Les signes révélateurs que votre chat est atteint du syndrome du tigre

Votre chat, habituellement en demande de caresses et d’affection, devient subitement brutal avec vous ? Il plante ses crocs dans votre main, dégaine ses griffes à la moindre approche et feule, les poils hérissés sur le dos, à la manière d’un animal sauvage ? N’allez pas croire qu’il est lunatique. Ce changement radical de comportement, qui fait ressortir l’âme féline la plus primitive de votre chat, est certainement dû au syndrome du tigre. Un trouble encore trop méconnu qui peut expliquer pourquoi votre compagnon à quatre pattes vous prend parfois en chasse et vous attaque comme si vous étiez une proie. Cette pathologie n’est pas à prendre à la légère. Voici comment la reconnaître.  

Syndrome du tigre : comment se manifeste-t-il ?

Votre chat, plutôt docile et aimant, mue soudainement en une bête démoniaque ? Les oreilles en arrière, les crocs apparents et les griffes sorties, il semble investi par un esprit malfaisant. Il passe d’une petite boule de poil adorable à un animal menaçant. Vous ne pouvez plus faire un pas devant l’autre sans qu’il vous saute dessus et vous traite comme son quatre heures. Vous vous dites peut-être « ce n’est qu’une passade ». Détrompez-vous. Cette attitude totalement inattendue n’est pas une vengeance personnelle de votre animal et encore moins un simple coup de sang.

N’allez pas croire que votre chat est juste « un peu perturbé » ou « de mauvais poils » (sans mauvais jeu de mot). Même si les chats ont parfois l’humeur en dent de scie (comme les humains), il se peut que leurs excès de violence résultent du syndrome du tigre. Dans cette perspective, les chats deviennent totalement hors de contrôle. Leur instinct de prédateur semble se réveiller subitement et éclipser tout leur côté « domestique » et discipliné. Tant et si bien que leurs humains doivent se protéger avec des coussins ou même se calfeutrer dans une autre pièce le temps que l’animal revienne à lui. Le chat, dépossédé de lui-même, n’hésite pas à enfoncer ses crocs jusqu’au sang, à griffer de façon tranchante et à frôler le rugissement.

Un phénomène spectaculaire et surtout terrifiant qui fait toute l’essence du syndrome du tigre. Votre chat a beau être de nature calme et réclamer régulièrement votre tendresse, il peut prendre l’allure d’un fauve enragé en une fraction de seconde. Il devient alors méconnaissable, aux antipodes de l’animal mignon qui se blottit contre vous le soir devant la télé. Loin d’être anecdotique, le syndrome du tigre met votre chat en danger, tout comme vous.

Pourquoi votre chat a-t-il développé le syndrome du tigre ?

Le syndrome du tigre n’a rien à voir avec la race de votre chat ni son caractère. Même les chats les plus « plan plans » et démonstratifs peuvent expérimenter ce sursaut d’agressivité. En général, ce tigre enfoui ressort lorsque l’animal n’a pas été assez nourri ou à l’inverse s’il a été « gavé » de croquettes. En clair, le syndrome du tigre trouve sa source dans la gamelle de votre animal. Si vous avez eu la main légère sur la pâtée, si vous nourrissez votre chat avec les restes de vos repas ou si vous remplissez toujours son assiette à ras bord, alors il peut virer du côté obscur de la force.

Certes, le chat est en mesure de se nourrir seul, en étant tapi dans l’herbe ou perché dans les arbres. D’ailleurs il n’est peut-être pas rare qu’il vous ramène quelques trophées devant la porte. Mais vous restez son principal fournisseur de nourriture. Ainsi, dès que son alimentation change, le chat exprime sa frustration en prenant l’étoffe d’une furie à longue queue. Les chats sédentaires, qui sont scotchés au canapé toute la journée et ne décollent pas leur bedaine de leur cabane aménagée ont une plus forte prédisposition au syndrome du tigre.

La mauvaise alimentation n’est pas l’unique facteur qui déclenche le syndrome du tigre. Le stress, le manque de sociabilisation ou encore le sevrage trop précoce peuvent également faire apparaître une bête impitoyable et façonner le syndrome du tigre. C’est aussi le cas si vous avez tendance à empiéter sur la tranquillité de votre chat ou à trop exciter l’animal au gré d’une partie de balle en mousse.

Comment réagir face au syndrome du tigre ?

Lorsque votre chat est assiégé par le syndrome du tigre et mue en torpille vivante, ne tentez pas de le réprimer dans la violence ou dans les cris. Rien ne sert de lui hurler dessus et encore moins de lui donner des coups de chausson sur le dos. Il n’agit pas ainsi pour vous blesser intentionnellement ou vous faire des cicatrices de guerre profondes mais par pur instinct. Avant de se faire apprivoiser par les humains, le chat était semblable à ses cousins de la savane : impulsif et sur la défensive. Même s’il n’a pas le gabarit d’un tigre, ni la même puissance, il garde des similitudes avec ce grand félin rayé.

Cette âme sauvage fait partie de sa génétique et peut se raviver à tout moment. Dans ce cas, isolez l’animal dans une pièce à part. N’essayez surtout pas de vous mettre en travers de son chemin, au risque de récolter des griffures lancinantes ou des morsures acérées. Patientez une vingtaine de minutes et voyez si l’animal s’est apaisé. S’il vous regarde avec ses bons yeux ronds et son air « de ne pas y toucher », alors vous pouvez lui délivrer une caresse et le rassurer à renfort de « baby talk ». Une fois la crise passée, prenez rendez-vous avec le vétérinaire afin d’avoir un diagnostic clair et des pistes de guérison concrètes. Le syndrome du tigre n’est pas irrémédiable. Il peut s’éclipser en ajustant simplement l’alimentation de l’animal.

Le syndrome du tigre est assez impressionnant, mais il ne doit pas devenir un motif de séparation ou pire, d’abandon. Les chats ne tyrannisent pas par plaisir, mais bien par réflexe. Et en parallèle, ils ont d’autres qualités qui ont de quoi vous rendre totalement accro. 

Émilie Laurent
Émilie Laurent
Dompteuse de mots, je jongle avec les figures de style et j’apprivoise l’art des punchlines féministes au quotidien. Au détour de mes articles, ma plume un brin romanesque vous réserve des surprises de haut vol. Je me complais à démêler des sujets de fond, à la manière d’une Sherlock des temps modernes. Minorité de genre, égalité des sexes, diversité corporelle… Journaliste funambule, je saute la tête la première vers des thèmes qui enflamment les débats. Boulimique du travail, mon clavier est souvent mis à rude épreuve.
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