Pour garder une trace indélébile de leurs vacances, les baroudeurs ne se contentent plus de griffonner un carnet vintage : ils racontent leur voyage à même leur peau. Ceux-là, ils ne vont pas shopper des magnets dans des boutiques “attrape-touristes”, ils poussent les portes des salons de tatouage et réclament des encres “souvenirs”. Un détour incontournable pour les routards des temps modernes.
Le tatouage souvenir, une demande croissante
Autrefois, les voyageurs revenaient de leur périple les mains chargés de magnets à l’effigie de la ville explorée, de torchons brodés aux couleurs du pays et d’objets artisanaux négociés au marché du coin. Aujourd’hui, les nomades dans l’âme et les apprentis voyageurs reviennent de leur séjour avec les bras remplis de tatouages. Les souvenirs n’ont plus seulement vocation à combler les zones vides du frigo ou à orner le meuble du salon. Ils s’inscrivent dans la chaire. La peau de ces baroudeurs 2.0 se couvre de dessins au même rythme que les pages de leur passeport. Elle devient un carnet de voyage vivant.
Ces voyageurs-là ne s’attardent pas devant des boutiques qui regorgent de porte-clés personnalisés et de peluches typiques. Ils n’ont pas l’intention de ramener des objets cheap et de participer à ce business juteux. Eux, ils veulent des souvenirs palpables, qu’ils pourront regarder tout le temps et garder sur eux. Ils veulent des souvenirs qui ne sortent pas d’une pellicule, mais d’une main gantée.
Ils font des escales prolongées à l’intérieur des salons de tatouage. Mais attention, ils ne commandent pas des avions minimalistes, des couchers de soleil à main levée ou des palmiers monochromes à la cheville. Les baroudeurs demandent des tatouages souvenirs plus thématiques. Des citrons ou un verre d’Aperol Spritz au retour d’Italie, un hibiscus à l’image d’Hawaï, une carpe koï made in Japon ou des colonnes architecturales pour incarner Rome. Les plus créatifs s’impriment même des timbres épurés sur le bras, leur chaire faisant office de carte postale.
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Un souvenir précieux qui ne prend pas de place
Aller dans un salon de tatouage pendant son voyage est presque devenu un rituel. Loin d’être une lubie esthétique, c’est une manière de “ne pas oublier”. Alors que beaucoup de tatouages se font sur des coups de tête, ceux-là ont une symbolique particulière. Les voyageurs ramènent un bout du pays visité avec eux. Certains baroudeurs s’initient même aux méthodes de tatouage traditionnelles de leur contrée, ce qui sacralise un peu plus cet acte. Ainsi, il y en a qui se font tatouer au bambou en Thaïlande sur fond de prières et d’autres qui sollicitent la magie de l’épine de pamplemoussier aux Philippines.
Le tatouage souvenir n’a rien d’un caprice de jeune. C’est une autre façon de raconter ses vacances et d’en garder une trace. Certains font du scrapbooking avec les brochures des musées, les étiquettes des boissons étrangères et les tickets de métro locaux. Et les autres cumulent des souvenirs non pas entre les pages d’un carnet, mais sur leur bras, leur torse ou leur poignet. Chacun son langage créatif après tout. Au-delà de leur aspect sentimental et nostalgique, les tatouages souvenirs ont aussi d’autres atouts. Parmi les arguments avancés sur la toile : ils n’encombrent pas la valise.
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Les précautions à prendre pour se faire tatouer à l’étranger
Les tatouages souvenirs sont une belle alternative aux magnets et autres accessoires. Or, pas question de rentrer dans le premier bouiboui qui se présente à vous et de finir le séjour à l’hôpital à cause d’une vilaine infection. Avant d’entreprendre quoi que ce soit sur votre peau, renseignez-vous. Si un salon de tatouage a des disponibilités immédiates, c’est certainement louche. Regardez bien les avis avant de vous rendre sur place et visez les salons réputés, pas les tatoueurs improvisés qui pratiquent leur art dans un sous-sol.
Autre point : l’idée n’est pas d’imiter ce que vous croisez sur TikTok, mais bien d’arborer un tatouage unique qui n’existe sur aucun autre corps. Vous allez au Japon ? Ne demandez pas ce cher Totoro dont le portrait a déjà été tiré moult fois. Pourquoi pas un bol de ramen, un sushi kawaii ou un éventail tracé en bleu ? Vous allez en Amérique latine ? Oubliez le soporifique sombrero. Optez plutôt pour des voitures vintage en écho à Cuba ou des plumes en hommage aux Amérindiens.
Les tatouages ne sont plus seulement voués à panser des traumatismes ou à honorer des dates importantes. Ce sont aussi l’équivalent des pellicules d’autrefois. Ce sont des stickers que l’on conserve pour l’éternité. La peau sert de cadre. Pour les globe-trotters qui envisagent de parcourir le monde, il faudra peut-être opter pour des tatouages souvenirs plus petits.