on le dit. » Une déclaration qui fait réagir, car elle vient d’une femme qui connaît bien le pays : Addy s’y rend régulièrement pour le travail ou les vacances et se déclare amoureuse de sa culture.
Addy ne s’appuie pas sur des anecdotes isolées. Elle souligne des éléments concrets du quotidien japonais qui, selon elle, devraient alerter. Dans les transports en commun, par exemple, elle note la présence de nombreux panneaux interdisant explicitement de prendre des photos sous les jupes des femmes. Une mesure qui peut sembler surréaliste pour des touristes, mais qui répond à une réalité bien ancrée : les cas de harcèlement et de voyeurisme, notamment dans les métros, sont suffisamment fréquents pour nécessiter ces rappels.
À cela s’ajoute une particularité technique : les téléphones vendus au Japon émettent obligatoirement un son lorsqu’une photo est prise, même si l’appareil est en mode silencieux. Cette mesure a été mise en place précisément pour dissuader les photos volées, notamment dans les lieux publics et les transports.
@addyharajuku One of the biggest myths about Japan 😅 #japantravel #japantrip #jfashion #kawaiiaesthetic #kawaiifashion #traveltips ♬ original sound – Addy
Des espaces genrés pour pallier les dérives
Autre exemple évoqué par Addy : les « purikura », ces cabines photo très populaires, souvent interdites aux hommes non accompagnés. La raison ? Éviter que ces lieux clos soient utilisés pour approcher ou importuner les jeunes filles.
Enfin, dans le métro, certaines rames sont exclusivement réservées aux femmes, notamment aux heures de pointe. Une mesure qui, tout en protégeant les usagères, révèle l’ampleur du problème. Si la société japonaise met en place de telles solutions, c’est bien que le harcèlement y est reconnu comme une réalité préoccupante.
Un constat lucide et universel
Pour Addy, il ne s’agit pas de critiquer gratuitement le Japon. Elle insiste sur le fait qu’elle adore ce pays et qu’elle continuera à s’y rendre. Mais elle juge essentiel de briser le mythe du pays “100 % sûr”, surtout pour les femmes. « Le Japon n’est pas le seul endroit concerné, et il n’existe de toute façon aucun lieu totalement sûr pour les femmes », précise-t-elle.
Son message est donc moins un acte d’accusation qu’un appel à la vigilance. Elle invite les voyageuses à ne pas se laisser aveugler par l’image idéalisée du Japon, et à prendre les mêmes précautions qu’elles prendraient ailleurs.
Entre fascination et vigilance
Le Japon fascine, et à juste titre. Mais comme toute société, il comporte ses zones d’ombre, notamment en matière de sécurité pour les femmes. Le témoignage d’Addy rappelle que la vigilance reste de mise, même dans les pays réputés pour leur calme et leur discipline.
En brisant le silence sur un sujet souvent passé sous silence, elle ouvre ainsi un espace de réflexion essentiel pour les femmes qui voyagent, et pour toutes celles qui aspirent à se sentir libres partout dans le monde.