Voici comment la Thaïlande reçoit les touristes avec des formes

En France, elle fait une taille 40 mais en Thaïlande, pays où les standards de beauté font rage et où la silhouette fine règne, on la considère comme « grosse ». Parce que derrière l’image de carte postale se cachent des boutiques aux titres grossophobes qui vous font regretter votre pad thaï copieux du midi. La vidéo de cette touriste au pays des complexes en témoigne.

En Thaïlande, faire une taille 40 est « excessif »

À l’évocation de la Thaïlande, on pense aux îles paradisiaques de Koh Phangan et son eau hypnotique, aux temples colorés chargés de récits, à la street food de Bangkok. Pourtant Naomi retient une autre facette de ce pays d’Asie et elle est un peu moins glorieuse. Elle avait laissé un bel espace dans sa valise pour ramener des souvenirs, mais aussi des tenues locales.

Or, en déambulant dans les centres commerciaux, elle a rapidement déchanté. Pas une seule pièce à sa taille, pourtant très courante en France, sa terre d’origine. Les vêtements esthétiques et fantaisies s’arrêtent au 38, comme si la coquetterie n’était pas permise au-delà. Pas étonnant venant d’un pays qui revendique les ventres extra plats et les petits gabarits, en plus de la peau immaculée. La Thaïlande n’est pas vraiment une safe place pour les femmes avec un corps bien en chair.

Naomi, visiblement « trop grosse » pour s’habiller dans des boutiques « classiques », a alors tourné ses talons vers des enseignes « adaptées », qui n’étaient d’ailleurs pas toujours très tendres avec sa morphologie. En France, Naomi n’a pas de difficultés à s’habiller, quelques problèmes de coupes ou de décolletés mal ajustés, mais rien de dramatique. En revanche, en Thaïlande, sa taille 40 n’a pas été aussi bien reçue. Elle qui se faisait une joie d’acheter des pièces mi chics mi kawaii s’est retrouvée face à des vitrines qui incriminaient ses courbes.

Des noms de boutique qui accusent les courbes

Le shopping Thaïlandais de Naomi a rapidement viré au cauchemar. En se dirigeant vers les boutiques qui voulaient bien de son corps, elle a halluciné en lisant leur nom. « Love Calories », « Big girl » ou encore « Thai fat » chaque épitaphe lumineuse semblaient insulter sa silhouette. Si ces boutiques ont le mérite d’exister, elles procurent de nombreux complexes sur leur passage. Les femmes qui ont déjà une carence en estime ne vont certainement pas ressortir indemnes de ce lèche vitrine aux allures de jugement dernier.

La Thaïlande, qui fait la propagande à moitié dissimulée de la maigreur, n’est pas le seul pays qui maltraite les poignets d’amour et le ventre rebondi. En Malaisie, il existe un restaurant qui fait des remises selon le tour de taille. Les clients doivent passer entre deux barreaux, de plus en plus rétrécis et s’ils arrivent au dernier palier, ils ont un repas gratuit. De quoi vous couper l’appétit pour de bon.

 

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Profiter malgré tout : le réflexe qui sauve

Bien loin de succomber à ce culte de la minceur et de se priver de poisson frit et de nouilles sautées, Naomi a continué son périple avec sérénité. Pas question pour elle de ruiner ce voyage de toute une vie juste parce que des boutiques lui ont reproché d’avoir des formes. « Chaque pays à ses critères de beauté », rappelle-t-elle dans sa vidéo. Si la Thaïlande ne tolère pas sa morphologie, c’est tout simplement qu’elle n’est pas dans le bon pays. Et quoi qu’il en soit, elle n’a pas à se fondre dans les standards, qu’importe sa position sur le globe.

Ces devantures qui sonnent aussi durs qu’un « c’est dommage, t’as un beau visage » ne l’ont pas empêché de savourer chaque repas, de tutoyer les vagues en bikini et de sillonner les rues avec des robes qui révèlent ses courbes. Naomi n’est pas tombée dans le piège de ce discours culpabilisant.

Si en Thaïlande, les femmes avec des formes sont perçues comme des OVNI, elles sont en revanche unanimement respectées en Afrique ou au Maghreb.

Émilie Laurent
Émilie Laurent
Dompteuse de mots, je jongle avec les figures de style et j’apprivoise l’art des punchlines féministes au quotidien. Au détour de mes articles, ma plume un brin romanesque vous réserve des surprises de haut vol. Je me complais à démêler des sujets de fond, à la manière d’une Sherlock des temps modernes. Minorité de genre, égalité des sexes, diversité corporelle… Journaliste funambule, je saute la tête la première vers des thèmes qui enflamment les débats. Boulimique du travail, mon clavier est souvent mis à rude épreuve.

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