Les vacances sont censées être un moment de repos. Une parenthèse pour souffler, se détendre, se retrouver. Pourtant, beaucoup de jeunes femmes en sortent plus fatiguées qu’elles n’y sont entrées. Comment expliquer ce paradoxe ? La réponse tient en deux mots trop souvent ignorés : charge mentale.
Des vacances… sans repos
Pour celles qui organisent les valises, gèrent les repas, surveillent les enfants ou s’assurent que tout le monde passe un « bon moment », les vacances ressemblent plus à un déplacement de travail qu’à une pause réelle. Dans de nombreuses familles, ce sont en effet encore les femmes qui prennent en charge l’organisation logistique des vacances : choix de la destination, location du logement, réservation des activités, préparation des sacs, gestion des imprévus. Et une fois sur place, cela continue : préparer à manger, veiller à ce que les enfants soient occupés, s’assurer que tout se passe bien pour tout le monde.
Résultat : pendant que d’autres se détendent, elles, enchaînent les micro-tâches invisibles. Le cerveau reste en mode alerte. Loin de déconnecter, elles jonglent avec les responsabilités… simplement dans un autre décor.
La charge mentale ne prend pas de congés
On veut que les vacances soient parfaites. On anticipe les besoins, on pense à tout le monde sauf à soi. Et quand on s’autorise enfin à se poser… il est déjà temps de repartir. Ce qui devait être une pause devient une source de stress supplémentaire, avec parfois une culpabilité tenace de ne pas « avoir profité ».
Voir cette publication sur Instagram
Être en vacances avec des enfants, un défi invisible
Pour les mères de jeunes enfants, les vacances peuvent même ressembler à un défi physique et émotionnel. Sorties, surveillance constante, repas improvisés, changements de rythme… le quotidien est bouleversé, mais la responsabilité reste entière. Et souvent, c’est encore la mère qui en porte le poids.
Même les moments « reposants », comme un après-midi à la plage, peuvent se transformer en opérations logistiques complexes : crème solaire, goûters, serviettes, jeux, sécurité… Pendant que certains bronzent, d’autres courent.
L’injonction au bonheur
Autre facteur d’épuisement : l’obligation sociale de « profiter ». Les vacances sont censées être joyeuses, légères, régénérantes. Ne pas se sentir bien pendant cette période est presque tabou. Alors on sourit, on poste des photos ensoleillées, tout en ressentant une fatigue plus profonde, plus insidieuse. Ce décalage entre l’image attendue et le vécu réel alimente le sentiment d’échec : pourquoi les autres ont l’air de se détendre, et pas moi ?.
Comment se réapproprier ses vacances
Il n’y a pas de solution miracle, mais quelques pistes peuvent aider :
- Partager réellement les tâches : dès l’organisation, inclure toutes les personnes concernées.
- Lâcher prise sur la perfection : toutes les vacances ne doivent pas être « réussies » selon des standards extérieurs.
- S’autoriser à prendre du temps seule, même quelques heures, sans culpabiliser, si c’est possible.
- Nommer le problème : reconnaître que les vacances peuvent être épuisantes, c’est déjà s’en libérer un peu.
Les vacances ne devraient pas être un terrain supplémentaire de performance. Sauf que pour beaucoup de femmes, elles révèlent l’étendue d’une fatigue silencieuse, d’un déséquilibre dans les responsabilités familiales et domestiques. Reconnaître cette réalité, c’est ouvrir la porte à une nouvelle manière de penser le repos : un repos qui inclut réellement tout le monde.