Une influenceuse s’est rebellée contre les routines beauté à base de crèmes, de sérums et de lotions purifiantes pour revenir à des gestes plus sobres. Si aujourd’hui, de nombreuses femmes s’éternisent devant le miroir et couvrent leur visage de produits aux promesses miracles, elle a renoncé à tous ces rituels depuis déjà 8 ans. Voici ce qu’en pensent les dermatologues.
La méthode de l’homme des cavernes
La plupart des beauty addicts ont une salle de bain qui ressemble à un Sephora miniature et qui croule sous les soins. Des produits en stick, en gel, en crème ou en patchs encerclent le lavabo et culminent sur les étagères. Plus question de se rincer le visage à l’eau claire et d’appliquer une simple crème hydratante.
Désormais, la routine beauté se joue en plusieurs temps et s’accompagne de pierre de jade, de masque LED et d’autres objets que l’on pensait réservés à l’élite. À l’ère du morning shed, routine de l’extrême qui consiste à se coucher avec tout un attirail esthétique pour se réveiller avec un visage radieux, zapper les ablutions est tout bonnement impensable. Ce serait forcément un oubli involontaire, faute de temps.
Pourtant, Tia Zakher a lâché ses essentiels skincare de son plein gré pour “guérir” sa peau sur-sollicitée et repartir sur une base saine. Elle a adopté la méthode de l’homme des cavernes qui consiste à ne rien faire et à rester les bras croisés devant la glace, comme à l’âge de pierre. Elle parle de cette technique, qui surpasse le simple minimalisme, vidéo à l’appui. Or, elle n’en fait pas la meilleure pub puisque son visage desquame au point d’avoir un aspect terreux.
@tiazakher thank you for all the sweet & supportive messages!!! to my fellow pickers & those with dermatillomania i know the struggle & im always a message away 🙂 now back to some regularly scheduled programming 🤍
Un visage squameux qui interroge
En général, les filles de TikTok vantent une peau lisse et éclatante. Tia, elle, révèle les effets de sa “no routine” sur son reflet. Sept jours seulement après avoir abandonné ses réflexes esthétiques, elle affichait un visage squameux à l’apparence “sale”. Toute la zone “T” donne l’impression d’un masque à l’argile sec ou mal rincé et c’est assez spectaculaire. Les commentaires n’ont pas tarder à affluer et à remettre en doute cette pratique inspirée de nos ancêtres primitifs. “Il faut arrêter le massacre”. “Lave ton visage avec de l’eau, par pitié.”
L’influenceuse originaire de Boston n’a pas toujours entretenu un lien sain avec son visage. Comme elle l’explique sur son compte TikTok, qui lui sert de journal de bord, elle a longtemps souffert de dermatillomanie, soit le fait de se triturer la peau inlassablement jusqu’à l’endommager. Selon elle, la méthode de l’homme des cavernes était un peu la “solution de la dernière chance”.
La beauty detox, utile à certaines conditions
Dans les colonnes de la version suisse du média 20 minutes, une dermatologue donne son avis d’experte et soupçonne d’emblée la créatrice de contenu d’accentuer la desquamation pour faire le buzz. Cependant, si sur la forme elle est sceptique, sur le fond elle n’a presque rien à redire. Selon elle, ce sevrage cosmétique a du bon. “La régénération de la barrière cutanée est plus rapide si celle-ci n’est pas irritée par des produits cosmétiques agressants ou des changements de produits fréquents. Renoncer permet à la peau de mieux respirer et d’obtenir une peau plus nette” explique Marianne Meli, qui exerce à Zurich.
Toutefois, la professionnelle du derme insiste sur un point : il ne faut pas tout abandonner dans la routine skincare. Il y a des gestes d’hygiène qui restent indispensables. “Il ne faut jamais faire l’impasse sur un nettoyant doux et sur une protection solaire” avertit-elle. Tous les autres soins sont facultatifs. D’ailleurs, selon leur composition, ils peuvent se “contredire” et s’avérer inutiles lorsqu’ils sont mêlés à d’autres.
Finalement, il faudrait un équilibre entre la méthode de l’homme des cavernes et la routine complexe de la clean girl. La morale de l’histoire ? Accordez un peu de répit à votre peau sans pour autant tomber dans le lâcher prise total.